Retraites. Tous les syndicats mobilisés contre un départ à 65 ans, mais voici ce qui les différencie

C’est non. Et il est unanime. Les syndicats sont vent debout contre la réforme des retraites. Tous annoncent vouloir mobiliser leurs troupes pour faire dérailler le projet tel qu’il vient d’être dévoilé par la Première ministre Elisabeth Borne. Cette décision a été annoncée à l’issue d’une réunion qui s’est tenue en début de semaine au siège de la FSU aux Lilas, près de Paris.

65 ans, le chiffre qui fâche

La CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, Unsa-Solidaires et la FSU disent leur opposition à tout recul de l’âge légal de départ en retraite comme à toute augmentation de la durée de cotisation​. Les syndicats ont reçu le renfort de cinq mouvements étudiants (Unef, Fage) et lycéens (VL, Fidl, MNL).

Dans cette nouvelle réforme, François Hommeril, le secrétaire général de la CFE-CGC, voit surtout un tour de passe-passe budgétaire de l’État. Tout est contestable dans ce projet. Emmanuel Macron n’a pas changé. Il y a toujours le même mépris face aux partenaires sociaux.

Si le gouvernement poursuit dans son report de l’âge légal de départ en retraite, il y aura une mobilisation forte en janvier, prévient Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT dénonce le ton alarmiste de la Première ministre. On nous parle de 100 milliards d’euros de déficit sur dix ans. Mais dans le même temps, 3 600 milliards d’euros seront versés sur dix ans. Le déficit est donc de 3 %. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter. On peut faire autrement.

Rien n’est encore figé. Emmanuel Macron lui-même s’est dit « ouvert » à un âge de départ à 64 ans.

Améliorer le taux d’emploi des seniors

Plutôt que de reculer l’âge de départ en retraite, la CFDT propose de s’attaquer au sous-emploi des seniors. Élisabeth Borne propose la mise en départ d’un index pour inciter les entreprises à maintenir les salariés en emploi le plus longtemps possible. S’il n’y a pas de caractère obligatoire, ça ne marchera pas, regrette Laurent Berger qui s’inquiète par ailleurs de l’ambiance incandescente ​qui règne dans la société.

Force ouvrière défend aussi l’idée de revenir dans le vert en améliorant le taux d’emploi des seniors. 50 % de ceux liquident leur retraite ne sont plus en emploi. Si on augmentait de dix points le taux d’emploi des seniors, cela permettrait de retrouver 50 milliards d’euros en 2 032, a rappelé Frédéric Souillot, son secrétaire général, lors d’un entretien sur France Télévision. Soulignant par la même occasion son refus de tout recul de l’âge de départ et de tout allongement de la durée de cotisation​. Offensif lui aussi. Si pour le gouvernement, la réforme des retraites est la mère des réformes, pour nous ce sera la mère des batailles.

En France, le taux d’emploi des 55-64 ans est de 56 % (32 % au début des années 1990) contre 75 % en Allemagne et 90 % dans les pays scandinaves. Sur ce sujet, il ne s’agira pas seulement de décréter. Cela implique aussi de s’attaquer à la reconversion professionnelle dans certains métiers en milieu de carrière, prévenir plutôt que guérir dans les secteurs les plus exposés. Dans son projet de réforme, le gouvernement propose un congé de reconversion professionnelle pour les salariés ayant été longtemps exposés à des conditions de pénibilité qui restent à définir de façon précise.

Sur la question du report de l’âge de départ, le dernier congrès de la CFDT a par ailleurs durci le ton en adoptant un amendement qui prévoit que l’allongement de l’espérance de vie ne peut justifier une augmentation de l’âge moyen de liquidation​. Sur ce sujet, Laurent Berger a donc un mandat impératif qui lui intime l’ordre de ne pas bouger les règles actuelles.

La CGT veut revenir à un âge de départ à 60 ans

La CGT est prête à un bras de fer avec le gouvernement et défend l’idée d’un retour à un âge de départ à 60 ans. Une mesure emblématique de la gauche adoptée sous François Mitterrand en 1982. Pour financer un tel dispositif, la CGT propose un cocktail de mesures allant de l’augmentation des cotisations sociales pour stabiliser le système à long terme, la suppression des exonérations de cotisations pour le Cac 40, une hausse des salaires qui rapporterait des cotisations sociales à la Sécurité sociale.

Après avoir longtemps défendu le retour à un âge de départ à 60 ans, Force ouvrière lors de son dernier congrès a changé de ligne et défend désormais le maintien de l’âge de départ en retraite actuel à 62 ans.

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