Réforme des retraites : à Amiens, les syndicats sont prêts à se battre dans la durée

Dix heures sonnent dans la capitale picarde, mardi 17 janvier. Amiens sort à peine de son manteau de brume cotonneux qu’une bataille se prépare déjà activement à la Bourse du travail, maison des syndicats de la ville : celle des retraites. Dans le quartier général de la CGT, tapissé d’un papier peint orange et d’affiches des luttes passées, c’est Kévin Crépin, secrétaire départemental de la Somme qui est à la manœuvre. Le représentant syndical compte les forces en vue de la manifestation de jeudi à Amiens, chef-lieu de la mobilisation départementale. Et les estimations qui lui arrivent au compte-gouttes, issues des remontées de terrain, par entreprise et secteurs d’activité, le rendent optimiste sur la température du climat social.

« On fait tout pour mobiliser nos 4 300 membres départementaux. On sait aussi que 60 % des cheminots de la région et près des deux tiers des effectifs des écoles primaires seront en grève. Et puis on a d’autres indicateurs, comme les messages Facebook et les coups de fil qui nous arrivent par dizaines pour nous demander “comment je fais pour me mettre en grève ?”, qui nous laissent croire que des gens qui n’ont pas l’habitude de faire grève sont sur le point de se joindre à la lutte », explique le trentenaire barbu et aux cheveux épais. Le secrétaire départemental espère voir les syndicats locaux réussir à faire aussi bien qu’en 2019, lors de la précédente mobilisation contre la réforme des retraites, au cours de laquelle 17 000 personnes s’étaient rassemblées à Amiens.

Dans les locaux de la CGT à Amiens, le 17 janvier 2023. Kévin Crépin, 35 ans, secrétaire général de l’union départemental CGT de la Somme. Dans les locaux de la CGT à Amiens, le 17 janvier 2023. Kévin Crépin, 35 ans, secrétaire général de l’union départemental CGT de la Somme.
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« Toutes les raisons de croire que la mobilisation va être très suivie »

Selon lui, la réforme du gouvernement Borne « injuste et injustifiée » porte en elle l’étincelle pour « mettre le feu aux poudres » et décider les gens à descendre dans la rue, à un moment où « les travailleurs, qu’ils soient salariés, à leur compte ou agents du public, sont étranglés par l’inflation ». « Le gouvernement réussit l’exploit de créer la plus large union syndicale depuis douze ans contre lui », constate encore le cégétiste, avant de résumer : « Tout ça fait qu’on a toutes les raisons de croire que la mobilisation va être très suivie. »

Et puisque la mobilisation est intersyndicale, l’organisation du mouvement passe aussi par une répartition des tâches. Dans la Somme, la CGT se coordonne avec la CFDT, le syndicat réformiste qui a rejoint la contestation et dont les locaux, à Amiens, sont situés au même étage. La première s’occupe entre autres de l’impression des tracts intersyndicaux, quand la seconde se charge plutôt des liens avec la préfecture. Ce matin-là, Nathalie Cagny, secrétaire régionale CFDT pour les Hauts-de-France, passe justement une tête dans les bureaux de la CGT pour informer Kévin Crépin : les syndicats ne sont pas sûrs d’avoir l’autorisation préfectorale pour tracter à l’unisson jeudi matin dès 4 h 30, à l’un des endroits qu’ils avaient identifiés.

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