Retraite : Nouvelle manifestation et des syndicats toujours plus déterminés avant l’arrivée du ministre des Outre-mer

« Il n’y a pas trêve, pas de pause. La mobilisation continue », lâche Jacques Bhugon, secrétaire départemental de la CGTR. Tous les chefs de file des syndicats qui composent la large intersyndicale réunionnaise (CGTR, CFDT, FO, FSU, UNSA, Solidaires, Saiper, CFTC, CFE-CGC, FGR, Unef, Attac) sont unanimes. “C’est un point fort. Le gouvernement a réussi à fédérer tous les syndicats contre sa réforme”, ajoute Joël Dalleau, secrétaire départemental de la CFDT Réunion. Écartées, les petites divergences qui ont pu naître lors des dernières mobilisations (lire nos précédentes éditions).
Une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce jeudi, jour d’arrivée du ministre des Outre-mer Jean-François Carenco. Si aucune demande d’entretien n’a été déposée par les syndicats pour rencontrer le ministre, ils ne s’interdisent pas de le voir après concertation. “C’est lui qui vient. C’est lui qui s’organise”, indique Jacques Bhugon. Le comité d’accueil sera au rendez-vous puisque les syndicats manifesteront entre la gare routière et la préfecture, pagaille assurée… Depuis le 19 janvier, les syndicats et les grévistes battent le pavé pour faire reculer le gouvernement contre la réforme très contestée des retraites qui prévoit de faire passer l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, tout en augmentant la durée de cotisation à 43 annuités.

“Augmentation du chômage ou de l’invalidité en fin de carrière”

“Le problème, c’est que l’on voit autour de nous de plus en plus de salariés qui pourraient partir à la retraite, repousser leur départ faute d’une pension suffisante”, explique la CFTC. Car cette réforme ne va pas arranger la situation des retraités réunionnais, les plus pauvres de France avec une pension évaluée en moyenne à 1 160 euros brut par mois. Un montant en-dessous des 1 200 euros brut promis par le gouvernement, promesse qui fait couler beaucoup d’encre par son application bien nébuleuse (lire nos précédentes éditions). Pis, une étude sortie ce 14 février et réalisée par le Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET) au sein du Cnam, pointe du doigt les effets de la précédente réforme des retraites en 2010. On peut y lire : “En repoussant de deux ans l’âge minimum de liquidation de pension ou âge d’ouverture des droits, l’ambition de la réforme des retraites de 2010 a été de réduire la charge des pensions et d’augmenter le taux d’activité des seniors, limitant ainsi le déficit des caisses d’assurance-retraite. Mais alors que ce type de réforme entend encourager l’emploi des seniors, plusieurs études montrent qu’une hausse de l’âge légal de départ à la retraite engendre également d’autres effets, tels que l’augmentation du chômage ou de l’invalidité en fin de carrière.” De quoi conforter la position des syndicats.

“Risque de mai 68”

L’intersyndicale rappelle que le gouvernement ne devrait pas se focaliser sur cette réforme, mais plutôt miser sur la lutte contre le chômage. “En créant plus d’emplois, on permet d’équilibrer le système de retraite. Il y aura plus de cotisations”, précise Joseph Magdeleine de FO Transports. Dans le même temps, FO fustige les dernières décisions de l’exécutif de supprimer la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) ou encore l’exonération de cotisations dont bénéficient les entreprises ultramarines pour près de 600 millions d’euros par an. “L’argumentation du gouvernement ne tient pas la route !”. Des syndicats qui souhaitent que l’Assemblée se penche rapidement sur l’examen de l’article 7 de cette réforme, celui qui repousse l’âge de départ à 64 ans.

Mais déjà, l’intersyndicale prévient, qu’au-delà de la décision du Parlement, le gouvernement doit entendre le “peuple s’exprimer” depuis maintenant près d’un mois. “Si la réforme passe, ce sera catastrophique. Il y a un risque de mai 68”, ajoute Joseph Magdeleine. “70% des Français sont pour le durcissement du mouvement, d’aller jusqu’au blocage”, rappelle Pierrick Ollivier de la CGTR. Dans le viseur, le prochain mouvement du 7 mars, qui sera couplé avec une autre journée de mobilisation le 8 mars à La Réunion : la journée de la femme. Un symbole tout trouvé pour l’intersyndicale qui rappelle que ce sont les femmes qui seront les plus touchées par cette réforme en raison de leur carrière incomplète.

Au national, les syndicats appellent dès maintenant à mettre le « pays à l’arrêt », Solidaires au niveau national appelle déjà à la grève générale reconductible. De quoi durcir le mouvement. Et localement ? “C’est aux représentants syndicaux en entreprise de mettre en œuvre l’arrêt de leurs moyens de production. Il faut savoir tout arrêter une semaine, plutôt que prendre deux ans ferme”, prévient Joseph Magdeleine. Toujours au niveau national, beaucoup de secteurs d’activités devraient être à l’arrêt dès le 7 mars. Localement, rien n’a encore été décidé par l’intersyndicale.

Julien Delarue
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> Focus. Deux défilés

Ce jeudi 16 février, deux manifestations sont prévues dans le Nord et le Sud. À Saint-Denis, le trajet change puisque le départ est fixé à la gare routière pour se rendre à la préfecture par le Barachois. Dans le Sud, le trajet du cortège ne change pas. Tout comme l’heure de rendez-vous des deux défilés : 9 heures.


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