Après la bataille des retraites, la CFDT veut ouvrir une nouvelle page sociale

Bien debout au pupitre malgré un petit accident de vacances, Marylise Léon a délivré un discours à son image en clôture de l’université d’été de la CFDT ce jeudi matin dans le sud de Paris : sans haussement de ton, ouverte aux négociations mais « pied à pied avec le patronat » et ferme sur les enjeux à défendre. Il s’agit selon elle des nouveaux droits des travailleurs dans un monde qui ne reviendra plus à la situation ante Covid, du pouvoir d’achat avec un accueil favorable à la proposition encore évanescente d’Emmanuel Macron d’un sommet social sur ce thème, et de la transition écologique.

Le tout dans un contexte social « dramatique » mais fort d’une démarche « combative », mot sans doute le plus prononcé lors de son allocution. « Les deux pieds vers le monde du travail et les oreilles tendues vers le monde intellectuel […] la CFDT doit rester cette machine à idées, et l’année qui s’ouvre doit permettre de poser de nouveaux jalons », a lancé celle qui a pris ses fonctions le 21 juin dernier.

Combatif mais pas revanchard

Ces jalons passeront d’abord, dans le cadre des négociations autonomes à venir avec le patronat, par les nouveaux droits en matière de prévoyance pour les non-cadres notamment. Ou en matière d’emploi des seniors, de pénibilité ou d’un compte temps universel, une promesse du chef de l’Etat, via les négociations encadrées par l’Etat cette fois-ci.

« Une CFDT combative, cela ne veut pas dire une CFDT revancharde. Pour continuer d’être utile, la CFDT ne peut pas s’engluer dans des rancoeurs stériles. Au contraire, la forte mobilisation sur les retraites est une force positive, un point d’appui en cette rentrée pour conforter nos revendications sur le travail et ses transformations, sur l’emploi des seniors ou pour les travailleurs et travailleuses de la deuxième ligne », a insisté Marylise Léon.

Une pique contre la CGT ?

Comment ne pas y voir une pique contre la CGT dont la secrétaire générale, Sophie Binet, nouvellement élue elle aussi, continue de réclamer un référendum sur le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans ? Ou contre certaines voix minoritaires au sein de la CGT (et de FO) en faveur d’un recours plus fréquent à la grève ? La divergence ne saurait être plus nette au moment où la réforme des retraites entre en vigueur ce vendredi.

Interviewée récemment par « Le Monde » sur la complicité entre leurs deux prédécesseurs, Laurent Berger et Philippe Martinez, l’intéressée s’est montrée claire : s’il n’y a pas de raison que le (nouveau) binôme ne fonctionne pas, l’entente entre deux leaders syndicaux prend du temps pour se construire et « cela peut passer par des étincelles ».

La mise au point n’empêchera pas la CFDT de répondre présent à la journée de mobilisation du 13 octobre à l’appel de la Confédération européenne des syndicats. « Nous devons réussir cette mobilisation. On s’est un peu exercé ces six derniers mois. On sait faire », a plaisanté sa secrétaire générale, moins diserte en revanche sur des revendications concrètes que l’intersyndicale va défendre.

« En cette rentrée, l’intersyndicale fait sa mue. Nous travaillons à quelques revendications communes. C’est un nouveau défi auquel on consacrera le temps nécessaire sans jamais nous perdre en route », a-t-elle dit, sans plus.

Rester premier

Autre divergence, adressée au Medef cette fois-ci, l’usage des excédents prévisionnels de l’Unédic. Contrairement à l’organisation patronale dirigée par Patrick Martin, troisième nouveau leader au sein des partenaires sociaux, la CFDT ne considère par absurde qu’une partie de la manne finance le projet France travail dès lors que cela sert l’objectif affiché du gouvernement d’un soutien renforcé aux chômeurs qui en ont le plus besoin.

En attendant, la priorité numéro un pour la CFDT, ce sont les élections dans les CSE, sept sur dix devant être renouvelés dans les quatre mois. « Nous sommes dans le ‘money time’. C’est la période qui peut rapporter beaucoup, mais coûter cher aussi. En résumé, si nous voulons rester premiers, c’est maintenant », a-t-elle lancé aux adhérents, forts des 56.377 nouveaux inscrits revendiqués récemment.

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