Retraites : comment les syndicats veulent éviter l’impopularité

C’est un risque que les deux leaders du front syndical contre la réforme des retraites veulent absolument éviter : se mettre à dos l’opinion publique qui, pour l’heure, ne semble pas encore exaspérée par les écoles fermées et les transports bondés les jours de manifestation. Selon un sondage Ipsos Sopra Steria pour Franceinfo et France Télévisions dévoilé jeudi, 72 % des Français interrogés soutiennent les mobilisations, et 69 % les grèves. Une victoire pour Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, et Philippe Martinez, son homologue de la CGT, qui ont réussi à mettre plus de 1 million de personnes dans la rue le 19 janvier, puis 1,2 million selon la police le 31 janvier.

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Pouvoir défiler sans perte de salaire

Unis aujourd’hui, à la différence du conflit sur la création d’un système universel en 2019, les deux syndicalistes espèrent capitaliser à nouveau sur l’opposition au recul de l’âge de départ à 64 ans mardi, lors d’une nouvelle journée d’action, et surtout samedi. Manifester un jour de week-end n’est pas dans la tradition syndicale. Mais le choix fait par Laurent Berger, qui a réussi à convaincre un Philippe Martinez plutôt partisan de journées saute-mouton et d’une grève reconductible, vise justement à grossir les cortèges en permettant à tous, et notamment au secteur privé, de défiler sans perdre en salaire. Et sans perturber l’économie, avec le danger de lasser les Français si le conflit s’enlisait. « Le durcissement à tout crin, c’est le risque de perdre une partie de l’opinion », a ainsi prévenu le secrétaire général de la CFDT.

Certes, des fédérations de la CGT, comme les mines-­énergie, les ports et docks, préparent des actions coups de poing pour ­marquer les esprits, comme des coupures de courant ou d’approvisionnement dans les raffineries. Mais les cheminots, pourtant habitués à être à l’avant-poste des conflits sociaux, tentent de ­préserver ce capital sympathie.

 Ne pas prêter le flanc aux critiques du gouvernement 

Sébastien Mariani, secrétaire général-adjoint de la CFDT Cheminots

Ils ne prévoient pas (encore) de grève reconductible, alors que les vacances de février pourraient leur offrir une fenêtre de tir pour se faire entendre. « Le 11 février [week-end de chassé-croisé], on appelle surtout à manifester, pas à bloquer le pays, souligne Didier Mathis, ­secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire, ­deuxième syndicat de la SNCF. Nous devons surfer sur la dynamique de popularité du ­mouvement, pas la casser. »

Éviter d’être taxé de catégoriel

Son syndicat, tout comme la CFDT, a déposé des arrêts de travail pour mardi. Mais pas pour le lendemain, à la différence de la CGT et de Sud-Rail. « Dans cette phase de discussion parlementaire qui démarre, nous concentrons nos efforts sur les temps forts décidés par l’intersyndicale, explique Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots. On ne prévoit pas de date supplémentaire pour ne pas prêter le flanc aux critiques du gouvernement sur ceux qui font grève car ils en ont les moyens. »

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Surtout, les cheminots ne veulent pas que le mouvement soit taxé de catégoriel alors que les régimes spéciaux, en partie supprimés pour certains dans le cadre de la réforme (RATP, EDF-GDF), demeurent mal perçus par la population. « L’hostilité au recul de deux ans du départ en retraite est forte, reconnaît Didier Mathis, mais on ne veut pas être la seule locomotive, comme en 2019. » 

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