1er Mai : une unité syndicale distendue, mais pas disparue

Si elles n’ont pas signé d’appel commun, la CGT et la CFDT devraient défiler ensemble dans plusieurs villes, dont Paris, ce mercredi à l’occasion de la journée internationale des travailleurs. Les cortèges seront moins fournis que l’année dernière, en pleine réforme des retraites.

Ce ne sera pas le 1er Mai record de l’an passé. En pleine contestation de la réforme des retraites, 800 000 manifestants avaient alors fait entendre leurs voix dans toute la France, selon la police, et jusqu’à 2,3 millions, selon la CGT. Les cortèges qui s’élanceront ce mercredi dans plusieurs villes de France à l’occasion de la journée internationale des travailleurs – et non la fête du travail, terme hérité de Vichy, comme il convient de le rappeler à la ministre Catherine Vautrin qui semble l’oublier – devraient retrouver un niveau de fréquentation ordinaire, à l’instar de ceux de 2022, qui avaient regroupé entre 116 000 et 210 000 personnes. Finie aussi la grande unité syndicale affichée il y a un an, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) ayant alors décidé de défiler ensemble, du jamais vu depuis près de quinze ans. Certes, la CFDT qui de longue date préférait fêter le 1er Mai en solo, en organisant des événements propres au syndicat, appelle cette année «à rejoindre les cortèges organisés partout en France».

L’union régionale Ile-de-France du premier syndicat de France sera notamment dans le cortège parisien, au côté de la CGT, de Solidaires, de l’Unsa et des organisations de jeunesse, qui s’élancera place de la République à 14 heures avant de rejoindre la place de la Nation, en passant par Bastille. Mais les mots d’ordre seront pluriels. Pour la CGT, la FSU, et Solidaires, qui signent un communiqué commun, la journée sera l’occasion de «s’opposer aux politiques d’austérité», de défendre l’emploi, les services publics, les salaires ou encore la paix, ou encore de «dénoncer les attaques aux libertés collectives et individuelles» tout en s’inscrivant dans «le prolongement des mobilisations du 8 mars pour l’égalité réelle». L’Unsa, elle, portera une série de doléances autour du «pouvoir d’achat en berne», de la «stigmatisation des chômeurs et des plus pauvres», ou encore de l’augmentation de la durée d’activité à 64 ans.

Le 9 juin, «un moment crucial»

Du côté de la CFDT, point de revendications détaillées, mais une préoccupation centrale : la montée de l’extrême droite en Europe. A un peu plus de cinq semaines des élections européennes, le sujet préoccupe une large part des centrales. Dans son communiqué, la centrale plaide pour «une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses» et fait du 9 juin «un moment crucial pour l’avenir de l’Union européenne» : «Une victoire des partis d’extrême droite serait une menace pour les droits des femmes, des travailleurs et des travailleuses, pour le progrès social et le climat. Elle est aussi une menace pour la cohésion sociale, la paix et la démocratie.» Même alerte de l’Unsa face au «spectre d’une montée des populismes d’extrême droite en Europe», couplée à un appel à «la participation du plus grand nombre de citoyens à ces élections». «Il faut sortir du choix délétère que l’on nous impose», abonde le communiqué commun de la CGT, de la FSU, et de Solidaires qui dénonce le «poison de l’extrême droite, pire ennemi des travailleurs et travailleuses !»

Fidèle à sa ligne de «neutralité», Force ouvrière se mobilisera «sur ses propres positions et revendications», selon l’AFP. A Paris, les militants FO rendront, comme à leur habitude, hommage aux combattants de la Commune, devant le mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise dans la matinée, avant de manifester depuis la place d’Italie à midi. Dans certaines villes toutefois, les instances locales du syndicat ont décidé de rejoindre des appels communs.

Certes, «ce sera différent de l’an dernier», note Céline Verzeletti, secrétaire confédérale CGT, qui s’attend toutefois à «un 1er Mai important en mobilisation», sur fond «d’atteintes aux libertés», y compris syndicales, et d’une situation sociale «très dégradée». La centrale de Montreuil recense plus de «215 points de rassemblement sur tout le territoire». Face à ce 1er Mai «un peu à géométrie variable», constate Murielle Guilbert, la codéléguée de Solidaires n’exclut pas «une petite surprise» en termes de mobilisation. «Cela n’a pas été vu par certains syndicats comme nécessitant absolument une unité sur cette journée», observe la syndicaliste, mais «on a intérêt à avoir un beau 1er Mai».

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