Sans prendre la peine de s’annoncer à la météo, le vent de la contestation a soufflé fort ces derniers temps, semant sur son passage un « printemps social ». En France, ce mardi, l’intersyndicale a décidé d’investir une 14e fois les rues pour contester la réforme des retraites. Nos voisins allemands ont usé de la « méga-grève », notamment dans les transports, afin de réclamer des hausses de salaire en raison de l’inflation. Une raison qui a poussé les Britanniques à débrayer en février dernier.
« Une tentative explicite est en cours dans toute l’Europe pour « fermer » l’approche plus sociale qui a émergé suite à la crise pandémique. Les signaux, en ce sens, se multiplient rapidement à travers L’Europe », a prévenu dès janvier la CGIL dans un communiqué sur la réforme des retraites en France.
Cette séquence a-t-elle soudé les différentes forces syndicales européennes présentes au cœur de la lutte ? Malgré des sensibilités et des cultures syndicales différentes, les dirigeants peuvent-ils coopérer ?
Un partenaire luxembourgeois de la CGT défile en France
« Pour les retraites, ça nous arrive d’avoir des discussions techniques avec des syndicalistes étrangers. Même si c’est toujours délicat de comparer les systèmes, on arrive à se comprendre », évoque Boris Plazzi, secrétaire confédéral, en charge des questions internationales à la CGT. Et c’est réciproque côté transalpin puisque Salvatore Marra, responsable des relations internationales à la Cgil, premier syndicat italien, assure que son organisation « est profondément solidaire du mouvement syndical en France » contre une « reforme des retraites injuste ». D’ailleurs, la Cgil a envoyé des délégations dans plusieurs manifestations à Paris et dans d’autres villes françaises.
Membre de la confédération européenne des syndicats (comme la CFDT, FO, l’UNSA et la CFTC), une organisation qui représente les travailleurs auprès de l’UE, la CGT noue aussi des accords de coopération bilatéraux avec des organisations européennes.
Par exemple avec l’OGBL, premier syndicat luxembourgeois, qui prend part ce mardi au cortège français, à Metz (mais aussi Longwy et Sarreguemines) comme depuis le début du mouvement. « On a nos propres banderoles et drapeaux, au début les gens ne nous connaissaient pas. On est passés de « qui sont-ils » à « C’est les Luxembourgeois » », en rigole Christian Simon-Lacroix, responsable des frontaliers français pour l’OGBL.
Ils seront une quarantaine de Luxembourgeois à manifester à Metz, et la démarche fait sens, selon le dirigeant. « Cette réforme va aussi toucher entre 40 % et 60 % des frontaliers. On est obligés de les défendre. Plus généralement, en face de nous, les entreprises sont des multinationales. Pour éviter une sorte de dumping social à l’envers, il pourrait y avoir la tentation de ces sociétés de monter les syndicats des différents pays les uns contre les autres, ce que l’on refuse. »
Une mobilisation à l’automne à l’initiative des syndicats européens
Comme les Luxembourgeois dans l’Est, des Espagnols de l’UGT ont défilé à Toulouse aux côtés des Français et ont même organisé plusieurs rassemblements devant l’ambassade de France à Madrid. Au-delà des mobilisations, les discussions sur des sujets transverses comme « le salaire minimum européen » se tiennent tout au long de l’année. « Le CES nous permet de peser en proposant la vision française, on a ses discussions autour des projets de directive et de lobbying, on regarde ce qu’il se passe dans les autres pays, c’est tout l’intérêt de ses échanges », constate Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT en charge des questions internationales et européennes.
Présente à Berlin au congrès du CES le mois dernier, la dirigeante a aussi pu se rendre compte de l’impact de la mobilisation française sur les autres organisations syndicales européennes. « L’Espagne lance parfois des grèves générales, tout le pays est arrêté mais ça dure une journée, l’Allemagne n’est pas habituée non plus. Ce qui les étonne, c’est qu’on puisse tenir une mobilisation avec 14 dates, sur la durée. Il y a aussi une forme de respect sur la capacité à s’organiser en intersyndicale, ils savent que c’est rare chez nous. On reçoit du soutien, ils trouvent ça positifs ».
Conseils, encouragements, échanges, par exemple « avec les Espagnols sur le sujet égalité homme/femme car ils ont une longueur d’avance »… Les syndicats européens œuvrent pour peser dans la durée, dans la lignée de cette mobilisation pour les retraites en France. « La Cgil a déposé et fait adopter une motion urgente pour se mobiliser ensemble, pour avoir une coordination européenne », précise Salvatore Marra. « L’idée, c’est d’avoir une grande journée de mobilisation européenne à l’automne tous ensemble, ça a été voté au CES, détaille Béatrice Lestic. Bien sûr, chaque pays a des thématiques différentes, mais le point commun, c’est le retour à l’austérité. » « Il y a un nouveau vent d’austérité en Europe, appuie le cadre de la Cgil. Et pour sauver les comptes du pays, les gouvernements font payer les travailleurs. »
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