Le ministère du Travail a présenté ce vendredi auprès de ses partenaires sociaux son projet de décret sur l’assurance chômage. ll prévoit une réduction de la durée d’indemnisation de 40%, si le taux de chômage atteint les 6%. Un durcissement, connu depuis fin novembre, mais qui hérite en pleine fête.
Une révision du projet de décret sur l’assurance chômage, envoyée vendredi aux organismes syndicaux juste avant le jour du réveillon, passe mal chez les représentants syndicaux et certaines personnalités de gauche.
La version revisitée du texte prévoit de réduire la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi de 40% au lieu de 25% si le taux de chômage passe en dessous de 5%. Problème: ce durcissement était initialement prévu pour un taux de chômage en deçà de 6% et les partenaires sociaux assurent ne pas avoir été consultés.
« Le gouvernement s’assoit un peu plus sur le paritarisme »
La CFDT a été la première à réagir à cette annonce: elle « regrette et dénonce un nouvel arbitrage encore une fois en défaveur des plus fragiles ». Dans son communiqué de samedi, le premier syndicat de France affirme qu’il « se battra pour les plus précaires, les chômeurs de longue durée et notamment les seniors » afin qu’ils « ne subissent pas cette nouvelle injustice ».
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a insisté sur « la pure déloyauté » dont le gouvernement a fait preuve du fait de l’absence de « concertation avec les partenaires sociaux ». Denis Gravouil, en charge du dossier assurance chômage pour la CGT a commenté sur Franceinfo que « sur le fond comme sur la méthode, c’est un très mauvais cadeau de Noël ».
Plus encore, Jean-François Foucard, secrétaire confédéral de la CFE-CGC, estime que le fait de « faire ça en catimini un 23 décembre prouve qu’ils n’ont pas la conscience tranquille ». « Le gouvernement s’assoit un peu plus sur le paritarisme. C’est inacceptable », a-t-il insisté.
Une version de la réforme qui attire les foudres de la gauche
Les personnalités politiques à gauche dans le paysage politique français n’ont pas non plus tardé à réagir dans la foulée. Le leader des communistes Fabien Roussel a par exemple tweeté “Le Père Noël est une ordure 2”.
De son côté, le Premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, a qualifié l’exécutif de “gouvernement du père fouettard” en rappelant que la première version de cette réforme prévoyait déjà une baisse en moyenne de 16% de l’indemnisation.
Le champ lexical de Noël est donc de mise pour dénoncer les ajustements du gouvernement et ainsi marquer le début d’une levée de boucliers face à cette réforme estimée imparfaite. Avec un brin de sarcasme, la députée LFI Alma Dufour a, elle, partagé ses vœux de Noël, “sauf aux membres du gouvernement qui ont préparé un beau cadeau aux français”.
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