Réforme des retraites : les caisses de grève, outil de solidarité des syndicats pour soutenir les manifestants


Dans la manifestation parisienne contre la réforme des retaites, le 7 mars 2023. Dans la manifestation parisienne contre la réforme des retaites, le 7 mars 2023.

La floraison a débuté il y a presque deux mois. De la tirelire remplie au compte-gouttes durant une manifestation aux cagnottes en ligne affichant des sommes à plusieurs chiffres, les caisses de grève ont fait leur réapparition à mesure que l’opposition à la réforme des retraites gagnait en puissance au fil des journées nationales d’action – la huitième se déroulant le mercredi 15 mars. Elles apportent un soutien essentiel à ceux qui protestent en cessant de travailler et qui voient, du même coup, leur salaire amputé, dans une période où chaque euro compte avec l’emballement de l’inflation.

Combien y a-t-il de systèmes de solidarité de cette nature ? Les multiples initiatives n’ont pas été recensées de manière exhaustive à ce jour, mais une cartographie interactive permet d’en localiser quelques-unes, comme l’indique le sociologue Gabriel Rosenman, ancien cheminot engagé à SUD-Rail, qui prépare une thèse sur le sujet. Fin 2019 et début 2020, lors de la mobilisation contre le projet de système universel de retraites, « jusqu’à 380 caisses de grève en ligne » avaient été dénombrées, rappelle-t-il.

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Deux grandes pratiques se dégagent. L’une a une dimension sectorielle ou locale. Il s’agit en particulier de démarches impulsées par des sections syndicales ou des fédérations, comme la CGT-cheminots ou la CGT-énergie. Les ressources proviennent principalement de dons qui sont canalisés vers des pots communs sur le Web. Le but est d’aider des femmes et des hommes impliqués dans « des grèves longues », précise M. Rosenman.

L’autre mode opératoire consiste à mettre en place des caisses abondées par des fractions de cotisations syndicales. Réservés aux adhérents, les fonds sont débloqués pour permettre aux personnes concernées – par exemple des travailleurs précaires – de participer aux démonstrations de force qui ont lieu au coup par coup, décrypte M. Rosenman.

Accompagnement juridique

Dans la quasi-totalité des cas, les montants octroyés ne couvrent qu’une partie de la perte de rémunération. Beaucoup de ces mécanismes disparaissent lorsque la lutte s’interrompt. La Caisse nationale d’action syndicale (CNAS), fondée il y a une cinquantaine d’années par la CFDT, se distingue du lot. Un dispositif « unique » en son genre, souligne Jean-Michel Denis, professeur de sociologie à l’université Paris-I-Panthéon Sorbonne et auteur d’une étude sur le sujet : la centrale cédétiste est, dit-il, la seule organisation en France « à avoir instauré, à l’échelon confédéral, un organisme permanent de soutien financier à ses adhérents grévistes ».

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