Réforme des retraites : contrairement à ce que dit Emmanuel Macron, les syndicats ont fait des propositions

« Je regrette qu’aucune force syndicale n’ait proposé un compromis », a déclaré le président Emmanuel Macron lors de son intervention télévisée ce mercredi. Après l’adoption de la réforme des retraites, grâce à l’article 49.3, le président a tenté de s’expliquer sur ce texte très critiqué et qui continue de provoquer de nombreuses manifestations partout en France.

Il a notamment dénoncé l’attitude des syndicats : « Là où, historiquement, les forces syndicales pouvaient proposer des compromis (…) on nous a dit aucune réforme », a-t-il assuré. Des propos aussitôt contredits sur Twitter par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui a accusé le président de « déni et mensonge ». « La CFDT a un projet de réforme des retraites », a-t-il écrit, accusant le chef de l’État de « refaire l’histoire et ment sur la CFDT pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste », a écrit le leader syndical. Des propos réitérés ensuite auprès de France Inter.

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Car la CFDT, la CGT, comme les autres syndicats, avaient formulé dès fin 2022 des propositions pour réformer le système des retraites. Des projets différents, mais avec un point en commun : pas question d’augmenter l’âge de départ à la retraite.

La CFDT pour « un système universel des retraites »

Lors de son allocution, Emmanuel Macron a directement ciblé la CFDT. « Je note que le secrétaire général de la CFDT, pour qui j’ai estime et respect, était allé devant son congrès en proposant d’augmenter les durées. Il n’a pas été suivi (…) mais il avait cette volonté de faire travailler davantage », a assuré le président de la République, avant de conclure : « Il n’y a pas eu de proposition de compromis, donc le compromis a été fait par le gouvernement, après ses concertations, avec le Parlement mais nous devons avancer. »

Laurent Berger a confirmé à France Inter que son tweet visait notamment cette affirmation, selon laquelle il aurait proposé au congrès d’allonger la durée de cotisation. « C’est un gros mensonge », dit-il. « La CFDT a non seulement proposé d’autres sources de financements possibles, une fois que nous avions compris que le président de la République et le gouvernement voulaient aller sur un report de l’âge, mais avant cela, nous avions proposé de repartir sur un système universel des retraites qui soit un peu plus simple que ce qui avait été esquissé en 2019. Ce n’est pas la CFDT qui a changé d’avis et qui n’a pas cherché de compromis », assure Laurent Berger.

Dans un texte publié en janvier, juste après la présentation du projet du gouvernement, la CFDT proposait une alternative à la réforme du gouvernement. Le syndicat a pointé notamment l’amélioration de l’emploi des seniors : « une hausse de 10 points de l’emploi des seniors – qui consisterait à le ramener à un chiffre comparable à la moyenne de nos voisins européens – comblerait l’essentiel du besoin de financement », assurait le syndicat. Qui proposait également, à défaut, l’augmentation des cotisations, notamment patronales.

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Des propositions en partie reprises par la CFTC qui milite également pour un système universel de retraite et propose également un système universel de retraite à 100% du SMIC.

La CGT pour la retraite à 60 ans et pension minimum au niveau du SMIC à 2.000 euros

La CGT avait elle aussi présenté un projet de réforme des retraites en janvier dernier. Le syndicat proposait notamment un retour à un départ à la retraite à 60 ans, une pension minimum au niveau du SMIC à 2.000 euros ou encore une prise en compte des années d’étude. Un plan permis par de nouveaux financements, selon la CGT, via la fin des exonérations de cotisations, une hausse du taux de cotisation ou une meilleure égalité dans la rémunération des femmes et des hommes.

La CGT propose également d’augmenter les salaires : « Si on maintient les seniors jusqu’à l’âge légal, ça fait des cotisations, si les femmes étaient payées comme les hommes, cela ferait rentrer six milliards de cotisations supplémentaires. »

Des revendications similaires sont portées par le syndicat FO, qui donne la priorité au maintien des régimes spéciaux.

Pour l’UNSA et la CFE CGC priorité à l’emploi des seniors

L’UNSA a présenté ses propositions pour les retraites dès le mois d’octobre, avant la présentation du projet du gouvernement. Le syndicat propose notamment un retour au compte personnel de prévention de la pénibilité « en réintégrant les quatre critères de pénibilité supprimés par les ordonnances de 2017 (manutentions manuelles de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques, agents chimiques dangereux). » L’UNSA demande aussi un renforcement des contrôles dans les entreprises pour veiller à la déclaration effective des expositions à la pénibilité et un aménagement des carrières pénibles. Comme la CFDT, l’UNSA demandait aussi d’améliorer le retour à l’emploi des seniors, mais aussi un renforcement de l’accès au dispositif de retraite progressive.

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Un point primordial aussi pour la CFE CGC qui demande aussi la prise en compte des quatre facteurs de pénibilité supprimés en 2017 et de la pénibilité psychique. Comme beaucoup de syndicats, il est aussi contre la suppression des régimes spéciaux. La création d’un index de l’emploi des séniors, dit-il, doit être assortie de sanction pour assurer l’efficacité de ce dispositif. « L’initiative n’aura aucun effet concret si elle n’est pas accompagnée de mesures plus contraignantes envers les entreprises », selon lui.

Solidaires milite pour une pension à 1.700 euros nets par mois

Solidaires plaide pour une retraite à 60 ans à taux plein avec 37,5 annuités de cotisations et cinq ans de départ anticipé sur l’âge légal pour les catégories actives. Le syndicat revendique également qu’il n’y ait pas de pension inférieure au SMIC portée à 1.700 euros nets par mois. Solidaires propose aussi la mise en place d’une cotisation sociale assise sur les dividendes, affectée aux caisses de sécurité sociale, et l’augmentation des cotisations sociales patronales.

Pour FSU, un départ à la retraite à 60 ans « à la date anniversaire »

Le syndicat d’enseignants FSU milite aussi pour un départ à la retraite à 60 ans, une durée de cotisation à 37,5 ans et la suppression de la décote. Le syndicat demande aussi que les enseignants puissent partir « à leur date anniversaire » de prise de fonction et ne pas avoir à attendre la fin de l’année scolaire comme l’a expliqué Guislaine David, secrétaire générale du syndicat.

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