France : Vers un avis négatif des syndicats au plan social de PSA

Publié le 11 déc. 2012 à 12:55

par Gilles Guillaume

PARIS, 11 décembre (Reuters) – PSA Peugeot Citroën espère conclure rapidement les négociations sur son plan social malgré l’avis négatif qu’une majorité des syndicats s’apprêtent à rendre sur cette restructuration.

Confronté à de lourdes pertes financières et à des surcapacités de production, le constructeur automobile a annoncé en juillet 8.000 nouvelles suppressions de postes en France et la fermeture pour 2014 de son usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Avant de rendre leur avis sur le plan, les représentants des salariés avaient demandé au cabinet d’expertise Secafi d’étudier la réalité des difficultés de PSA et de vérifier si l’ampleur du plan était proportionnée à ces difficultés. Secafi présente ce mardi la version finale de son rapport lors d’un comité central d’entreprise (CCE) au siège parisien du groupe.

« Les négociations sur l’ensemble des mesures proposées vont maintenant pouvoir démarrer », a déclaré mardi un porte-parole du groupe. « Elles devraient déboucher sur un accord qui permettra, espérons-le, de concrétiser le plus rapidement possible le plan d’action. »

Quatre syndicats – CFE-CGC, CFTC, FO et GSEA – ont prévenu mardi dans une déclaration commune qu’ils rendraient un avis défavorable sur le plan, mais cela n’entravera pas le processus.

« La procédure continue quels que soient les avis », a expliqué Xavier Lelasseux, représentant CFDT. Son organisation a formulé des propositions alternatives au plan social présenté par la direction, sur lequel elle n’entend pas pour sa part rendre d’avis.

La CGT, qui juge de son côté le plan « inacceptable et dangereux », a proposé un « plan B » où elle demande à la famille Peugeot, principal actionnaire, et à ses sociétés financières, d’injecter 1,5 milliard d’euros dans le capital du groupe afin de réaliser des projets aujourd’hui suspendus, comme la boîte de vitesses de dernière génération ou l’hybride rechargeable.

Deux représentants des salariés avaient réclamé la présence de Philippe Varin au CCE pour la présentation du dernier rapport Secafi, mais le président du directoire de PSA n’a pas répondu à leur invitation.

« METTRE LA MAIN À LA POCHE »

Le cabinet Secafi a confirmé la gravité de la situation de PSA, qui a perdu 200 millions d’euros de trésorerie chaque mois entre l’été 2011 et l’été 2012 à cause de la chute des ventes en Europe. Concernant le volet social, le cabinet a estimé que le nombre de suppressions d’emplois pouvait être revu à la baisse.

Sur le volet stratégique, le cabinet a reproché à la direction un développement international trop lent et un problème de positionnement entre les deux marques Peugeot et Citroën.

Sans attendre la version finale du rapport, syndicats et direction ont engagé début novembre des négociations sur les mesures d’accompagnement pour certains salariés concernés par le plan, notamment les seniors et les personnes faisant l’objet de mutations temporaires. Il leur reste maintenant à aborder les conditions de « mobilité définitive » vers d’autres sites du groupe ou dans d’autres entreprises.

Sur les 8.000 suppressions d’emplois envisagées en France, 3.600 se feront par des départs volontaires dans les effectifs de structure, 3.000 seront supprimés à Aulnay et 1.400 à Rennes (Ille-et-Vilaine).

A Aulnay, environ la moitié des salariés doivent être reclassés sur le site voisin de Poissy (Yvelines), tandis que les 1.500 autres se verront proposer un emploi à l’extérieur du groupe PSA, si possible dans le cadre d’une opération de revitalisation industrielle du site dont les contours restent flous.

A ce jour, PSA revendique un millier d’offres d’emploi en portefeuille, notamment dans la logistique.

La CFDT, qui appelle également les actionnaires de PSA à « mettre la main à la poche », propose de son côté la mise en place à Aulnay d’un grand pôle francilien de « déconstruction-recyclage » de voitures, qui puiserait dans un gisement estimé à près de 300.000 véhicules chaque année.

Elle prône aussi le passage à 32 heures de travail hebdomadaire à Poissy, pour permettre d’accueillir davantage de salariés d’Aulnay, ainsi qu’à Rennes pour préserver l’emploi jusqu’au renouvellement de la gamme produite sur le site. (Edité par Dominique Rodriguez)

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