France: négociations entre TotalEnergies et les syndicats

Un accord sera peut-être trouvé pendant la nuit en France entre TotalEnergies et les syndicats.

«On sera là pour négocier jusqu’au bout de la nuit s’il le faut», a déclaré en arrivant Isabelle Montaudon, négociatrice de la CFE-CGC, une fois la nuit tombée sur le quartier d’affaires de La Défense.

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«Enfin la direction se met à table!» s’est exclamé Thierry Defresne, de la CGT, que la direction refusait jusqu’à mercredi de rencontrer sans levée préalable des blocages dans ses raffineries et ses dépôts de carburants.

Le groupe pétrolier, sous pression du gouvernement, a annoncé des concessions salariales jeudi matin, mais sans convaincre les grévistes qui ont reconduit leur mouvement. Finalement, TotalEnergies a annoncé l’ouverture de «négociations salariales collectives», avec les quatre organisations syndicales représentatives (CFE-CGC, CGT, CFDT, CAT), dès le soir-même.

L’ouverture de ces négociations est d’autant plus cruciale que le climat social s’est tendu, après les réquisitions de salariés dans une raffinerie Esso-ExxonMobil (Gravenchon) et au dépôt de Flandres de TotalEnergies à Mardyck près de Dunkerque (Nord), dans le but de réamorcer les pompes des stations-services françaises à sec.

A 17H00 jeudi, 29,1% des stations manquaient d’un ou plusieurs carburants, selon le ministère de la Transition énergétique, à peine moins que la veille (30,8%). Dans le Centre Val-de-Loire, la proportion monte à 44,7%.

Ces réquisitions ont «mis le feu aux poudres», selon le patron de la CGT, Philippe Martinez, sur BFMTV, et une grande grève aura lieu en France mardi prochain, dans de multiples secteurs et chez les fonctionnaires: quatre grands syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU) et plusieurs organisations de jeunesse ont appelé à une journée de mobilisation et de manifestations interprofessionnelles.

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La SNCF et la RATP seront notamment touchées par la grève, ce qui s’ajoute à un mouvement existant dans des centrales nucléaires.

«C’est une catastrophe»

Sur le terrain, les premiers salariés réquisitionnés, forcés de travailler sous peine de sanctions pénales, ont permis de libérer de premiers stocks de carburants par oléoduc (7000 mètres cubes du dépôt de Gravenchon en Normandie en 24 heures) et par la route (25 camions-citernes de Dunkerque jeudi), sans encombre.

La préfecture du Nord a fait valoir que les réquisitions avaient été décidées en raison de «troubles à l’ordre public» dans les stations-essence, où la longueur des files d’attente, jusqu’à deux kilomètres, a entraîné des frictions, et empêche des professions prioritaires d’accéder aux pompes.

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Car les pénuries ont mis les nerfs des automobilistes à vif. Partout ils racontent leur «galère», pire quand le véhicule est un outil de travail. Les routiers sont «sur le fil du rasoir», dit à l’AFP le secrétaire général de l’organisation professionnelle Otre, Jean-Marc Rivera.

«J’ai des contrats où je dois sortir les poubelles, où je dois honorer des services de prestations de ménage. Et quand on n’a pas d’essence et qu’on a une très grosse tournée, c’est un peu compliqué», raconte Elisabeth Mailhes, auto-entrepreneuse dans le nettoyage, qui n’est pas payée si elle n’honore pas ses contrats.

«C’est une catastrophe», répète Enzo Rougès, chef d’entreprise dans l’automobile. J’ai le problème de ne pas pouvoir ouvrir mon magasin tant que je ne suis pas au boulot. J’ai les salariés à la porte, j’ai tout le monde qui m’attend.»

Accord dans la nuit?

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Que demandent les syndicats de TotalEnergies ? La CGT revendique 10% d’augmentation au titre de 2022, contre 3,5% obtenus au début de l’année.

La CFDT, non gréviste, demande pour sa part une augmentation de 8% des salaires et veut «négocier les contours» du bonus annoncé par la direction jeudi par voie de presse (un mois de salaire dans le monde entier).

Un accord dès cette nuit est «fort possible» a indiqué Geoffroy Caillon, coordinateur CFDT, à l’AFP.

La proposition faite jeudi par TotalEnergies comporte une augmentation de 6% pour les salariés français, mais pour 2023.

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Chez Esso-ExxonMobil, les grévistes de l’une des deux raffineries du groupe, à Fos-sur-Mer, qui n’avaient pas été visés par des réquisitions, ont voté pour la levée de la grève, tandis que ceux du site de Gravenchon-Port-Jerome ont reconduit leur mouvement.

(AFP)

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