Grève du 11 mars contre la réforme des retraites : dans le Puy-de-Dôme, les syndicats croient toujours en « la victoire »

A la veille de la manifestation du 11 mars, les syndicats sont plus que jamais déterminés. Dans le Puy-de-Dôme, ils sont toujours vent debout contre la réforme des retraites. En multipliant les actions, ils entendent « maintenir la pression » sur le gouvernement pour obtenir « la victoire ».

Après la manifestation du 7 mars qui a rassemblé 37 000 manifestants à Clermont-Ferrand selon l’intersyndicale, 19 000 personnes pour la préfecture, les organisations syndicales préparent déjà la suite. Une nouvelle mobilisation est prévue dès le samedi 11 mars, au départ de la place des Bughes, dans la capitale auvergnate. Les opposants à la réforme des retraites n’entendent pas baisser les bras. Valérie Guillaume, secrétaire générale adjointe CFDT Auvergne-Rhône-Alpes, explique :« Nous sommes toujours aussi motivés. On pense sincèrement qu’on peut avoir la victoire. Il y a de plus en plus de gens mobilisés, de plus en plus de gens qui ne sont pas résignés. Le gouvernement fait la sourde oreille pour l’instant, il essaie de tenter jusqu’au bout. Il veut jouer donc on joue. On a de plus en plus de personnes qui sont mobilisées, qui manifestent parfois pour la première fois de leur vie ». Vendredi 10 mars, Emmanuel Macron a décliné la demande de rendez-vous formulée par les syndicats. Ces derniers voulaient être reçus en « urgence« . Dans un courrier, il leur a expliqué vouloir « préserver le temps parlementaire » même si le gouvernement « est à (leur) écoute« .

On sera de plus en plus nombreux et le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de nous écouter

Valérie Guillaume, CFDT

Valérie Guillaume redoute des tensions à venir si le gouvernement s’obstine : « La problématique est la suivante : soit on nous entend, soit on ne pourra pas toujours contenir la colère sociale. Pour l’instant on arrive relativement bien à gérer. Les organisations syndicales ont pris leurs responsabilités. On se mobilise dans le calme. On est pour la démocratie, on n’est pas pour tout casser, tout faire flamber. Il serait dommage que ce soit cette image-là que le président comprenne. On a vu la crise des Gilets jaunes. On ne veut pas tout casser pour avoir gain de cause. Pour l’instant, on n’est pas là-dessus et on arrive à contenir globalement les colères ». La représentante de la CFDT détaille la stratégie de son syndicat : « Notre stratégie est de montrer qu’on est toujours aussi nombreux, toujours aussi déterminés, toujours aussi motivés.  Les gens qui manifestent sont vraiment déterminés. C’est une demande de la CFDT d’envisager des dates de mobilisation le samedi : cela peut permettre à ceux qui ne travaillent pas le samedi et qui n’ont pas la possibilité de sortir des entreprises en semaine de pouvoir se mobiliser. On pense que c’est une belle façon de fédérer encore plus de gens. La seule fois où on a manifesté le samedi, il y a eu du monde ».

Valérie Guillaume ne note aucun essoufflement au sein de ses troupes :  « Il n’y a aucune lassitude de notre côté. Depuis la deuxième mobilisation, on ne défait même plus le matériel : il est pris d’une fois sur l’autre. Cela peut être fatigant pour les équipes. Je pense que c’est aussi une stratégie de nous fatiguer mais on est motivés ». Elle se réjouit même de nouvelles adhésions au sein de la CFDT, portées par le mouvement contre la réforme des retraites : « On fait plein d’adhésions. Contrairement à ce que le président pouvait penser, les corps intermédiaires sont indispensables. On a des adhérents qui font la démarche en ligne ou qui viennent dans nos locaux, sans avoir un problème particulier. En Auvergne-Rhône-Alpes, on a 1 500 nouveaux adhérents depuis janvier, sur un total de 70 000. Parmi ces adhérents, il y a des jeunes de moins de 30 ans et des salariés de petites entreprises, ce qui n’est pas anodin ».

Le gouvernement fait un bras d’honneur à la majorité de la population

Frédéric Bochard, FO

Du côté de FO, on affiche la même détermination. Frédéric Bochard, secrétaire départemental de ce syndicat, indique : « Notre état d’esprit est celui de la colère. Des manifestations impressionnantes ont lieu. Des grèves se déroulent, dans le département ou dans le reste du pays. Le gouvernement reste complètement sourd à cette colère et même pire, il fait preuve d’un grand mépris à l’égard de la majorité de la population. Cette réforme est rejetée majoritairement. Le bras d’honneur d’Eric Dupond-Moretti à l’Assemblée nationale est la métonymie du comportement du gouvernement à l’égard de la population. C’est devenu insupportable. Ce mépris et ce silence sont lourds d’une situation explosive ». Frédéric Bochard est satisfait de l’ampleur de la mobilisation : « Le Sénat adopte une attitude socialement réactionnaire et aggrave le texte : cela ne contribue pas à apaiser le climat social. Nous continuons sur le terrain de l’action syndicale et revendicative. Le 7 mars, il y a eu plus de 3 millions de personnes dans les rues. Depuis 1962, il n’y a jamais eu de manifestation d’une telle ampleur en France ».

On continue de maintenir la pression par des journées de grève interprofessionnelle

Ghislain Dugourd, CGT

Depuis quelques jours, l’hypothèse d’un recours de la Première Ministre Elisabeth Borne au 49.3 se murmure. Une décision que condamne à l’avance le secrétaire départemental de FO : « Le gouvernement peut avoir recours à l’article 49.3. Ce faisant, il accentue la crise. Cela ne peut que provoquer davantage de colère sociale. Comment peut-on supprimer deux ans de vie en utilisant le 49.3 ? Je ne sais pas où l’on sera dans quinze jours mais du point de vue des organisations syndicales, on maintient la pression, on maintient les manifestations et surtout, on développe et on amplifie la grève. C’est la grève qui fera céder le gouvernement ». Faire céder le gouvernement, c’est aussi l’objectif de la CGT. Dans le Puy-de-Dôme, Ghislain Dugourd, secrétaire départemental du syndicat, affiche la couleur : « On est déterminés à faire retirer ce projet de réforme. Il y a un silence absolu du gouvernement, même si les débats se déroulent au Sénat et à l’Assemblée nationale. On voit qu’il n’y a aucune réponse ni dans les débats ni de la part du gouvernement qui continue à dire que son projet est nécessaire. Au fil des mobilisations, on a montré que ce projet était néfaste pour l’ensemble de la population, particulièrement pour les femmes. Le gouvernement est mutique et refuse de voir la contestation populaire. Plus de 3 millions de personnes dans les rues mardi 7 mars c’est quand même historique. Il me semble que cela mériterait quand même que le gouvernement bouge.  ».

Ghislain Dugourd indique la stratégie adoptée pour faire plier le gouvernement : « Il y a des secteurs qui se sont mis en grève reconductible : les transports, avec la T2C et les cheminots, l’énergie, l’AIA, Aubert & Duval avec 2 heures de grève tous les jours. Ce sont des initiatives qui sont décidées collectivement avec les salariés, qui permettent de ralentir la production et d’avoir un impact sur l’économie. Lundi matin, il y aura une action de diffusion de tracts au rond-point des Gravanches pour promouvoir la manifestation du 15 mars. Si on est nombreux, cela va entraîner des perturbations sur la circulation. Ce n’est pas un blocage ». Lui aussi redoute le recours au 49.3 : « On se doute que cela peut arriver. Non seulement cela serait un déni de démocratie mais en plus, le gouvernement devra en assumer les conséquences. Utiliser un 49.3 avec une mobilisation aussi forte depuis le 19 janvier va entraîner une dissolution ou quelque chose dans le genre. Je ne vois pas bien où cela peut mener le gouvernement. Cela ne serait franchement pas bien venu dans la période. Je pense qu’il y a d’autres alternatives. Il faut arrêter de rester sourd au mécontentement populaire. On n’est nullement opposés à réformer le système, mais pas de cette manière, en repoussant l’âge de départ et en allongeant la durée de cotisation ».
A Clermont-Ferrand, une manifestation partira samedi 11 mars à 14 heures, de la place des Bughes vers la place de Jaude. Une autre journée de mobilisation interprofessionnelle est programmée mercredi 15 mars.

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