Réforme des retraites : ce que veut faire Macron, ce qu’en pensent les syndicats, vers un 49.3

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Le projet du gouvernement : l’âge de départ à 65 ans

Un report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans est la piste privilégiée par l’exécutif pour sa réforme des retraites qui sera portée dans un texte budgétaire relatif à la Sécurité sociale. Un dîner avait lieu mercredi soir sur ce sujet à l’Élysée. La première ministre Élisabeth Borne doit d’ailleurs présenter les grandes lignes de cette proposition dès la semaine prochaine, vers le 15 décembre. Une réforme qu’elle espère voir entrer en vigueur dès l’été 2023, comme elle l’a récemment indiqué dans une interview au Parisien.

« On ne va pas tourner casaque avant le match »

« Tout le monde était d’accord sur 65 ans », a résumé un participant au dîner mercredi soir, où la réforme des retraites a nourri des discussions « animées », selon une autre source ministérielle, autour du président de la République Emmanuel Macron et de la Première ministre Elisabeth Borne, avec les responsables de la majorité et plusieurs ministres. « Le président de la République a été ferme, il a dit […] qu’il s’était engagé sur 65 ans. Donc on ne va pas tourner casaque avant le match », a ajouté ce participant.

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La cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé, qui participait aussi à ce dîner, a redit sur LCI jeudi matin « assumer » un report de l’âge de départ à 65 ans et répondu « oui » quand le journaliste lui a demandé si c’était bien ce qui avait été convenu à ce dîner. Le patron du MoDem François Bayrou, autour de la table mercredi soir, a selon différentes sources plaidé pour faire davantage « la pédagogie de la réforme », à laquelle sont hostiles l’ensemble des syndicats, qui menacent de mobiliser leurs troupes en janvier.

Emmanuel Macron avait défendu pendant la campagne présidentielle un report de l’âge légal de 62 à 65 ans, avant d’évoquer une fois réélu un recul à 64 ans couplé à une augmentation de la durée de cotisation. Ces points font actuellement l’objet d’une concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux qui doit se terminer vendredi.

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Que disent les syndicats ? Vers une manif en janvier

Les dirigeants syndicaux ont promis une mobilisation sociale « déterminée » en cas de report de l’âge de départ à la retraite, à l’issue de rendez-vous bilatéraux jeudi avec la Première ministre Élisabeth Borne. « Ils sont obstinés, je pèse mes mots, à dire qu’il faut travailler jusqu’à 65 ans », a dénoncé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, premier reçu à Matignon.

Une « méthode incompréhensible »

Philippe Martinez a critiqué devant la presse une « méthode incompréhensible, puisqu’on fait un point avec la Première ministre alors que les concertations ne sont pas terminées ». Dans ces conditions, la CGT ne se rendra « sûrement pas » au rendez-vous fixé vendredi avec le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

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Reçu dans la foulée, Laurent Berger a exprimé sa « crainte » que la réforme se concentre sur une « mesure d’âge » (report de l’âge légal de départ à 65 ans, ou à 64 ans avec allongement accéléré de la durée de cotisation) « qui ne tiendrait pas compte de deux mois de concertation ». Le dirigeant du premier syndicat français a rappelé ses propositions « sur les travailleurs seniors, les métiers pénibles, les petites retraites », devant une Première ministre « à l’écoute ».

L’ensemble des syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) ont annoncé qu’ils décideraient d’une « première date de mobilisation unitaire » en janvier « si le gouvernement demeurait arc-bouté sur son projet » de contraindre les salariés à travailler plus longtemps, au motif d’assurer l’équilibre du système de retraite. Cette journée d’action serait annoncée le soir même de la présentation du projet gouvernemental, qui devrait intervenir autour du 15 décembre. Une mobilisation que l’exécutif serait avisé de « prendre au sérieux », a estimé Philippe Martinez.

Quelle méthode, quels partenaires politiques ?

Quant à la méthode pour faire passer la réforme, le projet de loi rectificatif de financement de la Sécurité sociale (PLFSSR) est le « véhicule qui est envisagé » pour cette réforme « pour ne pas hypothéquer la cartouche unique de 49.3 », selon deux participants au dîner. Sur les textes budgétaires, comme le PLFSSR, le gouvernement peut dégainer à loisir l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote. Mais sur un texte non budgétaire, il ne peut l’utiliser qu’une seule fois par session. Le 49.3, « ça ne doit pas être tabou », a confirmé Aurore Bergé, si les oppositions, et notamment la droite qui a des propositions « pas si éloignées de celles que nous avons portées », sont « arc-boutées ».

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Sur le front politique, la recherche d’alliés paraît tout aussi compliquée pour la Première ministre qui s’entretiendra la semaine prochaine avec les différents groupes parlementaires, de la majorité comme de l’opposition. Même si Bruno Retailleau, qui brigue contre Éric Ciotti la présidence de LR, ne ferme pas la porte. « Si c’est une réforme qui vient sur nos propositions à nous, je ne vois pas pourquoi je m’y opposerai », a-t-il assuré sur Sud Radio, en citant un report à 64 ans, ainsi qu’un allongement de la durée de cotisation.

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