C’est la grève qui ne passe pas, impopulaire dans l’opinion, coûteuse pour la SNCF, insupportable pour le gouvernement dont le ministre des transports, Clément Beaune, avait déclaré à la mi-décembre qu’il y aurait « des trains et des avions à Noël ».
Tous les membres du gouvernement se sont donc relayés pour mettre la pression sur le PDG de l’entreprise ferroviaire, Jean-Pierre Farandou. Ce dernier a reçu les organisations syndicales, jeudi 22 décembre à partir de 18 heures, afin de chercher une issue à ce mouvement suivi par un contrôleur sur deux. S’il est trop tard pour faire circuler davantage de trains pendant le week-end de Noël, les dirigeants de la SNCF, les syndicats et les contrôleurs ont jusqu’à mercredi 28 décembre pour éviter de nouvelles annulations du 30 décembre au 2 janvier 8 heures.
Alors qu’Emmanuel Macron menace de revoir les règles de préavis de grève, la réunion, tendue, a commencé par une mise au point de Sud-Rail. Pour ce syndicat, il ne faut pas s’étonner de l’apparition de « collectifs » comme celui constitué par les contrôleurs à l’initiative de ce mouvement de grève, lorsqu’on a supprimé « 70 % des effectifs syndicaux » en fusionnant les anciens comités d’entreprise et comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en un seul comité social et économique (CSE).
La direction, elle, a mis de nouvelles propositions sur la table : la création d’un « coordinateur du métier » de contrôleur « pour traiter les sujets et les “irritants” » et reconnaître les spécificités de cette profession, des engagements renforcés sur l’emploi – avec 160 postes supplémentaires créés en 2023 et 40 pour les trains sensibles – et sur le déroulé des carrières. Enfin, l’indemnité spécifique des contrôleurs passerait de 600 à 720 euros bruts annuels.
Les organisations syndicales ont jusqu’à vendredi midi pour accepter l’accord et retirer leur préavis. L’UNSA-Ferroviaire l’a déjà fait, la CGT y semblait prête mais s’efforçait de convaincre Sud-Rail et la CFDT, encore indécis.
Un malaise enkysté depuis 2006
Cela suffira-t-il à mettre fin au jusqu’au-boutisme des contrôleurs ? Pour beaucoup, leur attitude est difficile à comprendre, y compris au sein de la SNCF, car les chefs de bord sont loin d’être les moins bien rémunérés. Mais elle résulte d’un malaise enkysté depuis 2006, année de la « grève des pétitionnaires », restée dans les annales de l’entreprise pour les rancœurs qu’elle a créées.
A la suite du viol d’une contrôleuse, en 2005, ses collègues avaient débrayé avant de lancer une pétition, hors syndicats, pour réclamer une amélioration de leur statut. Elle avait été signée par les deux tiers des chefs de bord ou, comme on les appelle en jargon SNCF, les « ASCT » (Agent service commercial train).
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