Réforme des retraites: une quatrième mobilisation test pour les syndicats

Laurent Escure (UNSA), Marylise Léon (CFDT), Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez (CGT), en tête de cortège lors de la manifestation du mardi 7 février, à Paris. Sébastien SORIANO/Le Figaro

Si les Français ne descendent pas massivement dans la rue samedi, certaines centrales pourraient appeler à un durcissement de la contestation.

Après trois appels à manifester en semaine (les 19 et 31 janvier, puis le 7 février), la journée de mobilisation de samedi 11 février sera la première à se tenir un week-end. Une demande de longue date de la CFDT. Selon le syndicat réformiste, cette particularité doit permettre de rassembler un nouveau public qui n’a pas forcément pu se déplacer lors des défilés précédents.

Interrogé vendredi au micro de Franceinfo, Laurent Berger n’a pas hésité à battre le rappel pour ramener le plus de monde possible: «Il faut que ceux qui n’ont pas pu manifester les autres fois (…) puissent le faire en amenant leurs voisins, leurs enfants…», a-t-il insisté.

«Un samedi est plus propice à la violence»

L’épaisseur des cortèges sera tout particulièrement scrutée par le gouvernement, après la baisse d’affluence enregistrée lors de la dernière journée. Plus que le nombre, l’exécutif craint les débordements.

«Un samedi est plus propice à la violence, car cela peut ramener des antivax et des “gilets jaunes”, s’inquiète une source gouvernementale. Jusqu’à présent, les manifestations en semaine étaient très syndicales, avec beaucoup de militants dans les cortèges, c’était très organisé.»

Quoi qu’il arrive, les 13 organisations de l’intersyndicale ont déjà prévu de faire dans la foulée un bilan de ces quatre premières journées de contestation. Si de nouvelles dates ont d’ores et déjà été annoncées, en l’occurrence le 16 février et le 7 mars, nul doute que certaines centrales vont mettre sur la table la question du durcissement du mouvement.

Passer «à la vitesse supérieure»

Malgré plusieurs aménagements du texte, l’exécutif n’a pas bougé sur le cœur de la réforme, à savoir le recul de l’âge de départ à 64 ans, exigé par les syndicats. Ces derniers estiment que les concessions obtenues sont plus le fait de calculs politiques – obtenir le vote des députés LR – qu’une prise en compte de la grogne sociale. Et Philippe Martinez, leader de la CGT, a menacé à plusieurs reprises de faire passer la contestation «à la vitesse supérieure» si «l’exécutif continuait à s’entêter».

Les options disponibles vont de la grève reconductible à la mise en place d’actions «coups de poing», comme le blocage des raffineries ou des coupures de gaz et d’électricité. Un virage que certaines centrales comme Solidaires appellent déjà de leurs vœux: «On souhaite depuis le début taper plus fort», avancent Murielle Guilbert et Simon Duteil, les délégués généraux.

Des relations froides

Les relations entre les centrales et le gouvernement semblent n’avoir jamais été aussi froides depuis le début de la contestation. L’appel, depuis Bruxelles, du président de la République à «l’esprit de responsabilité» des syndicats pour que leur mouvement ne bloque pas «la vie du reste du pays» a été très mal reçu par ces derniers.

Un message «anachronique», selon le leader de la CFDT, Laurent Berger, qui s’est emporté contre l’exécutif dans des termes rarement entendus dans sa bouche: «Excusez-moi, mais, bordel, on n’est pas responsables depuis le début?» a-t-il fulminé vendredi matin. Quant à Philippe Martinez, il a retourné le message au chef de l’État: «J’en appelle à la responsabilité du gouvernement, à la prise en compte de ce monde du travail qui exprime un profond rejet des 64 ans», a insisté le leader cégétiste sur Europe 1.

Dans cette guerre de l’opinion publique, les syndicats brandissent les sondages, qui donnent près des deux tiers des Français opposés au recul de l’âge de départ. Le gouvernement reconnaît que personne ne souhaite, de gaieté de cœur, faire un effort et travailler plus longtemps. Mais plaide qu’au fond les Français savent bien que nécessité fait loi.

À VOIR AUSSI – Grève contre la réforme des retraites: à quoi faut-il s’attendre ce samedi 11 février?

La chronique est produite du mieux possible. Vous avez l’opportunité d’envoyer un message aux coordonnées présentées sur notre site web afin d’apporter des détails sur ce contenu parlant du thème « Syndicat de l’éducation nationale ». Le site cftc-education.fr a pour finalité de créer plusieurs publications autour de la thématique Syndicat de l’éducation nationale publiées sur internet. cftc-education.fr vous propose de lire ce post autour du thème « Syndicat de l’éducation nationale ». Il y aura de nombreux autres articles sur le sujet « Syndicat de l’éducation nationale » dans quelques jours, on vous invite à visiter notre site internet aussi souvent que vous le pouvez.