Retraites : la grève du 11 février fait débat entre les syndicats à la SNCF

Publié le 1 févr. 2023 à 18:43Mis à jour le 1 févr. 2023 à 21:42

Les élus des grandes entreprises publiques de transport ne tiennent pas à être à l’avant-garde dans la mobilisation nationale sur les retraites. Mais ils ne veulent pas non plus être à la traîne du mouvement. A la suite de l’appel lancé conjointement mardi soir par les huit grandes confédérations au terme d’une journée de mobilisation, les syndicats de la SNCF et la RATP ont embrayé mercredi par un ou plusieurs appels à la grève, à commencer par le 7 février prochain.

A la SNCF, alors que la CGT et Sud-Rail avaient déjà appelé à la grève pour 48 heures les 7 et 8 février, le consensus syndical ne porte que sur la première date. Tandis que celle du samedi 11 – un jour de départs en vacances d’hiver et de chassé-croisé pour certaines zones – fait désormais débat dans l’entreprise. Ainsi la CFDT Cheminots, qui s’était clairement démarquée du grand conflit de l’hiver 2019-2020, cette fois « s’inscrit pleinement dans le calendrier et la stratégie définie par l’intersyndicale et appelle à massivement se mobiliser par la grève et la manifestation le mardi 7 février puis le samedi 11 ».

Vers un semi-marathon

Plus prudente, l’Unsa Ferroviaire semble préférer une grève le 7 mais un simple « appel à la mobilisation » le 11, pour ne pas trop gêner les clients à cette date critique. Et ne pas brûler les étapes en multipliant les grèves sur plusieurs jours. « Ce n’est pas un sprint, c’est un semi-marathon. Pour les salariés, il vaut mieux attendre avant de perdre des journées et du pouvoir d’achat », selon Didier Mathis, son secrétaire général, qui va sonder sa base pour se positionner.

« L’unanimité est très forte dans le rejet de la réforme, même s’il peut y avoir des différences sur les modalités d’action », admet Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots. Sans renier l’unité syndicale, l’organisation cédétiste n’a pas participé à l’interfédérale de mercredi à Saint-Denis, car elle préfère « approfondir le mouvement sur les temps déjà proposés [les 7 et 11, NDLR] et expliquer les choses sur le terrain » plutôt que débattre déjà sur des dates supplémentaires. Pour se border juridiquement, la CFDT a néanmoins déposé un préavis de grève « de précaution » jusqu’au 31 mars, pour se caler au calendrier parlementaire sur les retraites, en tant que de besoin. L’organisation préfère également « garder des forces pour la suite », comme l’Unsa.

L’exemple du « saute-mouton »

Alors que le taux de grévistes à la SNCF a chuté de 10 points mardi par rapport à la première journée de mobilisation , à 36,5 % des effectifs, la tendance ne s’affiche donc pas encore très clairement.

« Les syndicats tiennent à l’unité, mais vont-ils passer en mode reconductible ? On ne sait pas », analyse un cadre de l’entreprise. En avril 2018, avec la grande réforme ferroviaire, le conflit à la SNCF s’était déroulé sur le mode « saute-mouton » (deux jours de grève, trois jours travaillés, et ainsi de suite). Tandis qu’à l’hiver 2019, les syndicats avaient opté pour un mouvement en continu. « Cette fois, cela ressemble plutôt au conflit de 2010 [sur le relèvement de l’âge légal de retraite de 60 à 62 ans], avec une combinaison de grandes manifestations et de grèves », dit-il.

Double grève annoncée à la RATP

A la RATP, pas de grève reconductible en vue. L’intersyndicale a appelé à nouveau à la grève les 7 et 11 février, suivant le mot d’ordre des huit principaux syndicats.

« Nous appelons tous les agents de l’entreprise à poursuivre et amplifier la mobilisation par la grève et la manifestation le mardi 7 février puis le samedi 11 février pour dire non à cette réforme », ont écrit mercredi la CGT, FO, l’Unsa et la CFE-CGC dans un communiqué commun. « L’unité syndicale à la RATP est solide », ont assuré les quatre organisations, qui se félicitent de « la réussite de la mobilisation » mardi, « dans la rue partout en France et singulièrement à la RATP ».

La plupart des lignes du métro parisien ont fonctionné au ralenti mardi. Le RER a été également affecté, tandis que les tramways et autobus étaient nettement moins touchés. Les syndicats font le pari que compte tenu du niveau de rejet de la réforme dans l’opinion, celui-ci peut encore s’élargir à de nouvelles franges de population, notamment les salariés plus libres de manifester un samedi. Ce qui permet d’accompagner le mouvement par des débrayages sporadiques, plutôt qu’à forcer les étapes.

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