Retraites : les syndicats unis appellent à amplifier la lutte


« Faire en sorte que la mobilisation la plus massive », c’est un objectif essentiel de la journée d’action prévue ce 16 février pour le retrait du projet de loi sur les retraites. À La Réunion, deux défilés sont prévus à l’appel de l’Intersyndicale composée de la CGTR, la FSU, FO, l’UNSA, SOLIDAIRES, la CFDT, le SAIPER-UDAS, la CFTC, la CFE-CGC, la Fédération générale des retraités de la fonction publique, l’UNEF et ATTAC. Ce 14 février, l’Intersyndicale faisait le point sur la situation lors d’une rencontre avec les journalistes.


À La Réunion, une Intersyndicale composée de la CGTR, la FSU, FO, l’UNSA, SOLIDAIRES, la CFDT, le SAIPER-UDAS, la CFTC, la CFE-CGC, la Fédération générale des retraités de la fonction publique, l’UNEF et ATTAC s’est constituée pour lutter pour le retrait du projet de loi sur les retraites. Ce rassemblement sans précédent depuis de nombreuses années se focalise sur deux points essentiels : le report de l’âge légal minimal de départ en retraite à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite pleine. L’Intersyndicale rencontrait hier les journalistes pour faire le point sur la situation à 48 heures d’une cinquième journée de mobilisation contre le projet du gouvernement.

Jacques Bhugon, secrétaire général de la CGTR, rappelle que déjà 4 manifestations ont eu lieu dans l’unité syndicale pour le « retrait de cette réforme antisociale ». Deux défilés sont prévus demain jeudi 16 février avec comme itinéraire les fronts de mer de Saint-Denis et de Saint-Pierre. Le dirigeant syndical appelle pour ce 16 février à « amplifier la mobilisation partout où c’est possible ».

Amplifier la mobilisation

Il lance aussi un « appel aux jeunes pour qu’ils se mobilisent et soient plus visibles ». Ils subiront en effet de plein fouet les conséquences de ce projet s’il était adopté. Cela se traduira par un départ tardif à la retraite et des pensions de misère.

Les femmes verront aussi leur situation se dégrader. Didier Debals (SAIPER) note que dans le Premier degré, 75 % des professeurs des écoles sont des femmes et beaucoup d’entre elles ont des carrières entrecoupées de périodes d’interruption d’activité.

Christian Picard (FSU) souligne que « tous les sondages vont dans notre sens » avec 9 salariés sur 10 contre le projet du gouvernement.

« Avec cette réforme, c’est la misère organisée »

Il note en effet qu’à 62 ans, l’espérance de vie se limite en moyenne à 15 ans pour les personnes qui ont exercé un travail pénible. Par ailleurs, le niveau actuel des pensions est déjà trop faible. Il fait part de demandes de dérogation pour continuer à travailler jusqu’à 67 ans afin d’améliorer le montant de la pension. Résultat : « avec cette réforme, c’est la misère organisée ».

Sur ce point, Jean-Marie Dalleau (CFDT) appelle à « revenir sur ce qui existe déjà ». Car du fait d’un SMIC moins élevé à La Réunion qu’en France jusqu’en 1995 et de la mise en place plus tardive de la Sécurité sociale, le niveau des pensions est mécaniquement plus faible dans notre île.

« La pression est dans le camp du gouvernement »

« Le gouvernement fait de la désinformation, le régime des retraites est excédentaire aujourd’hui, 3 scénario sur 4 disent qu’il le restera », ajoute Christian Picard.

Éric Chavriacouty de l’UNSA abonde dans le même sens : « Le gouvernement a perdu la bataille de l’opinion publique ». Sur ce sujet, Pierrick Olivier (CGTR) ajoute que « 66 % des Français sont pour aller jusqu’au blocage du pays. La stigmatisation des syndicats par le gouvernement ne marche pas » Éric Chavriacouty souligne également que le gouvernement est fauteur de troubles car son projet provoque un « mécontentement général ». « La pression est dans le camp du gouvernement », ajoute-t-il faisant le parallèle avec un projet de loi présenté en 1995 pour supprimer les régimes dits spéciaux. « Alain Juppé était droit dans ses bottes, il a fini par retirer le projet », rappelle-t-il.

« Quel avenir pour nos enfants ? »

Joseph Magdeleine (FO) note que « ce gouvernement s’attaque à 350 ans de protection sociale ». « Les raisons de cette réforme, c’est faire plaisir à l’Europe », poursuit-il. Elle s’inscrit dans une logique de précarisation avec la diminution des droits des chômeurs et l’expérimentation du travail obligatoire pour percevoir le RSA. La bataille qui se joue est celle du choix du modèle social : « quel avenir pour nos enfants ? »

Jean-Marie Dalleau indique en substance que « le gouvernement veut s’aligner sur le moins disant social en Europe ». « Mais nous sommes à La Réunion, nous avons des spécificités », souligne-t-il.

« Le gouvernement nourrit le spectre du chômage »

Pour FO, le problème de fonds est celui de la perception des cotisations sociales, précise Joseph Magdeleine. D’où la nécessité de créer de l’emploi pour augmenter les recettes des caisses de retraites. Pour la CFE-CGC, « si on lutte contre le chômage des seniors, plus de cotisations ».

Jacques Bhugon précise sur ce point que « nous revendiquons l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Cette égalité apportera 6 milliards de cotisation en plus. Il note également que les entreprises bénéficient de 200 milliards d’aides publiques et de 84 milliards d’exonérations de cotisations sociales, sans oublier les 80 milliards de dividendes versés aux actionnaires.

« Le gouvernement occulte le problème du chômage, cela empêche l’entrée de cotisations », ajoute Jean-Marie Dalleau de la CFDT, « le gouvernement nourrit le spectre du chômage pour nous tenir prisonnier de son argument affirmant que les caisses sont vides ».

« Cela va péter ! »

En conclusion, Jacques Bhugon rappelle une situation sociale inquiétante. Des grèves se multiplient. Elles concernent des entreprises comme Newrest mais aussi les médecins, ce qui est un fait révélateur. À cela s’ajoutent les plus de 30000 demandes de logement social non satisfaites, les prix trop élevés, les salaires trop faibles et la précarité généralisée des travailleurs. Autrement dit : « Cela va péter ! ».

M.M.

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