Sur la place des Invalides à Paris ce 6 juin, le soleil inondait les cortèges syndicaux de la 14e (et peut-être dernière) manifestation unitaire contre la réforme des retraites. Cependant, derrière la convivialité des échanges, l’amertume perçait. « Nous manifestons pour que les députés puissent voter l’abrogation du recul de l’âge légal de la retraite le 8 juin à l’initiative du groupe Liot. Et demandons à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet de ne pas appliquer l’article 40 » tonnaient à l’unisson, dans le carré de tête, Cyril Chabanier et François Hommeril, respectivement présidents de la CFTC et de la CFE-CGC. Écœurés bien sûr, que l’Élysée et Matignon, en dépit de trois mois de mobilisations massives soutenues par une majorité écrasante de Français, n’aient pas entendu l’intersyndicale. Et que l’exécutif ait imposé un recul de l’âge légal de la retraite par un 49.3, publié aussi les premiers décrets de cette réforme. Représentant des cadres, François Hommeril s’inquiète déjà pour la suite du mandat d’Emmanuel Macron, et notamment le projet de loi « Plein emploi » : 14 articles qui seront présentés ce 7 juin en Conseil des ministres par la Première ministre Élisabeth Borne.