Nucléaire. Orano La Hague : la représentativité syndicale bouleversée

Sur Orano la Hague, Sud a ravi à FO la place de première organisation syndicale à l'occasion des élections professionnelles.
Sur Orano La Hague, Sud a ravi à FO la place de première organisation syndicale à l’occasion des élections professionnelles. (©DR)

À la surprise des intéressés eux-mêmes, c’est le syndicat Sud qui est largement sorti en tête des élections professionnelles. Elles se sont déroulées du 21 au 28 mars 2023, par vote électronique, sur l’établissement Orano La Hague (Manche).

La hiérarchie syndicale s’en trouve bouleversée, la CGT et l’UNSA-SPAEN disparaissant de la liste des organisations représentatives.

« Le syndicat n’a été créé qu’il y a cinq ans sur Orano La Hague », rappelle le secrétaire de la section Arnaud Lemaître. Aux précédentes élections professionnelles, il avait déjà obtenu 15 % des suffrages. « Nous espérions progresser, passer de 15 à 20 %. De là à atteindre 34 %, c’est une sacrée marque de confiance… »

C’est même un score supérieur, 37,03 %, dont est crédité Sud après répartition des pourcentages des deux organisations non représentatives. Force Ouvrière arrive ainsi en deuxième position (29,86 %), devant la CFDT (17,39 %) et la CFE-CGC (15,72 %).

68 % de participation

L’organisation de ces élections a été longue à accoucher. « Il aura fallu trois tentatives et un passage au tribunal avant d’y arriver », notait mi-février la CFE-CGC.

« La participation globale, finalement, a été plus importante, sans doute en lien avec la mobilisation contre la réforme des retraites », apprécie Arnaud Baudry pour la CFDT : 2 284 salariés d’Orano ont voté, soit 68 % des inscrits.

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Jusqu’à présent, la première place était tenue par FO, devant la CFDT. « Sans doute les salariés ont-ils cherché une alternative. Sud est un jeune syndicat chez Orano, qui était plutôt implanté chez les postés », analyse Arnaud Baudry, qui évoque « une caisse de résonance ».

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« Je crois que ce qui nous caractérise, c’est la proximité avec le terrain. Chez nous, il y a certes des permanents, mais aucun n’est totalement détaché et nous nous astreignons à faire nos postes. Pour parler des conditions de travail, il faut être crédible », observe Arnaud Lemaître. « Nous allons aussi à la rencontre des salariés, sur leurs postes de travail, en amenant toujours une réponse à leurs questions. »

Sud commence à imprimer sa marque

Sud a d’ailleurs commencé à imprimer sa marque. Dans le nouveau bureau du Comité social et économique, constitué la semaine dernière, il a tenu à une répartition des postes entre les syndicats représentatifs. « L’unité syndicale est importante », assure Arnaud Lemaître.

Vis-à-vis de la direction de l’établissement aussi, autour du projet Convergence qui n’est pas encore signé. « Nous avons adressé une lettre pour demander de rouvrir les négociations. La réorganisation envisagée sur le rythme des 5/8 ne correspond pas à l’attractivité que nous vante la direction. Nos adhérents, en tout cas, n’ont pas voulu y aller… »

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