Grève chez Sanofi: que propose la direction et que réclament les syndicats?

La CGT réclame une augmentation des salaires de 10% alors que la direction propose de les gonfler de 3%.

Le conflit social s’enlise chez Sanofi. Après un peu plus d’une semaine de grève initiée par la CGT le 14 novembre, plusieurs centaines de salariés ont bloqué le siège France du laboratoire pharmaceutique, mercredi, et se sont introduits dans les locaux. Depuis la tension n’est pas redescendue. En cause: le gouffre entre les revendications des syndicats et les propositions de la direction.

Les négociations annuelles obligatoires (NAO) -aujourd’hui appelées négociations sur la rémunération, le temps de travail et le partage de la valeur ajoutée-, qui se sont tenues le 15 novembre, n’ont fait que renforcer le conflit. « Conformément à la demande des partenaires sociaux et compte tenu du contexte économique, Sanofi avait décidé d’avancer les NAO en France au 15 novembre », nous a rappelé l’entreprise.

Mais ces propositions n’ont pas convaincu. Lors de la première réunion, la direction a proposé une augmentation individuelle de 0,5% et une augmentation collective de 3%. Elle a également promis une prime de partage de la valeur (ex-prime Macron) de 1000 euros. Par ailleurs, le laboratoire s’est engagé à embaucher 190 employés dits précaires – c’est-à-dire en CDD, en intérim ou en contrat de professionnalisation- en CDI.

Des conditions jugées très insuffisantes par la CGT mais aussi par la CFDT, FO et SUD qui ont depuis rejoint le mouvement. « Aujourd’hui, il y a 3700 employés précaires -dont 1700 contrats d’apprentissage – chez Sanofi sur 20.000 salariés au total », précise Jean-louis Peyren, élu CGT. C’est donc une part d’environ 5% qui verrait son contrat de travail pérennisé dans le temps. La CGT de son côté voudrait voir remonter cette proportion à deux tiers.

Deux tiers des contrats précaires embauchés en CDI

Pour ce qui est des salaires, l’organisation syndicale exige 10% d’augmentation collective.

« Cette hausse est inférieure à l’augmentation du bénéfice net par action (+16% pour 2023) promis par Sanofi à ses actionnaires », note Jean-Louis Peyren.

Le syndicat souhaite également qu’une augmentation de 5% soit accordée à l’ensemble des salariés en guise de rattrapage, au titre de l’année 2022. « Une augmentation de 1% seulement avait été appliquée l’année dernière », précise-t-il. L’organisation réclame enfin une prime de partage de la valeur de 10.000 euros.

Résultat: la mobilisation est montée crescendo après la première réunion de négociation.

« De 3 à 4 sites en grève, il y a dix jours, on est passé à 14 sites en grève et en blocage en milieu de semaine », rapporte le syndicaliste.

Parmi eux, certains produisent des vaccins contre la grippe comme celui de Val-de-Rueil (Eure). Mais la direction a écarté tout problème d’approvisionnement, assurant que tout était « sous contrôle ».

Le 23 novembre, la tension est montée encore d’un cran à Gentilly (Val-de-Marne), au siège français de Sanofi. La manifestation a donné lieu à des échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants, qui ont réussi à pénétrer à l’intérieur du site. « La direction n’a même pas souhaité recevoir les salariés de sa propre entreprise », a regretté Jean-Louis Peyren. Selon la CGT, 400 personnes se sont mobilisées ce jour-là, alors qu’elles étaient 200, d’après la direction de Sanofi.

Des salaires supérieurs à la moyenne dans le secteur

Le soir-même, une seconde session de négociation a donné lieu à de nouvelles propositions de la direction. A l’issue de cette réunion, l’entreprise a consenti à relever de 190 à 260 le nombre d’embauches de salariés précaires en CDI. Elle a également rehaussé la prime de partage de la valeur de 1000 à 2000 euros.

Sur le sujet des augmentations salariales, Sanofi n’a cependant pas bougé.

« Les salaires de base annuels moyens sont supérieurs à la moyenne nationale de l’industrie pharmaceutique, en moyenne d’environ 10% », se défend Sanofi.

Selon ses derniers chiffres, 6% des 20.000 salariés étaient en grève. La CGT parle quant à elle de 2300 collaborateurs grévistes. L’organisation va poursuivre la grève jusqu’à nouvel ordre et bloquera les négociations portant sur d’autres sujets que la rémunération.

Nina Le Clerre

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