Réforme des retraites : entre Élisabeth Borne et les syndicats, le dialogue de sourds continue

Enfin, ils se parlent. Mais n’arrivent toujours pas à se comprendre. Ni à trouver un terrain d’entente. C’est donc un constat de désaccord qui a été dressé à l’issue ce mercredi 5 avril de la première rencontre organisée entre Élisabeth Borne et les syndicats depuis la présentation du projet de réforme des retraites le 10 janvier 2023.

Pas question pour le gouvernement de revenir sur le report de l’âge de départ à la retraite. Le texte adopté dans le cadre d’un vote par le biais du 49-3 reste cependant soumis à l’ultime feu vert du Conseil constitutionnel. L’intersyndicale maintient donc la pression avec un nouveau mouvement de grève et des manifestations ce jeudi 6 avril dans toute la France.

« Nous avons redit à la Première ministre qu’il ne saurait y avoir d’autre issue démocratique que le retrait du texte. La Première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave » , a déclaré Cyril Chabanier, président de la CFTC et porte-parole de l’intersyndicale à l’issue de cette réunion.

« Nous avons choisi de mettre fin à cette réunion inutile lorsque la Première ministre a indiqué qu’elle continuerait à gouverner contre le pays » , a commenté de son côté Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT.

Pas de grain à moudre du côté de la CFDT

Pas de grain à moudre du côté de la CFDT, comme l’ont longtemps espéré le président de la République et la Première ministre. Le dernier congrès du syndicat a en effet donné un mandat impératif à sa direction pour refuser tout décalage de l’âge légal de départ à la retraite. Pas même en cas d’allongement de l’espérance de vie. C’était le sens d’un amendement proposé par le syndicat interco de la Somme et adopté contre l’avis de la direction de la CFDT. « Pour la CFDT, l’allongement de l’espérance de vie ne peut justifier une augmentation de l’âge moyen de liquidation » , précise ce texte adopté avec une majorité de 67,50 % des suffrages exprimés.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, parle désormais de « crise démocratique » . Une analyse réfutée dans l’entourage du Président où l’on dénonce le refus de tout compromis.

Comment est-on arrivé à un tel blocage ? La méthode « n’était pas bonne », a estimé, mardi 4 avril sur France Inter, Geoffroy Roux de Bézieux. Tout en continuant à soutenir cette réforme. « Elle est douloureuse, compliquée à expliquer mais indispensable. On la défend car on a besoin d’augmenter la quantité de travail dans ce pays » , estime le président du Medef qui avait cependant exprimé des doutes sur le calendrier à la fin de l’été 2022, lors de l’université d’été de la première organisation patronale.

Des compromis sont possibles, estime Geoffroy Roux de Bézieux. Reçu lui aussi ce mercredi par la Première ministre, il met en avant l’accord sur le partage de la valeur signé avec les syndicats en dépit des tensions sociales.

« Cette crise sociale aurait pu être évitée », estime, de son côté, Jean-Hervé Lorenzi. L’économiste, titulaire de la chaire Transition démographique transition économique plaidait pour augmenter l’emploi des seniors. « En France, le taux d’activité des 60-63 ans est de 30 %, contre 60 % en moyenne dans les autres pays européens » , a-t-il rappelé, mercredi, lors des Assises de la coopération et du mutualisme à Paris.

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