Depuis janvier et le début des mobilisations contre le projet de réforme, un nombre record de Français a décidé de rejoindre un syndicat.
Par LePoint.fr
© Thomas Padilla / MAXPPP
Publié le 03/02/2023 à 13h20
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Les syndicats n’avaient plus très bonne presse en France, ces dernières années : avec 10 % des salariés encartés, ils fédéraient deux fois moins de monde qu’il y a cinquante ans. Mais la résistance au projet de réforme des retraites du gouvernement Borne est en train de leur donner un nouveau souffle. Depuis janvier, les principaux syndicats français ont tous vu leur nombre de nouvelles adhésions décoller, notent RTL et RMC. Signe que les manifestations leur offrent une vitrine efficace.
10 000 nouvelles adhésions à la CFDT, 7 215 à la CGT, 5 000 chez Force ouvrière… Le phénomène n’épargne aucune chapelle. Même à la CFTC, cinquième syndicat français, les demandes sont passées de 75 en temps normal à 176 en 2023, correspondant à une hausse de 133 %. Et les cadres des syndicats sont ravis. Pour Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, les travailleurs qui rejoignent son syndicat « donnent un accord à [leurs] positions ».
« Une véritable originalité »
« Ce sont souvent des salariés isolés qui font le choix d’adhérer à une organisation syndicale parce qu’il y a un mouvement important sur les retraites », explique le secrétaire national de la CFDT à RMC. Ces nouveaux syndiqués, indique la CGT à RTL, sont majoritairement issus du privé.
Ce n’est pas nouveau, les périodes de lutte sociale sont en général favorables aux syndicats : « Quand il y a des conflits, que ce soit à l’échelle d’une entreprise ou à une échelle plus large, ça peut amener des vagues d’adhésions », confirme Rémi Bourguignon, professeur à l’université Paris-Est-Créteil, à RMC. Mais le phénomène induit rarement « des mouvements aussi importants que ceux qui nous sont annoncés là », nuance le chercheur, qui admet « une véritable originalité » en ce début d’année.
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La dernière fois qu’un tel mouvement d’adhésions avait été observé, c’était fin 2019, lors des mobilisations contre le premier projet de réforme des retraites, abandonné pendant la crise du Covid-19. À la CFTC comme ailleurs, on sait apprécier ce nouveau vent favorable : comme le déclare un cadre du syndicat à RTL, « si cela peut faire revivre le syndicalisme, tant mieux ».
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