Réforme des retraites : Borne reçoit les syndicats, mais pour quoi faire


LUDOVIC MARIN / AFP Réforme des retraites : Borne reçoit les syndicats, mais pour quoi faire ? (Photo d’Elisabeth Borne et Olivier Dussopt à Matignon)

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Réforme des retraites : Borne reçoit les syndicats, mais pour quoi faire ? (Photo d’Elisabeth Borne et Olivier Dussopt à Matignon)

POLITIQUE – On commence par le dessert. Élisabeth Borne débute l’année 2023 en recevant les partenaires sociaux ce mardi 3 puis mercredi 4 janvier à Matignon pour parler réforme des retraites. La Première ministre continue de consulter tous azimuts avant de présenter la copie de son texte, lundi 10 janvier, l’un des plus risqués des deux quinquennats d’Emmanuel Macron.

Mais pour quoi faire ? La réforme, promise dès 2017 et maintes fois reportée, n’est certes plus la même qu’il y a cinq ans. Mais les grandes lignes du projet n’ont pas bougé depuis la réélection du président de la République, déterminé à augmenter l’âge légal de départ de 62 à 64 voire 65 ans. Samedi soir encore, le locataire de l’Élysée a rappelé son objectif en présentant ses vœux aux Français : « assurer l’équilibre de notre système pour les années et les décennies à venir », et « consolider notre régime de retraites par répartition. » Le tout dès 2023.

Problème, pour l’exécutif, l’ensemble des syndicats est, au même titre que l’opinion publique, hostile à toute idée de rallonge. Dans ce contexte, le dernier round de négociation, officiellement organisé pour « poursuivre le dialogue et finaliser le projet de réforme » pourrait accoucher de menus aménagements. Sans parvenir à dissiper le spectre d’une large fronde sociale.

« Jusqu’à la dernière heure, la dernière minute, la dernière seconde… »

« Même si le critère d’âge nous fait descendre dans la rue, tout ce que l’on peut améliorer et gratter sur les autres sujets, on essaiera de l’obtenir jusqu’à la dernière heure, la dernière minute, la dernière seconde », résume Cyril Chabanier, le président de la CFTC, un syndicat présenté comme « réformiste ». Avant d’être reçu mercredi à Matignon, il explique au HuffPost vouloir ferrailler sur les points encore en suspens sur la pénibilité, l’emploi des séniors, ou les droits familiaux.

Le nouveau système accordera-t-il un bonus dès le premier enfant ? Comment harmoniser les droits entre le régime public et le privé ? Certains critères de pénibilité, comme le transport de charges lourdes, seront-ils rétablis ? Ou bénéficieront-ils d’un fonds pour la reconversion ?

« Ça ne se passe pas trop mal », sur ces volets de la négociation, reconnaît Cyril Chabanier, « mais ça se complique dès que l’on aborde le financement de la réforme car le gouvernement reste focalisé sur le report de l’âge légal. » « On est arrivé avec des tas de proposition », sur les cotisations, le niveau de pension ou certains plafonds, « mais on sent qu’il y a très peu de concertation possible. Ils restent arc-boutés sur ce totem donné pendant la présidentielle. »

En réalité, les syndicats ne se font plus vraiment d’illusion. Le gouvernement va annoncer un report progressif de l’age départ en retraite, de 62 à 65 ans ou à 64 ans, avec dans ce cas-là, l’accélération, en prime, de la dernière réforme Touraine. « C’est acté, que ce soit l’un ou l’autre », regrette le responsable de la CFTC, une des organisations ouvertes, au départ, à une réforme du système. Une rare bienveillance qui s’éloigne à mesure que la fronde sociale apparaît inéluctable.

Un front commun dans la rue

Si le gouvernement confirme les deux ou trois années de labeur supplémentaires, il devra effectivement faire face à une vive opposition politique et un front syndical uni. Pour la première fois depuis 12 ans et la réforme Woerth (qui avait relevé l’âge légal de 60 à 62 ans) les huit centrales sont prêtes à appeler, ensemble, à la grève et à la mobilisation. Y compris la CFDT, sur une ligne plus ferme contre toute « mesure d’âge » depuis son dernier congrès, et la CFTC.

« Dans un moment où les questions de pouvoir d’achat et d’énergie sont très prégnantes, un tel projet est une folie », pestait encore Laurent Berger, mi-décembre dans les colonnes du Figaro, pour qui, « rien ne justifie une mesure aussi brutale. » « Tous les syndicats, CFDT en tête, seront unis pour dire non au président», martelait encore le chef du premier syndicat français, à l’unisson de Philippe Martinez, son homologue à la CGT, enclin à une mobilisation rapide, si possible « dès janvier ».

Les responsables de ces deux syndicats ont d’ailleurs prévu de se rencontrer le jour même de la présentation de la réforme, ce fameux lundi 10 janvier, avec les dirigeants des six autres centrales. Le tout, pour organiser la riposte, qu’ils ne sont pas seuls à vouloir mener, face à un exécutif pressé.

Dans la sphère politique, les opposants au président de la République fourbissent eux aussi leurs armes. « Ça va chauffer en janvier ! », a ainsi prophétisé Jean-Luc Mélenchon, le 31 au soir, après les vœux d’Emmanuel Macron, sur Twitter. « Nous serons évidemment dans la rue », a enchérit Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’EELV, lundi, sur RFI. Ses « baskets sont prêtes et celles des militants écologistes aussi. » La trêve des confiseurs est bien terminée, la course d’obstacles peut commencer.

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