Mobilisation contre la réforme des retraites : comment les syndicats soutiennent financièrement les grévistes

Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se durcit, les syndicats ont pour la plupart lancé des caisses de grève, destinées à soutenir financièrement les salariés grévistes. Tour d’horizon en Bourgogne.

Une grève, ça coûte cher. Et plus elle dure, plus les salariés risquent d’avoir du mal à la suivre. Car comment tenir le choc lorsque l’on renonce à plusieurs journées de salaire, en particulier lorsque les prix flambent ? Pour assurer la pérennité du mouvement contre la réforme des retraites, qui a atteint des sommets lors de son sixième acte le 7 mars, les syndicats s’organisent. Avec une mesure phare : la caisse de grève, destinée à soutenir financièrement les grévistes.

Parmi ces caisses solidaires, la plus fameuse, et certainement la plus importante, est celle de la CFDT. Lancée au début des années 70, elle s’élève à ce jour à plus de 140 millions d’euros. On l’appelle la CNAS, pour « caisse nationale d’aide syndicale ». Chaque adhérent qui cumule plus de six mois de cotisations peut en bénéficier lors des mouvements auxquels la CFDT participe.

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« On est constitué par champ professionnel : CFDT santé, CFDT métaux, CFDT communication… Chaque adhérent dépend d’un de ces syndicats professionnels« , détaille Laure Nicolaï, secrétaire générale du syndicat en Bourgogne-Franche-Comté. « Si on veut bénéficier de la CNAS, il faut se rapprocher du syndicat dont on dépend. Il suffit ensuite d’envoyer sa feuille de paye dégrévée pour être remboursé. » Une indemnisation qui atteint 7,70€ par heure de grève.

En plus de nous permettre de « peser », les adhérents financent notre autonomie.

Laure Nicolaï,

secrétaire générale de la CFDT Bourgogne-Franche-Comté

Les cotisations des adhérents – obligatoires, à la CFDT – servent en partie à alimenter ce « porte-monnaie », à hauteur de près de 9% de leur montant total. « C’est pour ça qu’on a besoin d’adhérents. En plus de nous permettre de ‘peser’, ça nous permet de financer notre autonomie. C’est essentiel, pour un syndicat« , martèle Laure Nicolaï.

D’autres organisations possèdent une caisse confédérale. Force Ouvrière (FO), par exemple, qui a ouvert la sienne à sa création, ou la CGT, qui l’a lancée récemment, au cours de la mobilisation contre la réforme des retraites. Mais cela n’empêche pas des caisses locales de voir le jour. « Ce matin par exemple, des camarades ont tenu un stand devant un supermarché. Ils ont distribué des tracts et appelé à donner« , explique Frédéric Pissot, secrétaire départemental de la CGT 21, ce mercredi 8 mars.

Il y a des gens qui veulent donner, mais qui ne savent pas où. On a donc monté ces caisses locales pour faciliter le processus.

Frédéric Pissot,

secrétaire départemental de la CGT 21

Alors, comment donner ? Entre autres, par internet. « Il y a des gens qui veulent donner, mais qui ne savent pas où« , ajoute-t-il. « On a donc monté ces caisses locales pour faciliter le processus.« 

Même initiative dans l’Yonne, chez Force Ouvrière, où l’on fait appel à la générosité des salariés non-grévistes. Dans certaines entreprises, le syndicat s’appuie sur ces derniers pour soutenir leurs collègues grévistes. « En parallèle, les dons de particuliers, familles et proches sont appréciés« , soutient Reynald Millot, secrétaire général FO 89, qui concède que l’inflation et les bas salaires posent problème. « C’est une grève particulière.« 

Autre moyen pour les syndicats de financer leur lutte : les manifestations. Un mode de fonctionnement privilégié par exemple par l’union syndicale Solidaires 21. « Hier par exemple [mardi 7 mars, ndlr], on avait un stand de boisson et de nourriture dans notre camion. On a récolté 600 euros« , indique son co-secrétaire Théo Contis.

L’organisation a toutefois lancé sa propre caisse de grève fin janvier. « L’Union Syndicale Solidaires 21 considère qu’il y a une nécessité à disposer de la sienne pour mener cette bataille au niveau local !« , peut-on lire sur le tract dédié. Mais pour Frédéric Pissot, pas de doute : ce sont les dons des manifestants qui permettront au mouvement de tenir. « Ça tire un peu partout, on est au 6e jour, bientôt 7e, bientôt 8e… Il faut que les citoyens qui participent aux manifestations donnent. Il n’y a pas de grève par procuration !« 

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