Pimkie : après l’annonce d’une reprise de l’enseigne nordiste, les espoirs douchés des syndicats

Une semaine après l’annonce de la reprise de la marque nordiste Pimkie, un premier CSE entre les représentants du personnel et les nouveaux actionnaires a eu lieu au siège, à Villeneuve d’Ascq (Nord).

Déception, désillusion… Les espoirs des représentants syndicaux de Pimkie ont semble-t-il été douchés, au terme du premier Comité Social et Economique (CSE) organisé ce jeudi 3 novembre au siège de la marque à Villeneuve d’Ascq. Soit une semaine à peine après l’annonce de la reprise.

Mise en vente en mai dernier par l’Association familiale Mulliez, le couperet est en effet tombé le 26 octobre dernier : un consortium fait le pari de reprendre l’enseigne nordiste d’habillement féminin. Trois acteurs se sont associés : la marque de jean Lee Cooper (70% du capital), le fabricant de chaussettes Kindy (15%) et le groupe turc Ibislet Tekstil (15%) qui fournissait déjà la marque nordiste. Cette opération devrait être finalisée début 2023.

« Bonne nouvelle, nous avons des repreneurs », se réjouissait dans un premier temps les représentants de la CGT Pimkie, avant de tempérer leur enthousiasme en rappelant qu’ils ne les « connaissaient pas ». Même son de cloche de la part des syndicalistes de l’UNSA. « Si aujourd’hui les salariés sont soulagés de ne pas finir comme Camaïeu, l’inquiétude est toujours présente par rapport à la réorganisation », écrivaient les représentants syndicaux dans un message posté sur les réseaux sociaux.

Cette première rencontre entre les représentants du personnel et les nouveaux actionnaires était remplie de questions, notamment celle d’un possible plan social craint par les 1 300 salariés de Pimkie. Combien d’emplois pourraient être supprimés ? Combien des 311 magasins du groupe seront conservés ? Quid des 24 boutiques dans le Nord et le Pas-de-Calais ?

À la sortie de cette première réunion, la douche froide. « C’est très mal engagé », s’accordent d’une seule et même voix les représentantes syndicales présentes. « À la vue des documents qu’on nous a présentés ce matin, on a l’impression qu’ils ne sont au courant de rien. On était soulagés d’avoir des repreneurs mais là on a beaucoup de questions en tête, on ne maitrise rien et ce n’est pas rassurant », résume Marie-Annick Merceur, déléguée CFDT chez Pimkie.

Aucun chiffre n’a été avancé sur le nombre de magasins qui pourraient être conservés. Aucune proposition sur l’évolution de Pimkie en tant que marque de prêt-à-porter n’a été évoquée.  

Je ne pense pas qu’il y ait un avenir formidable pour Pimkie. Ça me donne même le sentiment que l’Association familiale Mulliez s’achète une bonne conscience parce qu’ils nous ont trouvé un repreneur mais demain, nous serons peut-être encore devant vous à dire : « c’est la fin de l’histoire ».

Maley Upravan, déléguée syndicale FO Pimkie

Seule une donnée a été mise sur la table : les actionnaires s’engagent à investir 25 millions d’euros pour éponger la dette… de plus de 200 millions. « C’est à peine 10% des dettes de la société, rappelle Maley Upravan, déléguée syndicale FO Pimkie. On se demande s’ils réalisent bien qu’on n’est pas un petit Kindy, un petit Lee Cooper ».

Une prochaine réunion est prévue dans quinze jours. Les discussions devraient durer deux mois, avant une cession effective durant le courant du mois de janvier 2023. Et une certitude : oui, il y aura bien un plan de sauvegarde de l’emploi dans le courant du premier semestre, assurent les syndicats. Dans quelle mesure ? Seuls les actionnaires ont la réponse. « On veut nous faire croire que c’est un bon dossier mais la surprise viendra après, conclut Marie-Annick Merceur. L’emballage est beau mais ce qu’il y a à l’intérieur ne sera surement pas aussi beau que ce qu’on veut nous faire croire ». 

Des mots qui rappellent tristement ceux tenus par les syndicats de Camaïeu quelques jours avant le placement en liquidation judiciaire de l’enseigne roubaisienne.

Pimkie est née en 1971. La marque, qui fabriquait à l’origine des chaussettes, a senti le vent tourner et a décidé de se lancer dans le pantalon pour femme. Dans la foulée, la première boutique a ouvert dans le centre-ville de Lille. Dix ans plus tard, le succès est au rendez-vous. L’enseigne nordiste, spécialisée dans le prêt-à-porter féminin pour les 15-25 ans, a pignon sur rue dans toutes les grandes villes de France. En 2018, Pimkie compte 716 magasins répartis dans 30 pays. 

Mais l’entreprise connaît ses premières difficultés. Le déficit constaté impose la fermeture de plusieurs magasins et la suppression de 208 postes en France. En 2021, les filiales belge et suisse sont déclarées en faillite.

En janvier 2022, un spécialiste dans la gestion d’entreprises en difficulté avait été nommé directeur général. La marque nordiste a été mise en vente quelques mois plus tard.

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