Sécurité des marins sur le terminal méthanier au Havre : un syndicat alerte

Voir mon actu
Le terminal méthanier flottant doit être mis en service en septembre. France Nature Environnement vient de déposer un nouveau recours en annulation devant le tribunal administratif de Rouen (Seine-Maritime).
Le terminal méthanier flottant doit être mis en service en septembre prochain au Havre (Seine-Maritime). (©Illustration Adobestock)

Les travaux d’aménagements pour accueillir en septembre 2023, l’unique terminal méthanier flottant de France et réduire ainsi la dépendance au gaz russe ont démarré quai de Bougainville au Havre (Seine-Maritime).

Plusieurs recours ont été déposés, pour le moment vains, contre le projet portant essentiellement sur la question des risques environnementaux. Celui de France Nature Environnement devrait être examiné pendant l’été. 

Mais depuis plusieurs semaines, c’est principalement sur les conditions sociales à bord que le syndicat maritime CFDT Normandie, alerte sur « les passe-droits » obtenus par TotalÉnergies tant en matière de sécurité à bord que de garanties d’approvisionnement. 

« Il n’y aura aucun Français à bord » 

Delphine de Franco, secrétaire générale du syndicat maritime CFDT Normandie (1 000 adhérents) soutient ainsi : « Le Cape Ann, affrété par Total et qui va s’amarrer dans le port du Havre pendant au moins cinq ans est sous pavillon NIS Norvégien ». 

À bord, il y aura pour la partie officiers des marins norvégiens, potentiellement des marins américains et des marins de l’Europe de l’ouest. Pour la partie équipage, ce seront des Philippins et donc pas un seul Français à bord,

Delphine  de Franco,secrétaire générale syndicat maritime CFDT Normandie.

Le syndicat pose la question : « Quel est l’intérêt de venir faire travailler des Philippins du bout du monde pour venir travailler cinq années en France ? On a des marins en France qui exploitent ou arment des navires méthaniers, on pourrait très bien en former d’autres. Total aurait pu demander à la Norvège de former des marins français, plutôt que de laisser des Philippins pour qui les difficultés en lien avec le coût de la vie et aussi le coût des relèves vont être importantes ». 

À lire aussi

La sécurité des marins en question 

Deuxième souci, selon le syndicat, cette fois lié à la sécurité à bord, « personne ne parlera le français, si on a un problème, alors il faudra parler en anglais. Est-on certain que toutes les garanties sur ce sujet ont été prises du côté des marins comme de nos secours ? »

Lorsque le syndicat a évoqué le sujet devant la direction des affaires maritimes, « ils nous ont répondu qu’ils n’étaient pas au courant. On a vraiment l’impression que tout est fait rapidement sans qu’aucune mesure de sécurité ne soit prise, comme pour les questions en lien avec l’environnement, il n’y a aucune étude sérieuse sur le sujet. Nous ne sommes pas contre le recours au terminal méthanier mais il faut s’assurer que ce soit bien fait ». 

Vidéos : en ce moment sur Actu

« Pas d’incidence sur le droit du travail ou les conditions sociales »

Joint par 76actu, TotalÉnergies indique que « le sujet lié à la nationalité des marins et au pavillon est traité en liaison étroite avec les autorités maritimes et plusieurs options sont actuellement étudiées ».

Il convient de rappeler que la nationalité du pavillon et de l’équipage n’a pas d’incidence sur les conditions sociales et le droit du travail applicables aux marins, puisqu’ils bénéficient du « dispositif de l’État d’accueil », en l’occurrence ici celui de la France, qui garantit l’application de règles uniformes en matière de droit du travail, de rémunération minimale et de protection sociale durant les opérations en France,

TotalÉnergies.

Et si la Norvège décidait de stopper l’approvisionnement ?

Autre sujet d’inquiétude pour le syndicat, « le FSRU (Unité flottante de stockage et de regazéification) est donc sous pavillon norvégien. Un pays qui n’est pas membre de l’Union Européenne. Le navire FSRU aura la maîtrise de la vanne d’approvisionnement et des pompes pour envoyer le gaz à terre. S’ils refusent, pour quelque raison que ce soit, on n’aura pas de gaz. On n’a donc pas de garantie de sécurité d’approvisionnement ». 

À lire aussi

Le risque diplomatique existe bien selon le syndicat, ce que réfute TotalÉnergies, « il convient de noter qu’un risque ‘diplomatique’ entre la Norvège et la France n’impacterait pas les opérations ».

Affaires maritimes et Ministère alertés

Pour Delphine de Franco, « nous ce que l’on souhaite, c’est que Total revoit sa position, la décision a été prise dans l’urgence sans études environnementales et sociales. Il est aujourd’hui encore temps de changer d’armement et de s’assurer que toutes les réglementations maritimes vont bien être appliquées et donc revenir sur un certain nombre de dérogations accordées pour ces cinq ans ».  

Et d’indiquer que le conseil supérieur maritime ainsi que les affaires maritimes, le ministère mais aussi le syndicat CDFT TotalEnergies ont été saisis. 

« Cet hiver on n’a pas eu de coupures ou de problèmes d’alimentations en gaz ou en électricité. Il nous semble plus raisonnable de prendre du retard mais de le faire bien en garantissant la sécurité à bord et l’approvisionnement plutôt que de faire tout dans l’urgence comme ça », conclut le syndicat. 

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

La chronique est produite du mieux possible. Vous avez l’opportunité d’envoyer un message aux coordonnées présentées sur notre site web afin d’apporter des détails sur ce contenu parlant du thème « Syndicat de l’éducation nationale ». Le site cftc-education.fr a pour finalité de créer plusieurs publications autour de la thématique Syndicat de l’éducation nationale publiées sur internet. cftc-education.fr vous propose de lire ce post autour du thème « Syndicat de l’éducation nationale ». Il y aura de nombreux autres articles sur le sujet « Syndicat de l’éducation nationale » dans quelques jours, on vous invite à visiter notre site internet aussi souvent que vous le pouvez.