C’est l’affrontement répété de deux certitudes. D’un côté, un gouvernement inflexible, qui n’entend pas reculer sur son souhait de voir adopter dès le mois de septembre prochain sa réforme reculant l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, et regrette qu’aucun compromis ne soit proposé par les syndicats. De l’autre, des partenaires sociaux déterminés à ne pas laisser passer un texte imposé via la procédure du 49-3, et qui fustigent l’attitude d’un Emmanuel Macron jugé hostile à tout dialogue.
Dans ce contexte tendu, se tient, ce jeudi 13 avril, la douzième journée de mobilisation de l’intersyndicale. Mais à voir les prévisions données par la RATP, un essoufflement semble gagner les rangs de la contestation, au moins du côté des grévistes. Le trafic sera « quasi-normal » sur le réseau de métro et de RER, tandis que la SNCF prévoit quatre trains sur cinq. Près d’un mois après l’adoption de la loi, cette nouvelle journée d’action devrait rassembler, selon les autorités, entre 400 000 et 600 000 personnes, soit deux fois moins que le 7 mars, lorsque le ministère de l’Intérieur avait recensé 1,28 million de manifestants le pays. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a lui-même concédé, ce mardi sur LCI, qu’il fallait « attendre le début de la semaine prochaine » pour savoir si le mouvement de contestation groupée contre la réforme allait ou non se poursuivre.
Les yeux tournés vers le Conseil constitutionnel
Ce flou est aussi le résultat d’une attente, celle de la décision du Conseil constitutionnel, qui doit rendre ce vendredi ses conclusions quant à la conformité ou non du projet de réforme des retraites vis-à-vis de la Constitution. Plusieurs options sont envisageables : de la conformité totale du texte à sa non-conformité, en passant par une censure partielle. Cette dernière hypothèse semble la plus probable. Certains points, comme l’index senior ou le CDI de fin de carrière pourraient être retirés, ce dont s’accommoderait sans mal le gouvernement, concentré sur le seuil des 64 ans.
Et les syndicats ? En cas de feu vert du Conseil constitutionnel, une institution « légitime » pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT a avoué que son syndicat « ne ferait pas de manifestations pendant six mois », tout en promettant « qu’on n’en aura pas fini de l’épisode des retraites. » Il espère qu’une censure partielle incite le président de la République à se saisir de l’article 10 de la Constitution, afin que le texte repasse par l’Assemblée nationale. Mais une telle mesure n’a jamais été évoquée publiquement par le gouvernement.
Pour autant, si toutes les forces syndicales ne défilaient plus ensemble, cela ne signifierait pas pour autant que la contestation s’arrête. Pour preuve, à l’appel de la filière traitement des déchets de la CGT, les éboueurs de la Ville de Paris ont voté, ce mercredi, un « acte 2 » de la grève, après celui qui s’est tenu du 6 au 29 mars, et qui a entraîné l’amoncellement de 10 000 tonnes de déchets dans la capitale. Deux semaines plus tard, les éboueurs promettent de « transformer les rues de Paris en décharge publique jusqu’au retrait de la réforme ». De même, la raffinerie de Donges, près de Saint-Nazaire, appelle à une grève de 48 heures ces jeudi et vendredi. Sur France 24, le secrétaire fédéral de Sud-Rail, Fabien Dumas, a lui déclaré que « son syndicat resterait à disposition des salariés qui veulent continuer à se battre », avec ou sans la poursuite de la lutte par l’intersyndicale.
Si les syndicats auront les yeux tournés vers le Conseil constitutionnel, c’est aussi parce que sa décision pourrait « créer des perspectives », selon Benoit Teste, de la Fédération syndicale unitaire. Par ces mots, il entend la validation, par le Conseil constitutionnel, d’un référendum partagé. Mais pour cela, il faut recueillir 4,8 millions de signatures. Or, plus la mobilisation s’amenuise, plus la tâche s’annonce difficile. Ce mercredi, Emmanuel Macron a répété, en conférence de presse, sa volonté de « proposer à l’ensemble des partenaires sociaux un échange qui permettra d’engager la suite » à l’issue de la décision du Conseil constitutionnel. « On a beaucoup de travail devant nous », anticipe le président de la République.
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