Retraites : le secrétaire de la CFDT Auvergne-Rhône-Alpes espère que les salariés s’en souviendront en 2027

À Saint-Étienne, Roanne et au Puy-en-Velay, des manifestations sont prévues ce mardi matin contre la réforme des retraites. C’est la 14e fois depuis le début de l’année – et peut-être la dernière – que les syndicats appellent à se mobiliser dans la rue contre le texte, alors que les premiers décrets d’application viennent d’être publiés. La CFDT pense à l’après mais reste combative, commente Laurent Picoto, secrétaire régional de la CFDT en Auvergne-Rhône-Alpes.

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France Bleu Saint-Étienne Loire : Plus d’un mois s’est écoulé depuis les dernières grandes manifestations contre la réforme, le 1er mai, n’est-ce pas trop long pour maintenir la mobilisation ?

Laurent Picoto : Alors ça peut être long, mais il y a quand-même eu des actions pendant ce laps de temps : on a distribué des tracts, on a mobilisé les salariés, on a fait la caravane de la lutte à vélo à Saint-Étienne. Donc on est toujours sur la brèche. Mais on voit aussi qu’il y a des salariés qui nous interrogent sur, effectivement, la longueur du conflit. Donc on est en train de regarder comment on pourra aussi se retourner par la suite. Mais on est toujours là et on est toujours combatif.

La page est-elle déjà tournée pour l’opinion publique ?

On peut voir, en discutant avec les salariés, qu’il y a peut-être une forme de résignation sur la longueur. Mais il ne faut pas oublier non plus que les salariés, sur quatorze mobilisations, ont quand-même participé de façon très forte. Donc, au delà du fait que peut-être qu’aujourd’hui il y a cette forme de résignation, il y a un ressentiment qui est énorme. Il faut que le pouvoir en tienne compte. Aujourd’hui, on a Emmanuel Macron qui a souhaité faire passer son texte et sa réforme de façon très rapide. Et il y est arrivé, il espère peut-être justement que le temps fera son ouvrage, mais on n’oubliera pas.

Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu de vote sur le texte qu’il ne peut pas y avoir de contestation, est-ce votre message ?

Tout à fait. Après, la problématique, c’est effectivement que sur un vote aussi important où on supprime deux ans de vie en bonne santé aux salariés, on a donc d’un côté des députés qui souhaitent absolument pouvoir voter et de l’autre une majorité relative qui espère que le texte va pouvoir passer en septembre et au final, que les salariés, petit à petit, oublieront lors de la prochaine présidentielle. Ça ne se passera peut être pas comme ça.

Est-ce difficile en tant que représentant syndical d’accepter qu’une mobilisation arrive à son terme, difficile de décréter qu’il faut passer à autre chose ?

La responsabilité des syndicats, c’est d’être aux côtés des salariés et de produire du droit et du plus pour eux. Donc effectivement, il y a bien un moment où il faudra regarder les textes qui sont en discussion pour pouvoir aller chercher ce plus. Aujourd’hui, on a un texte AT/MP (accidents du travail/ maladies professionnelles) au niveau national qui a été signé. Je crois que la CGT également l’a signé. Donc on produit du plus, qui se rajoute sur la prévention des salariés. C’est autre chose que la retraite mais c’est périphérique et donc on voit qu’on est toujours là sur aussi d’autres sujets. Le temps ne s’arrête pas effectivement parce qu’on a ce combat sur les retraites, mais ce sera un marqueur social pour les années à venir.

De quoi allez-vous parler mi-juin avec le patronat et le gouvernement lors de la réunion prévue soit à Matignon, soit à l’Élysée ? Des retraites encore ?

Je ne sais pas s’il sera encore question de retraite, mais on le mettra, nous, sur la table de toute façon. Parce que quoi qu’il arrive, même si le texte des retraites est passé il y a déjà quelques temps de cela, il faudra aussi négocier les modalités aussi d’adaptation parce qu’elles n’ont pas toutes été encore travaillées. Il y a les fins de carrière à regarder. Il y a les fameuses « ordonnances Macron » qui nous ont supprimé pas mal de droits dans les entreprises. Donc nous, on souhaite les reconquérir. Donc aujourd’hui, effectivement, on a un pouvoir qui affaiblit peut-être les députés d’un côté, mais qui affaiblit aussi les syndicats de l’autre. Et l’ouvrage, il est sur la table depuis 2017, depuis qu’Emmanuel Macron a sorti ses ordonnances, donc il souhaite affaiblir effectivement toutes les instances, la représentation du peuple.

Les syndicats se sortent-ils pas, d’une certaine manière, un peu vainqueurs de ce conflit sur les retraites avec la hausse des adhésions, comme c’est le cas à la CFDT ?

Oui, on a enregistré plus de 38.000 adhésions au niveau national, ce qui représente entre trois et 4.000 adhésions au niveau régional. On voit clairement que ça a donné un coup de projecteur sur le syndicalisme et ça montre l’utilité du syndicalisme. Il est vrai que quand je regarde les permanences juridiques, les salariés qu’on reçoit, qui ne sont pas syndiqués… notre rôle n’est pas juste d’aider des salariés qui sont à la CFDT, c’est d’aider tous les salariés et de les faire venir, effectivement, pour avoir un mouvement d’ampleur et pour pouvoir peser sur le pouvoir en place. Plus on est nombreux, plus on arrivera à obtenir du droit.

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