Retraites : le compte épargne-temps, un appel du pied à la CFDT

Rendez-vous le 19 janvier : les syndicats n’ont pas attendu longtemps avant d’annoncer la date de la première manifestation contre le report de l’âge de départ à la retraite. Pourtant, Elisabeth Borne n’a pas ménagé ses efforts pour apaiser les tensions lors de la présentation de la réforme mardi 10 janvier. Non seulement en soulignant l’utilité des concertations menées avec les partenaires sociaux : « Je suis certaine que l’échange, même en cas de désaccord sur des points importants, nous fait collectivement progresser. » Mais aussi en insistant sur les mesures de « justice » issues de ce dialogue, comme la revalorisation de la pension minimum pour tous les retraités, et pas seulement les nouveaux comme prévu initialement, ou la prise en compte des TUC, les « travaux d’utilité collective » des années 80, dans le calcul des droits.

Parmi les mesures destinées à apaiser les syndicats, l’une d’entre elles est passée un peu inaperçue : l’annonce de l’ouverture d’une négociation autour du compte épargne-temps universel. Il s’agit pourtant d’un puissant appel du pied en direction de la CFDT. Depuis plusieurs années, le syndicat milite en effet pour la création d’une « banque des temps » qui permettrait un meilleur aménagement du temps de travail tout au long de la vie.

Cette proposition avait été reprise par Emmanuel Macron sous le nom de « compte épargne-temps universel« . Le compte épargne-temps, qui permet d’accumuler des jours de congé ou de RTT non pris sur un compte et de les utiliser plus tard, existe déjà, mais est loin d’être répandu dans toutes les entreprises. L’idée est donc de le rendre accessible à tous.

Si l’idée faisait déjà partie du projet présidentiel, son inscription dans le cadre de la réforme des retraites paraît beaucoup moins intuitive… Elle a pourtant une double utilité. D’abord, ce dispositif pourrait permettre aux salariés d’utiliser ces jours pour se reconvertir ou pour aménager leurs fins de carrière. Et donc de rendre un peu moins amère la potion des 64 ans. Surtout, le CETU pourrait permettre de fumer le calumet de la paix avec le syndicat réformiste, privilégié par François Hollande, un peu boudé par Emmanuel Macron et aujourd’hui en opposition frontale à la réforme des retraites.

Avec l’annonce de cette négociation, l’exécutif va en effet donner du grain à moudre à Laurent Berger sur un de ses sujets de prédilection, et montrer qu’il est prêt à laisser des marges de manœuvre aux partenaires sociaux. « Il est nécessaire de donner des perspectives au dialogue interprofessionnel là où il est légitime. Je pense par exemple au compte épargne-temps universel (CETU) », soulignait récemment Marc Ferracci, député de la majorité, dans une interview à L’Express. Le pari pourrait-il s’avérer gagnant ? Comme toujours en matière de climat social, les prévisions sont difficiles. D’autant plus que la trajectoire prise par les manifestations – flop ou réussite, débordements ou non – influera également sur la stratégie à venir de la CFDT.

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