Réforme des retraites : « Cela ne nous sert pas »… Les syndicats attristés par les clashs permanents à l’Assemblée nationale

l’essentiel Dépités par le triste spectacle à l’Assemblée nationale, les syndicalistes de la région Occitanie préfèrent se concentrer sur l’organisation de la manifestation contre la réforme des retraites, demain à Albi. Trois d’entre eux, FO81, CGT31 et Unsa 09, espèrent néanmoins un sursaut des députés et demandent un débat de fond.

Mardi, 16 h 30, au siège de l’union départementale Force ouvrière du Tarn. Le téléphone n’arrête pas de sonner depuis le début de la journée. Éric Bellouni ne sait pas encore combien de bus arriveront de toute la région Occitanie, jeudi à 14 heures. Mais une chose est sûre, les responsables nationaux des huit centrales syndicales en lutte contre la réforme des retraites seront au rendez-vous, au rond-point du Séquestre, pour faire d’Albi la capitale symbolique de la mobilisation. « Frédéric Souillot, Philippe Martinez, Laurent Berger… Ils ont tous confirmé leur présence », indique le responsable de l’UD, qui n’exclut pas une mobilisation record demain dans la Cité Comtale.
Sentiment de fierté d’Eric ! « Les syndicats sont coordinateurs, mais c’est vraiment les citoyens et les salariés qui portent le mouvement. » Face à une telle mobilisation, « l’ensemble des députés ont l’obligation d’être clairs sur leur positionnement. Et pour l’instant, ce n’est pas le cas », regrette toutefois le syndicaliste tarnais qui n’en peut plus des insultes et des pertes de temps à l’Assemblée nationale. « Ça ne nous sert pas », dit-il, dépité.

« Le charisme, ce n’est pas l’insulte »

Même sentiment amer chez Hubert Dandine, Cégétiste chevronné et pilier de longue date de l’Union syndicale des retraités de Haute-Garonne. « Il y a des comportements qui m’horripilent. Le charisme, ce n’est pas l’insulte. Et les dérapages viennent beaucoup de la France insoumise », regrette le retraité pourtant très marqué à gauche. Alors, il lance un appel aux députés LFI. « S’ils veulent vraiment nous aider, la correction, c’est la première des choses à l’Assemblée nationale qui est le lieu le plus démocratique que l’on ait dans ce pays. Ensuite, ils doivent poser les vraies questions. Il faut être sérieux dans le débat. Être ferme sur le fond mais apporter des arguments afin qu’on obtienne un positionnement très clair de l’ensemble des élus. »

« Aller au fond du débat »

Hubert Dandine vise en particulier les députés du Rassemblement national. « On a beaucoup de syndiqués qui sont influencés par ce parti et votent RN, je ne vous le cache pas. Et ça, il faut arriver à le détruire. Donc, il faut que le débat aille plus loin. Car, si en apparence le RN est sur la position des gens qui combattent la réforme, en réalité ce n’est pas si clair. Ils sont pour une baisse des cotisations sociales qui donnera aux salariés l’impression que leur salaire augmente, mais qui contribuera à casser la Sécurité sociale. »

Je préférerais qu’à l’Assemblée nationale on passe 4 heures sur un de nos amendements plutôt que 4 000 amendements sur un seul article de la réforme, confie Antoine Loguillard, de l’Unsa 09.

Aller au fond du débat et obliger « les anguilles » à jouer cartes sur table, c’est également le souhait d’Antoine Loguillard, enseignant en Ariège et syndiqué à l’Unsa. Lui aussi ne comprend pas l’obstruction parlementaire menée par les partis de gauche, une gauche qui lui est chère pourtant. « Retirez les amendements inutiles, martèle le syndicaliste ariégeois à leur attention. Nous, on a proposé 17 amendements ; ça suffit pour parler du fond. Je préférerais qu’à l’Assemblée nationale on passe 4 heures sur un de nos amendements plutôt que 4 000 amendements sur un seul article de la réforme. Il faut débattre de l’abrogation de la mesure d’âge. Si on n’arrive pas à l’article 7 avant vendredi minuit, c’est vraiment dommageable. Nous, on est la démocratie sociale. On a démontré notre capacité à organiser la contestation dans la dignité. On n’a pas besoin d’un Parlement qui s’abîme. »

Antoine aimerait en convaincre les députés de tout bord, et en particulier ceux qui revendiquent leur opposition à la réforme des retraites telle qu’elle est actuellement défendue par le gouvernement. « On n’a pas peur du débat, on est convaincu de nos arguments », insiste le délégué Unsa de l’Ariège, qui aimerait que les députés en soient aussi convaincus. Hubert Dandine a bien une idée pour cela… « Les députés devraient travailler un peu plus avec les organisations syndicales pour affiner leurs arguments ». Et s’il faut encore leur filer un petit coup de main, les syndicats sont « prêts à aller au bras de fer, avec une France à l’arrêt le 7 mars ».

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