Retraites : avec deux nouvelles dates, les syndicats veulent « peser à un moment stratégique

Deux mobilisations la semaine prochaine, pour un but précis : coller au calendrier du Parlement. Actuellement examiné en commission des Affaires sociales, le texte relatif à la réforme des retraites sera débattu dans l’hémicycle à partir du lundi 6 février. « La date du 7 s’imposait parce que c’est la semaine prochaine, ça met la pression sur le gouvernement et sur les parlementaires puisque la discussion est ouverte à l’Assemblée nationale » indique au JDD le syndicat Force Ouvrière. « La volonté n’est pas d’accélérer le rythme de la mobilisation en tant que telle, c’est de peser à un moment stratégique », renchérit Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT en charge des retraites. 

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Deux dates prévues

Alors qu’une mobilisation d’une ampleur inédite s’est déroulée mardi avec près d’1,3 million de personnes dans les rues, les syndicats espèrent le même succès pour les prochains rendez-vous. « L’objectif, c’est qu’on puisse être encore plus nombreux qu’hier » souffle au JDD Imane Ouelhajd, présidente du syndicat étudiant Unef.

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Afin que tous les salariés, notamment ceux « qui ne peuvent pas se mobiliser en semaine sur leur temps de travail » puissent participer au mouvement, l’intersyndicale a également souhaité, en plus du 7 février, fixer une date « en week-end. » Le 11 février, un « compromis » indispensable selon l’Unef, qui souligne « une répression de plus en plus forte au niveau des universités avec des absences plus durement sanctionnées », mais aussi l’inflation et donc la difficulté pour les salariés de renoncer à une journée de travail.  

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Avec ces deux dates rapprochées, « il y a une volonté de renforcer encore le mouvement » déclare la CFDT.  « On est sur un mouvement social historique qui a beaucoup de sens par rapport au monde du travail de 2023 » ajoute-elle. Pour Force Ouvrière, lancer une nouvelle manifestation la semaine prochaine permet aussi de garder le rythme. « Le 7, c’est assez proche pour rester sur la dynamique lancée, ça nous permet de rester mobilisés. »

Mardi, les grévistes étaient moins nombreux que lors de la précédente mobilisation le 19 janvier, mais pas de quoi faire naître des inquiétudes quant à un essoufflement du mouvement. « On s’y attendait, confie au JDD Pascale Coton, vice-présidente CFTC en charge des retraites. Une journée de grève compte énormément sur un salaire, faire deux journées on se doute bien que ce n’était pas possible. » D’autant plus que, comme le rappelle la CFDT, « les chiffres d’hier sont quand même très importants. »

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Diversifier et entretenir le mouvement

Jusqu’aux prochaines mobilisations, les syndicats, satisfaits de l’élargissement du mouvement, recherchent plutôt à le « diversifier » et à l’entretenir. « Il faut continuer de faire signer la pétition [lancée par l’intersyndicale RETRAITES ndlr] qui a déjà plus de 800 000 signatures, martèle Pascale Coton. La vice-présidente indique aussi que le syndicat « demande aux militants d’aller dans leurs circonscriptions pour rencontrer leurs députés, pour leur expliquer que cette réforme est injuste. » Autres possibilités pour Force Ouvrière:  faire « des réunions dans les entreprises, les administrations », ou encore « des assemblées générales où on échange » et des tractages. 

Selon un sondage publié dans le JDD, 68% des Français s’opposent à la réforme. « Cette mesure-là est vécue comme injuste et brutale par les salariés. Et puis, on est en train de sortir d’une crise sanitaire, la société française est fatiguée, fracturée, il y a une réaction en disant « on a besoin d’éléments d’apaisement dans notre pays, et pas de passage en force comme cela » » dénonce Yvan Ricordeau.

Pour faire barrage, les syndicats, « qui ont compris la nécessité d’avoir un mouvement unitaire » selon Imane Ouelhadj, comptent bien continuer d’agir à l’unisson. Mais le blocage du pays n’est pas au programme pour la CFDT : « L’enjeu n’est pas de faire un blocage, c’est de faire une démonstration de force d’opposition au projet de réforme de report de l’âge à 64 ans » indique le syndicat. 

 L’enjeu pour la CFDT n’est pas de faire un blocage 

Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT en charge des retraites

Le 7 février au soir, l’intersyndicale se réunira pour déterminer la suite des actions à mener. De son côté, la Première ministre Elisabeth Borne s’est exprimée mardi. « La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes. Nous les entendons » a-t-elle déclaré dans un tweet, avant d’ajouter que « le débat parlementaire permettra dans la transparence d’enrichir notre projet. »

Au JT de TF1 le 31 janvier, le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal s’est quant à lui directement adressé aux syndicats. « Si vous continuez de vous mobiliser, continuez à le faire en respectant les Français qui travaillent parce que quand il y a des blocages, c’est toujours eux qui trinquent. » « S’il y a blocage, c’est parce que certains n’y verront que l’unique solution pour faire bouger les choses » pointe Force Ouvrière. 

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