Syndicats : le dernier 1er-Mai pour Laurent Berger en tant que leader de la CFDT

Marylise Léon prendra fin juin la succession de Laurent Berger à la tête de la CFDT, devenu premier syndicat de France. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Laurent Berger va défiler avec les autres syndicats, à Paris, lundi 1er mai, alors que, d’habitude, la CFDT organisait de son côté son propre événement. Il faut remonter à 2009, pour voir toutes les centrales syndicales manifester ensemble un 1er-Mai. Elles espèrent mobiliser au moins un million de personnes dans la rue, histoire de démontrer à l’exécutif que l’opposition à sa réforme des retraites reste forte, même si la loi a été promulguée. Ce 1er-Mai risque toutefois d’être le baroud d’honneur de l’intersyndicale. Elle répète qu’elle veut rester unie, mais risque de se fracturer. Preuve en est, sans attendre la position des autres syndicats, Laurent Berger a par exemple déjà dit qu’il irait discuter avec Elisabeth Borne.

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Laurent Berger va passer la main à Marylise Léon, sa numéro deux, le 21 juin. Il lui laisse une CFDT devenue premier syndicat de France, devant la CGT, mais dont le visage a beaucoup changé. Aujourd’hui, par exemple, la première fédération de la CFDT est la propreté et les services. Changement d’époque oblige, le syndicat s’est aussi beaucoup durci par rapport à l’époque de François Chérèque. Si Laurent Berger a martelé son opposition au recul de l’âge légal – mais aussi à toute augmentation de la durée de cotisation, même dictée par une hausse de l’espérance de vie – c’est qu’il est resté fidèle au mandat que lui ont donné ses 600 000 adhérents, il y a un an, au congrès de Lyon. Tout en rappelant, en revanche, que la CFDT est favorable à une réforme par points, comme l’avait envisagée Emmanuel Macron en 2019, avant d’abandonner son projet.

Laurent Berger va-t-il se lancer en politique ? C’est la question que tout le monde se pose. L’intéressé répète que non. Déjà, parce qu’un tel mélange des genres mettrait en position délicate la CFDT. Sous le mandat de François Hollande, on a par exemple beaucoup reproché à Laurent Berger d’être le « ministre du Travail bis », tant il était consulté par le président. Cela a d’ailleurs beaucoup marqué Emmanuel Macron, alors secrétaire général de l’Elysée. Quand il est devenu chef de l’État, il a mis à distance toutes les centrales.

Il n’empêche, Laurent Berger est devenu dans ce conflit son principal opposant. Il a acquis une telle notoriété qu’à gauche, certains le verraient bien reprendre le flambeau de la social-démocratie. Mais, à 54 ans, après s’être beaucoup investi auprès d’associations pour un « pacte de pouvoir de vivre », Laurent Berger continuera probablement dans une ONG ou un fonds pour défendre les plus modestes, ou l’écologie. En tout cas, il restera dans le débat public.

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