Réforme des retraites: la CFDT dispose d’une caisse de grève de 141 millions d’euros

En 1973, la CFDT a pris la décision de consacrer une partie de ses ressources au soutien financier de ses adhérents en grève. Avec ce trésor de guerre, ses 600.000 adhérents pourraient bénéficier d’une compensation financière équivalant à 86% du Smic pendant 7 jours de grève.

C’était il y a un demi-siècle. En 1973, lors de son congrès annuel, la CFDT décide de créer la première caisse de grève confédérale, alimentée par une partie des cotisations que versent ses adhérents. Son modèle? La confédération des syndicats chrétiens, qui dispose d’un trésor de guerre centenaire pour soutenir financièrement ses adhérents lorsqu’ils se mettent en grève. Une spécificité qui lui assure encore aujourd’hui un certain succès, puisqu’il se présente comme le principal syndicat belge.

Pionnière en France, la CFDT reste aujourd’hui la seule organisation syndicale du pays à avoir fidèlement suivi ce modèle. Car si les caisses de grève spontanée, locale ou nationale, ainsi que celles constituées préventivement par le syndicat de telle ou telle branche professionnelle existent de longue date, le principe d’une solidarité plus large et bien pourvue financièrement ne s’improvise pas.

« Un syndicat m’a appelé un jour pour me demander comment on constituait une caisse de grève, je lui ai répondu qu’il fallait du temps, beaucoup de temps » raconte Jean-Michel Rousseau, responsable de la Caisse nationale d’action syndicale (CNAS) en charge notamment du versement de ce que la CFDT appelle la « prestation grève ».

« On ne prend pas en charge les grèves des autres »

Un demi-siècle après sa création, le premier syndicat de salariés du privé dispose ainsi de 141 millions d’euros qui ne peuvent être utilisés que pour aider financièrement ses adhérents ayant suivi un appel à la grève maison. « On ne prend pas en charge les grèves des autres » insiste Jean-Michel Rousseau qui assure que le principe de cette assistance financière aux adhérents grévistes a failli ruiner par deux fois la CFDT.

A l’instar du fonds de réserve pour les retraites, cette caisse de grève confédérale, ne dort pas sur un compte courant. Elle est placée sur les marchés. « Il s’agit d’un placement éco responsable, contrôlé par audit » précise le responsable de la CNAS. Mais pourquoi ce trésor de guerre est-il aussi important? Parce que la CFDT a mis la barre assez haut pour compenser la perte de salaire générée par plusieurs jours de grève.

7,7O euros de l’heure

Tout adhérent qui a commencé à cotisé depuis plus de 6 mois a droit à une compensation dont le montant atteint aujourd’hui 7,70 euros de l’heure (somme réévaluée une fois par an selon l’évolution des salaires), dès lors qu’il a passé plus de 7 heures à faire la grève. Les nouveaux membres doivent se contenter de la moitié de cette somme et, pour, éviter, les comportements opportunistes, un adhérent inscrit au début d’un conflit n’a droit à rien.

S’ils devaient être intégralement utilisés, les 141 millions d’euros de la caisse de grève permettraient donc d’assurer un soutien financier aux quelques 600.000 adhérents du syndicat pendant l’équivalent d’une semaine de travail de 35 heures.

Pierre KupfermanPierre Kupferman

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