Elections de la fonction publique : participation en chute libre, la CGT en recul, FO double la CFDT

Seuls 45 % des 5 millions de fonctionnaires et contractuels appelés aux urnes début décembre se sont exprimés. Plusieurs syndicats critiquent l’organisation du scrutin, notamment la mise en place du vote électronique.

La participation aux élections de la fonction publique s’érodait depuis plusieurs scrutins, la voilà qui plonge pour de bon. Sur 5,1 millions d’agents (fonctionnaires et contractuels) appelés aux urnes du 1er au 8 décembre pour élire leurs représentants au sein des comités sociaux, seuls 43,7 % ont pris part aux votes, selon les résultats officiels publiés jeudi soir. C’est six points de moins qu’en 2018, premier scrutin où la participation tombait (de justesse) sous les 50 %.

Référé déposé devant le Conseil d’Etat

Comment l’expliquer ? Pour la CGT et FO, la faute en revient d’abord au gouvernement et aux employeurs publics qui, écrit la première dans un communiqué, «portent la responsabilité» des «multiples dysfonctionnements observés, dès le premier jour, dans l’organisation matérielle du scrutin». Ces élections ont été marquées par la généralisation du vote électronique, un processus dont plusieurs syndicats ont dénoncé la complexité, mais aussi par des erreurs dans la constitution des listes de certaines administrations, comme les directions départementales interministérielles. Au point que la CGT, la FSU et Solidaires ont déposé durant les élections un référé devant le Conseil d’Etat, que ce dernier a rejeté.

Des mises en cause balayées la semaine dernière par le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini : «Là où la participation a le mieux tenu, c’est dans la fonction publique d’Etat, où le vote électronique était généralisé.» Une réplique à relativiser : dans la fonction publique d’Etat (FPE), qui regroupe 2,2 millions d’agents, la participation chute tout de même de 5,9 points pour s’établir à 44,9 %. De manière significative, à peine 40 % du million d’agents que compte l’Education nationale ont voté, et dans l’enseignement supérieur et la recherche, ils n’étaient que 19,2 %. Le recul est effectivement un poil plus marqué (-6,2 points) dans la fonction publique territoriale (FPT), où la participation s’établit à 45,6 % des 1,9 million d’agents travaillant au service des collectivités locales (régions, départements, communes). Mais c’est dans la fonction publique hospitalière (FPH) et son gros million d’agents que le bilan est le plus terne : la participation y est de 38 %, en baisse de 6,4 points.

Progression de FO et de l’Unsa

Dans ce marasme, certains syndicats tirent leur épingle du jeu tandis que d’autres voient leur situation se dégrader. Si la CGT conserve sa première place au global, avec 20,8 % des suffrages sur l’ensemble de la fonction publique, c’est en essuyant le plus important recul de tous les syndicats : -1,1 point depuis 2018. Le bouleversement le plus visible intervient juste en dessous : à 3 000 voix près, FO (18,7 %) s’empare de la deuxième place au détriment de la CFDT (18,5 %).

La centrale dirigée depuis quelques mois par Frédéric Souillot sort renforcée dans la FPE (17,8 % des voix, +0,7 point), où elle occupe de longue date la première place. A sa suite, la FSU, 17,1 % des suffrages, enregistre aussi une belle progression, (+0,8 point), tout comme l’Unsa et ses 16,4 % (+0,6 point). La CFDT et la CGT reculent respectivement de 0,5 point (à 13,3 %) et 1,1 point (10,9 %). La CFE-CGC, qui récolte 7,1 % des voix, peut aussi se targuer de dépasser Solidaires (6,5 %).

FO conforte aussi sa deuxième place dans l’hospitalière en y progressant de +1,9 point, pour un total de 26,6 %. On relèvera qu’en 2020, FO a signé le Ségur de la Santé aux côtés de la CFDT, qui reste stable (24 %), et de l’Unsa, qui gagne 0,9 point (6,5 %). La CGT, qui n’a pas signé, perd 1,1 point mais reste largement en tête avec plus de 30 % des suffrages.

Dans la fonction publique territoriale, malgré un recul significatif de 0,9 point, la CGT reste première avec 27,9 % des voix, à quelque distance encore de la CFDT qui recueille 22,1 % des voix (-0,5 point). A l’inverse, la FSU réalise une percée notable : en franchissant tout juste la barre des 4 %, elle gagne le droit de siéger au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, et sera donc consultée sur d’éventuelles lois ou décrets concernant la FPT.

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