Réforme des retraites : huitième manifestation ce mercredi, les syndicats font feu de tout bois

Après les manifestations records du 7 mars et une journée de mobilisation moins suivie samedi, l’intersyndicale appelle à une huitième journée d’action ce mercredi, le jour-même où députés et sénateurs doivent s’accorder sur un texte dans le cadre d’une commission mixte paritaire, avant un vote dans les deux chambres jeudi.

Dans la rue, de source policière, les renseignements prévoient entre 650 000 et 850 000 manifestants, moins que le 7 mars, point d’orgue de la mobilisation (1,28 million).

Le cortège parisien s’ébranlera à 14 h des Invalides pour terminer place d’Italie.

Pour l’intersyndicale, il s’agit de peser une ultime fois sur le vote des députés, alors que la majorité n’est pas acquise au gouvernement, ce qui pourrait le pousser à recourir à l’arme constitutionnelle du 49.3, permettant une adoption sans vote.

En attendant, la commission mixte paritaire (CMP) – sept députés, sept sénateurs, et autant de suppléants – se réunit à partir de 9 h au Palais Bourbon. À huis clos, comme le veut l’usage.

Une partie de la gauche a demandé que les débats soient publics pour éviter, selon le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, « combines et magouilles ». En vain.

« La mobilisation fait que personne ne sait ce qui va se passer jeudi à l’Assemblée nationale », s’est félicité lundi auprès de Mediapart le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Mardi, son homologue de la CFDT Laurent Berger a de nouveau appelé sur RTL les élus à « regarder ce qui se passe dans leurs circonscriptions, et l’opposition massive des citoyens ».

Jeudi, les numéros 1 des huit principaux syndicats se retrouveront devant l’Assemblée nationale à 12 h 30.

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Un « grave problème démocratique »

Pendant ce temps, les grèves reconductibles continuent dans plusieurs secteurs clé : transports, énergie, ramassage des déchets… avec un succès relatif, de l’aveu même d’un responsable syndical. « On sent que c’est compliqué sur la grève (…) Il n’y a pas assez de monde dans les assemblées générales », concède cette source sous couvert d’anonymat.

La semaine dernière, l’intersyndicale avait déplacé le débat sur le terrain de la légitimité démocratique, estimant que l’absence de réponse de l’exécutif au puissant mouvement social constituait un « grave problème démocratique », pouvant conduire à une situation « explosive ». Elle avait demandé à être reçue par le président de la République, et devant son refus, l’avait mis au défi d’organiser une « consultation citoyenne ».

« Ils essayent de faire feu de tout bois », commente le politologue Dominique Andolfatto, estimant que cet appel à une consultation citoyenne traduisait peut-être « un certain manque de confiance dans la stratégie, le sentiment que finalement les manifestations impactent, mais pas suffisamment ».

« Sortir par le haut »

Si elle a les yeux rivés sur la mobilisation de ce mercredi et le vote de jeudi, l’intersyndicale commence déjà à réfléchir à l’après, avec la crainte qu’un vote de la loi ne disloque l’unité intersyndicale, en conduisant les réformistes – CFDT, CFTC, Unsa – à remiser banderoles et slogans. « L’appréciation de la CFDT n’est pas du tout la même si le processus est un 49.3 ou si c’est un vote solennel », a souligné Laurent Berger sur RTL mardi.

Mais la contestation ne s’arrêtera pas du jour au lendemain, a-t-il aussi affirmé sur BFMTV. « Il est hors de question, à l’issue d’un vote, qu’on dise : voilà, vous pliez les gaules. Pourquoi ? Parce qu’il y a des gens tapis dans l’ombre pour utiliser la colère : le Rassemblement national ».

À la CGT, plusieurs responsables pensent que la CFDT ne pourra pas « sortir comme ça » du mouvement, au vu de l’implication de ses militants dans les cortèges. « Il (Berger, NDLR) ne peut pas plier les gaules comme ça, d’ailleurs il l’a dit », relève l’un d’eux.

Interrogé sur BFMTV lundi soir, le secrétaire général de l’Unsa Laurent Escure a assuré que la contestation se poursuivrait au-delà de jeudi, rappelant que le Conseil constitutionnel aurait vraisemblablement son mot à dire. « Ce qui est certain, c’est que nous on continuera à refuser ce décalage de l’âge légal, on ne va pas dire aux gens : rentrez chez vous », a-t-il expliqué.

« Il y aura sans doute des actions, des manifestations pour poursuivre le mouvement, dans l’attente de la réponse du Conseil constitutionnel, ou d’une autre solution qui permettrait de sortir par le haut – on a parlé d’une consultation citoyenne – de cette crise sociale qui est en train de devenir une crise politique », a-t-il assuré.

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