Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, ils sont partout : dans la rue ou dans les médias, les syndicats sont très visibles ces dernières semaines. Résultat, le nombre d’adhésions est en forte hausse en ce début d’année en Alsace.
La CGT du Bas-Rhin recense ainsi 70 nouveaux membres en janvier, davantage que d’habitude à la même période. La section bas-rhinoise de Force ouvrière enregistre 15 nouvelles adhésions par semaine. Dans le Haut-Rhin, le syndicat reçoit « une à deux nouvelles demandes par jour, contre une à deux par mois habituellement », se réjouit Jacques Rimeize, le secrétaire départemental. « Lors de mouvements sociaux d’ampleur, il y a toujours une hausse des adhésions. Mais le volume en ce moment est tout à fait exceptionnel, on n’a pas vu ça depuis plusieurs années. »
Autre changement, ces nouveaux adhérents présentent des profils différents de ceux que le syndicat accueille d’habitude. « Ce sont majoritairement des salariés qui travaillent dans des petites entreprises où il n’existe aucun syndicat, et dans des secteurs peu habitués à se syndiquer, comme le commerce ».
+47% d’adhésions à la CFDT
Premier syndicat de France, la CFDT enregistre de son côté une hausse des adhésions de 47% en janvier par rapport à janvier 2022 dans le Grand Est. Pour Sabine Gies, responsable du syndicat en Alsace, cette augmentation est clairement liée au mouvement en cours contre la réforme des retraites. « Le sujet mobilise fortement », constate-t-elle. « On peut aussi imaginer qu’il y a de la part des nouveaux syndiqués une volonté de trouver des réponses sur leur situation personnelle par rapport à cette réforme ».
Même constat du côté de la CFE-CGC, le syndicat des cadres et des ingénieurs, où les adhésions ont augmenté de 20% ces dernières semaines. « Ces catégories professionnelles sont habituellement un peu frileuses à se syndiquer », rappelle Liliane Carrère, secrétaire générale du syndicat en Alsace.
Selon elle, cette tendance va durer : « via la réforme des retraites, les salariés se questionnent à nouveau sur leur représentativité au travail, les questions de démocratie dans l’entreprise, et ils se tournent à nouveau vers les syndicats ». Une nouvelle visibilité bienvenue pour les syndicats : selon une étude du ministère du Travail
, seuls 10,3% des salariés étaient syndiqués en 2019, date du dernier recensement, un chiffre en baisse depuis 2013.
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