« Une punition collective » : les syndicats particulièrement remontés contre la réforme du chômage dévoilée par Gabriel Attal

De la CGT à FO en passant par la CFDT, tous les syndicats dénoncent un durcissement des règles qui pénalisera les plus précaires.

Les syndicats n’ont pas tardé à réagir. Quelques heures à peine après les annonces de Gabriel Attal sur une réforme de l’assurance-chômage qui va durcir les règles à compter du 1er décembre (réduction de la durée d’indemnisation de 18 à 15 mois, obligation de travailler 8 mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre 6 mois au cours des 24 derniers mois actuellement), les partenaires sociaux ont dénoncé un projet « violent », « populiste » ou encore « inacceptable« .

Quinze mois, « c’est trop court »

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a été la première à fustiger les annonces du Premier ministre. « Quinze mois, c’est très court pour reconstruire un projet professionnel après un licenciement, pour faire une formation et retrouver du travail », a-t-elle assuré sur France Inter, estimant : « C’est la réforme de l’assurance chômage la plus violente, qui va pénaliser absolument tout le monde, particulièrement les plus précaires : les saisonniers, les intérimaires, ceux qui travaillent dans les festivals, dans l’agriculture, dans le tourisme, dans l’hôtellerie-restauration ».

« Stigmatiser le chômeur »

Pour François Hommeril, président de la CFE-CGC, cette réforme est tout simplement « populiste ». « Il s’agit de stigmatiser le chômeur en partant du principe que dès l’instant qu’il est indemnisé, il est moins motivé à rechercher un emploi. Or, plus de 90 % des gens indemnisés recherchent activement du travail. Et ça, ce sont les statistiques », grogne M. Hommeril, pas tendre avec Gabriel Attal : « Il essaie de nous convaincre que la terre est plate parce qu’il souhaite que les Français acceptent n’importe quel emploi, quel que soit leur niveau de compétences, leur secteur économique, parce qu’ils ont derrière eux le spectre de la vraie pauvreté », tacle-t-il, ajoutant que cette réforme ne répondra pas avec la problématique des emplois vacants. Pour lui, ce projet est tout bonnement « une punition collective ».

« Un objectif purement financier »

« L’objectif, ce n’est pas l’incitation, le retour à l’emploi, puisqu’il n’y a aucun lien avec le fait de réduire les droits à ce point », a pour sa part réagi Olivier Guivarch, de la CFDT. Lui, voit dans cette réforme, « un objectif purement financier ». Il explique : « Ils partent d’une somme qu’ils doivent trouver et ils regardent quelles sont les mesures qui peuvent produire cette baisse de dépenses assez rapidement au risque d’obliger certaines personnes à prendre des emplois de mauvaise qualité, des contrats courts, de cumuler des emplois ».

À Force Ouvrière, on est sur la même longueur d’onde. Selon Michel Beaugas, cette réforme « va faire baisser de plus de 15 % les demandeurs d’emploi qui entreront dans l’indemnisation chômage, c’est-à-dire qu’on va laisser dans la précarité et la pauvreté des demandeurs d’emploi précaires déjà ».

Inquiétude pour les seniors

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, s’inquiète aussi pour les seniors, qui bénéficiaient jusque-là d’une indemnisation spécifique et des droits renforcés. Désormais, les chômeurs âgés de 53 et 54 ans ne seront plus concernés par cet avantage et il faudra attendre 57 ans (contre 55 ans jusque-là) pour bénéficier de l’indemnisation la plus longue. Pour François Hommeril, président de la CFE-CGC, ce que Gabriel Attal propose, « c’est le senior discount à moitié prix« , grogne-t-il.

C’est ainsi qu’il nomme le « Bonus emploi senior » prôné par le gouvernement et qui permettra à un senior au chômage, qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent, de cumuler son nouveau salaire avec son allocation-chômage pour atteindre le même salaire qu’il avait avant de tomber au chômage. « Voilà une fois de plus une usine à gaz pour finalement satisfaire une certaine demande du marché. Vous avez fait une carrière à l’encadrement, vous êtes licencié, on vous propose un emploi de plongeur, vous êtes obligé de le prendre parce qu’il y a derrière le spectre du RSA », grogne François Hommeril.

Exclus des négociations sur cette réforme pour ne pas avoir réussi à accorder leurs violons, les syndicats ont enfin retrouvé une unité. Qui se traduira dans la rue au cours des prochains mois ?

La chronique est produite du mieux possible. Vous avez l’opportunité d’envoyer un message aux coordonnées présentées sur notre site web afin d’apporter des détails sur ce contenu parlant du thème « Syndicat de l’éducation nationale ». Le site cftc-education.fr a pour finalité de créer plusieurs publications autour de la thématique Syndicat de l’éducation nationale publiées sur internet. cftc-education.fr vous propose de lire ce post autour du thème « Syndicat de l’éducation nationale ». Il y aura de nombreux autres articles sur le sujet « Syndicat de l’éducation nationale » dans quelques jours, on vous invite à visiter notre site internet aussi souvent que vous le pouvez.