Réforme des retraites : une dernière salve de discussions, sans espoir pour les syndicats


La Première ministre s’engage ce mardi dans la dernière ligne droite des discussions avec les partenaires sociaux sur l’épineux dossier de la réforme des retraites, avant la présentation du projet le 10 janvier. Les syndicats s’organisent déjà pour lancer un vaste mouvement de mobilisation contre le projet.

Par Julien Lécuyer

Publié: 2 Janvier 2023 à 20h00

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Placée en première ligne par le chef de l’État, Élisabeth Borne s’engage à compter de ce mardi dans une semaine décisive sur le front de la réforme des retraites.

Après une interview sur France Info, à 8 h 30, la Première ministre doit rencontrer l’ensemble des partenaires sociaux sur deux jours, en commençant par Laurent Berger, patron de la CFDT, pour finir avec Philippe Martinez de la CGT. Matignon sera, le reste de la semaine, le cœur nucléaire des arbitrages qui doivent mener aux annonces de la Première ministre, mardi 10 janvier.

Malgré l’opposition syndicale unanime et inédite depuis la réforme Woerth (qui en 2010 avait relevé l’âge légal de 60 à 62 ans), Emmanuel Macron, lors de ses vœux aux Français, a renouvelé sa promesse de faire aboutir la réforme des retraites avant l’été. L’objectif, a rappelé le président, est d’« assurer l’équilibre de notre système pour les années et les décennies à venir », et de « consolider notre régime de retraites par répartition ».

Des questions sur les mesures et le véhicule législatif

Au cœur du projet, le recul de l’âge légal pour liquider ses droits constitue une ligne rouge pour l’ensemble des syndicats. Cependant, d’autres questions restent en suspens : le gouvernement fixera-t-il l’âge légal à 64 ou 65 ans ? Va-t-il compléter par un allongement du nombre de trimestres cotisés ? comment va-t-il revaloriser le travail des seniors et les minimas de pension, compenser la pénibilité et les carrières longues, résorber l’inégalité salariale femmes-hommes ?

Le véhicule législatif est également source d’interrogations. En « off », le gouvernement habitue depuis des semaines les esprits à l’idée d’un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative. Celui-ci aurait pour avantages de contraindre le calendrier des discussions parlementaires et d’offrir à l’exécutif la possibilité d’user d’un nouveau 49-3, sans entamer le quota d’une utilisation par session. Ce « PLFSSR » pourrait être complété par un projet de loi « classique », qui intégrerait les dispositions à l’égard des seniors notamment.

« C’est de la com »

Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO, ne se fait aucune illusion sur les rencontres à Matignon. « C’est de la com. On aura quelques arbitrages sur l’aménagement des fins de carrière, sur la pénibilité… Des choses peuvent avancer. Mais ça ne peut être le corollaire d’un recul de l’âge de départ », estime le responsable syndical.

Preuve du pessimisme ambiant, une réunion au sommet exceptionnelle des leaders syndicaux est prévue dès le 10 janvier, à l’issue des annonces. Et les organisations brandissent déjà la menace d’une grève reconductible. La première journée d’action intersyndicale pourrait intervenir lors du passage du projet de loi en conseil des ministres. La date du 23 janvier est évoquée.

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