Retraites : les syndicats annoncent au moins deux manifestations à Nantes et Saint-Nazaire le 19 janvier

La Première ministre Elisabeth Borne a dévoilé mardi lors les détails de la réforme des retraites
voulue par l’exécutif pour « préserver » le système de retraites par répartition. L’âge de départ sera notamment progressivement repoussé jusqu’à 64 ans. Les huit principaux syndicats et la gauche dans son ensemble ont appelé à une première journée de mobilisation
contre cette réforme, le 19 janvier prochain. Isabelle Mercier, responsable régionale de la CFDT en Pays de la Loire, était l’invitée ce mercredi de France Bleu Loire Océan.

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France Bleu Loire Océan : C’est une riposte d’ampleur que vous souhaitez ?

Isabelle Mercier : C’est une riposte d’ampleur. C’est une riposte inédite lancée depuis ces dix dernières années et on est déterminé collectivement en intersyndicale. La CFDT est depuis toujours contre le report de l’âge légal, qui est la pire des mesures pour les salariés et qui est une mesure très injuste.

Pourquoi est-ce-que c’est un point de blocage pour vous ? une ligne rouge ?

La CFDT s’est souvent engagée pour sauver et pérenniser le système des retraites. On se souvient de 2003, de 2010. En revanche, on a toujours été contre, toujours opposé au report de l’âge légal parce que ça touche particulièrement les salariés, les travailleurs les plus modestes, ceux qui ont commencé à travailler jeunes, qui devront du coup, pour arriver à 64 ans, travailler plus longtemps.

Même s’il y aura des exceptions promet le gouvernement ?

Oui, même s’il y aura des exceptions. Les exceptions sont sur les salariés qui ont commencé à travailler avant 20 ans, mais ceux qui sont entre les 20-25 ans, pour arriver à 64 ans, ils devront travailler plus longtemps. Et ça, c’est complètement injuste parce que ce sont les salariés qui, généralement, sont sur des métiers plus précaires, des salariés plus modestes, avec des rémunérations qui parfois ont du mal à décoller. Comme on le voit dans les entreprises et les administrations.

Le gouvernement nous explique que le système n’était plus financé pour les années futures et qu’il est indispensable de faire une reforme sinon c’est tout le système qui s’effondre ?

Il faut faire une réforme. La CFDT, en 2019, a travaillé avec le gouvernement de l’époque, avec Edouard Philippe sur une réforme plus juste, pour reconstruire un autre système des retraites qui soit plus juste et plus adapté au monde de l’emploi, à la situation des inégalités femmes hommes, aux travailleurs précaires.

Le projet d’Édouard Philippe :  la retraite par points proposée à l’époque, était plus juste, selon vous ?

Elle était, selon nous, plus juste. D’ailleurs, à l’époque déjà, on s’était mobilisés contre le report de l’âge légal. La réforme prévue en 2019 était basée sur une reconstruction, sur un socle plus conforme à l’évolution du monde du travail. Là, la réforme proposée par le Premier ministre est complètement au désavantage des salariés, et notamment des salariés les plus précaires. Elle est brutale alors qu’il n’y a pas d’urgence parce que le système n’est pas déficitaire de manière démesurée, qu’on avait le temps de travailler à refonder un autre système des retraites.

« C’est la mesure de trop, les Français ont envie de dire stop ! »

Et quand Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, dit que chaque euro compte dans le budget de l’État qui a 3.000 milliards de dettes, est-ce que vous vous dites que le gouvernement fait cette réforme pour faire rentrer de l’argent qui pourrait être utilisé ailleurs ?

Là, c’est effectivement la question qui est posée, que nous posons au gouvernement, et qu’on posera aux députés dès la semaine prochaine quand on va les rencontrer. Le « quoi qu’il en coûte » a été utile et nécessaire. Pour autant, ce n’est pas par le système des retraites, ni par la réforme des retraites, qu’il faut compenser et rembourser.

Le texte prévoit de remonter le niveau minium des pensions minimum pour les carrières complètes à 85 % du SMIC, est-ce-que ce n’est pas un point positif ?

Pour certaines catégories, effectivement, c’est quelque chose de positif. Le début de travail à mener sur les seniors, c’est aussi quelque chose de positif. Pour autant, le reste, le report de l’âge légal, c’est catastrophique pour les salariés qui ont commencé à travailler tôt et c’est très injuste. Et c’est brutal à un moment où les salariés ont des problématiques de pouvoir d’achat.

Justement, est-ce que, le contexte économique, l’inflation, le fait que chaque jour de salaire compte à la fin du mois, ce n’est pas la meilleure arme du gouvernement, si les Français ne peuvent pas « se payer » une grève ?

Les salariés sont mobilisés. Nos équipes sont mobilisées pour se motiver massivement. Et ce qu’on voit, quand on est dans les entreprises, c’est que c’est la mesure de trop ! Il y a déjà des mobilisations dans plein d’entreprises sur le pouvoir d’achat. Et là, ce qu’on ressent, c’est une envie de dire stop !

On n’a pas envie que ce soient toujours les mêmes qui payent. Et ce n’est pas aux salariés, uniquement aux salariés, de compenser les problématiques de financement des retraites ni les répercussions de la dette du pays. On annonce d’ores et déjà des manifestations et des rassemblements, au moins à Nantes et Saint-Nazaire le jeudi 19 janvier. Et sans doute ailleurs.

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