Retraites : Elisabeth Borne joue le dialogue, les syndicats restent inflexibles

Publié le 3 janv. 2023 à 19:43Mis à jour le 3 janv. 2023 à 19:45

Le gouvernement continue de progresser en terrain miné à quelques jours de la présentation de sa réforme des retraites. Reçus à partir de ce mardi à Matignon, les leaders syndicaux se sont dits plus que jamais déterminés à combattre un report de l’âge légal de départ en retraite et se sont montrés dubitatifs sur les mesures censées faire accepter la réforme.

« On ressort de cet entretien à peu près dans la même situation que celle dans laquelle on était en rentrant », a ainsi déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui a ouvert la nouvelle et dernière série de consultations de la Première ministre sur la réforme des retraites.

« Pas appris grand-chose »

Le syndicaliste a expliqué qu’il n’avait « pas appris grand-chose » de sa grosse heure d’entretien avec Elisabeth Borne à sa sortie. Le président de la CFE-CGC, François Hommeril, second à être reçu, non plus. Il a dénoncé le « roman [construit par l’exécutif] de l’existence de problèmes d’équilibre » sur le système de retraite.

Les deux syndicalistes, comme le leader de Force ouvrière, Frédéric Souillot, reçu en toute fin d’après-midi, ont redit chacun leur tour à la cheffe du gouvernement leur opposition au relèvement de l’âge légal de la retraite. Et tous, à l’instar de Laurent Berger, ont « martelé » leur « détermination » à ne pas laisser passer la réforme et à mobiliser aussitôt ses contours connus, ce qui sera fait mardi prochain.

Un minimum contributif à 85 % du SMIC

Les syndicalistes s’attendaient cependant à ce que la cheffe du gouvernement leur donne quelques précisions sur les arbitrages rendus sur les mesures d’accompagnement de la réforme relatives à l’emploi des seniors, aux carrières longues, à la pénibilité ou encore au minimum contributif. Sans grand succès. Même s’il se confirme, selon nos informations, que le minimum contributif (montant de la pension quand on a toutes ses annuités pour avoir le taux plein) sera bien garanti sur la durée à 85 % du SMIC.

La dernière série de consultations d’Elisabeth Borne aura confirmé l’existence d’un « dissensus fondamental » – l’expression est de François Hommeril – entre l’exécutif et les syndicats aux points de vue irréconciliables.

« L’âge de 65 ans n’est pas un totem »

Mardi matin, sur Franceinfo, la Première ministre avait pourtant joué l’ouverture en affirmant que les 65 ans n’étaient « pas un totem » , laissant la porte grande ouverte à un relèvement de l’âge légal de 62 à 64 ans, couplé à une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation à 43 ans. Soit l’option proposée par la droite sénatoriale .

« Entre 62 et 64 ans, ça s’appelle un recul [de l’âge de la retraite] », a toutefois insisté Laurent Berger. Une position partagée par ses homologues. Le recul de l’exécutif ce mardi sur une partie du décret de la réforme de l’assurance-chômage n’a pas non plus, loin s’en faut, permis d’adoucir les positions des syndicats.

« Ce que j’aurais aimé, c’est que le président de la République et le gouvernement viennent chercher le consensus social pour pouvoir imposer la réforme à l’Assemblée nationale où il n’a pas de majorité », rêvait tout haut François Hommeril à la sortie de Matignon.

Consultations politiques

La mobilisation sociale unitaire apparaît désormais inéluctable. Faute de voir se dessiner un terrain d’entente a minima avec la CFDT et la CFTC, l’exécutif semble avoir décidé de se concentrer sur la sphère politique et la bataille de l’opinion.

Si la consultation des partenaires sociaux se déroule à Matignon, la cheffe du gouvernement multiplie en parallèle les consultations politiques. Elle doit échanger par téléphone d’ici à vendredi avec les dirigeants des groupes LR au Sénat, Bruno Retailleau, et à l’Assemblée, Olivier Marleix, ainsi qu’avec le nouveau président du parti, Eric Ciotti. Les représentants à l’Assemblée du groupe de centre-droit Liot (libertés, indépendants, outre-mer et territoires) seront aussi consultés.

Mardi sur Franceinfo, Elisabeth Borne a indiqué que l’augmentation du minimum contributif ne s’appliquerait qu’aux futurs retraités. Mais elle a ajouté que pour les retraités actuels, « on aura ce débat à l’Assemblée et au Sénat » et qu’il « n’y a pas de doute qu’il y aura des propositions dans ce sens ». La majorité compte bien faire des propositions au Parlement sur le sujet. Tout comme les élus de la droite, clés pour permettre à l’exécutif de faire passer la réforme sans recourir à l’article 49.3 de la Constitution.

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