Retraites: la porte de Macron fermée aux syndicats, vote attendu sur les 64 ans au Sénat

La porte d’Emmanuel Macron est restée mercredi fermée aux syndicats opposés à sa réforme des retraites au lendemain d’une forte mobilisation dans la rue, le gouvernement préférant faire le dos rond dans l’espoir d’un probable vote au Sénat et d’un essoufflement du mouvement social.

L’intersyndicale, qui veut continuer à mettre la pression avec une nouvelle mobilisation samedi et la multiplication des actions, a demandé à être reçue « en urgence » par le chef de l’Etat « pour qu’il retire sa réforme ».

« La porte du ministre du Travail, Olivier Dussopt, reste toujours ouverte », leur a répondu mercredi la Première ministre au Sénat, assurant que « le gouvernement est toujours prêt et ouvert au dialogue », et que c’est « dans la concertation et dans le dialogue que ce texte a été construit ».

Plus tôt, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait expliqué que le président de la République « respectait les institutions (…) aujourd’hui, c’est le temps parlementaire qui a cours ». Il a par ailleurs acté « un désaccord » sur la mesure centrale du texte, le report de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite, qui cristallise les oppositions.

« Ce serait une erreur si le président recevait » les syndicats, qui « veulent re-personnaliser le débat autour de +pour ou contre le président+ », a estimé une source gouvernementale. « Le président n’a pas à entrer là-dedans. »

Dissensions

Emmanuel Macron, qui avait fait de la réforme un pilier de son programme présidentiel, est resté en retrait depuis sa présentation début janvier, laissant la Première ministre et son gouvernement en première ligne.

Elisabeth Borne compte sur un vote des Républicains pour éviter d’utiliser le 49.3 (adoption d’un texte sans vote), qui serait perçu comme un passage en force. D’autant que, de l’aveu même d’Olivier Véran, le projet « n’emporte pas l’adhésion d’une majorité de Français ».

Mais des dissensions persistent au sein de LR, alimentées par une rencontre mercredi entre le député Aurélien Pradié et le leader de la CFDT, Laurent Berger.

L’élu du Lot refuse toujours de voter en l’état le texte « qui pénalise les travailleurs ». Son intransigeance sur les carrières longues lui a récemment valu de perdre son titre de numéro 2 du parti.

La cheffe du gouvernement espère en tout cas que le camp présidentiel se montrera uni. Ne pas voter la réforme serait « déloyal », a prévenu sur franceInfo la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, à l’intention des élus macronistes récalcitrants.

L’exécutif mise en outre sur l’accélération des débats qui ont repris au Sénat, avec un nouveau cadre règlementaire réduisant les prises de parole, ce qui n’a pas empêché la gauche d’exprimer sa colère.

La conférence des présidents du Sénat a dégainé un outil du règlement, l’article 42, qui permet de limiter le nombre de prises de parole, alors qu’il ne reste que quelques dizaines d’amendements à examiner avant le vote sur l’emblématique article 7, qui porte sur les 64 ans.

Femmes

Le gouvernement espère ainsi obtenir rapidement une première victoire avec le vote par la chambre haute de l’ensemble du texte d’ici la date butoir de dimanche. Devrait alors s’ensuivre une commission mixte paritaire réunissant plusieurs sénateurs et députés.

S’ils s’accordent sur un texte, l’adoption définitive de la réforme pourrait intervenir le 16 mars.

L’exécutif parie aussi sur un essoufflement du mouvement social.

« La France n’est pas à l’arrêt » comme promis par les syndicats et « on est très loin du record » que les syndicats « revendiquent », relativisait-on de source gouvernementale.

Les syndicats ont fait descendre dans la rue mardi 1,28 million de manifestants selon la police, 3,5 millions d’après la CGT. Mais les taux de grévistes sont restés en-deçà des records, tandis que la circulation des trains et métro parisiens s’améliorait mercredi.

La circulation des trains restera encore « fortement perturbée » jeudi, selon la SNCF, mais celle des transports parisiens s’améliorera, selon la RATP.

Mercredi, des manifestations de moindre ampleur ont eu lieu en lien avec la Journée internationale des droits des femmes.

« Celles qui vont payer le plus de cette réforme, ce sont les femmes qui subissent le plus les carrières hachées et les contrats précaires », a lancé le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, accusant le gouvernement d’être « complètement paumé ».

Selon les secteurs, des blocages étaient en cours dans plusieurs grands ports d’après la CGT. Des routes ont été bloquées et, partiellement, plusieurs établissements d’enseignement à travers le pays.

La CGT-Chimie a affirmé que les expéditions de carburants étaient toujours bloquées à la sortie des raffineries, où le ministre des Transports, Clément Beaune, a menacé de faire intervenir les forces de l’ordre.

La navigation sur le Rhin a elle repris après l’intervention des forces de l’ordre contre le blocage de l’écluse EDF de Marckolsheim par une centaine de personnes protestant contre la réforme des retraites.

08/03/2023 18:47:31 – 
        Paris (AFP) – 
        © 2023 AFP

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