Ils vont battre le pavé, unis, pour demander au gouvernement de retirer son projet de réforme des retraites. Les partis de gauche et les syndicats vont défiler sous la même bannière.
Ce n’est pas le cas du Rassemblement national, qui a décidé de ne pas se joindre aux manifestations de ce jeudi 19 janvier, malgré sa désapprobation de la réforme, et c’est tout le contraire des Républicains qui sont plutôt sur une ligne commune avec la majorité présidentielle, sous conditions.
Difficile d’y voir clair dans les positions de chacun ? actu.fr fait le point.
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La Nupes unie contre la réforme
« Nous nous refusons à tout report de l’âge légal, et c’est commun à toutes les forces de gauche et écologistes », clarifie d’emblée Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados et porte-parole du groupe Parti Socialiste à l’Assemblée, à actu.fr.
L’objectif c’est de faire échec à cette réforme non-nécessaire et profondément injuste.
La Nupes a appelé à rejoindre les syndicats pour manifester ce jeudi 19 janvier 2023. Ils devraient donc être unis sous la même bannière pour décrier cette « potion amère qu’il (le gouvernement, N.D.L.R) tente de faire passer avec du sucre ».
« Ce n’est que de la com’. La retraite minimale à 1200 euros ? C’est en brut, hors cotisation sociale généralisée et uniquement pour les carrières complètes. En plus, c’était déjà dans la loi Fillon de 2003. Les critères de pénibilité ? Emmanuel Macron les a supprimés en 2017, il les remet », énumère Arthur Delaporte.
L’élu Calvadosien insiste : « Il y a d’autres types de promesses, mais cela ne change rien à la dureté de la réforme : ceux qui ont commencé à travailler plus tôt vont travailler plus longtemps. »
Il assure que la gauche va porter des amendements pour proposer des modalités alternatives de financement comme la hausse des cotisations patronales, la taxe sur les superprofits ou le rétablissement d’impôts.
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La coalition veut une retraite à 60 ans
S’il peut y avoir des désaccords dans les rangs de la Nupes, les accords passés en mai dernier pour les élections législatives prennent en compte la question des retraites.
La Nupes prévoyait de défendre « le droit à la retraite à 60 ans pour toutes et tous avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ».
L’accord prévoit aussi de militer pour une revalorisation des pensions de retraite : passer à 1500 euros minimum par mois pour une carrière complète et 1063 euros pour le minimum vieillesse.
Le Rassemblement national contre, mais pas dans la rue
Critiquant une réforme « injuste », Marine Le Pen a indiqué que le RN, à l’Assemblée, allait faire « barrage » à cette réforme.
Mais à l’Assemblée seulement. En effet, sur BFM-TV , Jordan Bardella, chef du parti d’extrême-droite, a indiqué que le RN allait « mener l’opposition à l’Assemblée nationale. Nous allons batailler pour faire entendre la voix des classes populaires, de la majorité silencieuse ».
Sans appel à manifester auprès des syndicats. La CGT et la CFDT avaient déjà fait savoir que les membres du RN n’étaient pas les bienvenus dans les cortèges.
Pour ce qui est de la position sur la question des retraites, Jordan Bardella explique vouloir « permettre à tous ceux qui ont commencé à travailler entre 17 et 20 ans de partir à la retraite à 60 ans avec quarante annuités ».
Le soutien des Républicains ?
Alors que la réforme des retraites à 65 ans faisait partie du programme de Valérie Pécresse à la dernière Présidentielle, Les Républicains soutiennent globalement cette réforme des retraites. Mais avec certaines conditions.
Nos confrères du JDD affirment qu’Éric Ciotti, patron des Républicains a proposé un recul de l’âge légal de départ à la retraite à 63 ans à la fin du quinquennat en 2027, et à 64 ans en 2032.
Certains députés, dont Aurélien Pradié, assurent ne pas vouloir voter le texte en l’état. L’ex-candidat à la présidence de LR demande par exemple, auprès du Point « que ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans puissent partir dès qu’ils ont acquis tous les trimestres nécessaires, sans tenir compte de l’âge légal. »
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Et les syndicats ?
Les huit principaux syndicats sont vent debout contre la réforme. En revanche, ils n’ont pas toujours les mêmes propositions sur la question des retraites.
La CGT plaide pour un retour à un départ à 60 ans et une pension minimum au niveau du Smic qu’il voudrait à 2000 euros. Le syndicat voudrait aussi que les années d’études soient prises en compte.
Pour financer cette réforme, la CGT veut trouver de nouveaux financements comme la fin des exonérations de cotisations et la hausse du taux de cotisation.
Si la CFDT est totalement opposée au report de l’âge légal de la retraite, elle voit d’un bon œil le retour des critères de pénibilité ainsi que le dispositif carrière longue.
Le syndicat demande des pensions à 100 % du Smic et une « meilleure prise en compte des périodes d’interruption de carrière pour enfant ou congé parental ».
Force Ouvrière, de son côté, milite pour le retour du droit à la retraite à 60 ans à taux plein et avec 37,5 années de cotisation. Pour financer ce système, il propose une augmentation générale de salaires ainsi que l’arrêt des exonérations de cotisations sociales.
La CFE-CGC milite pour que l’âge de départ à la retraite ne soit pas décalé. Le syndicat veut augmenter le taux d’emploi des seniors dans la tranche d’âge précédant l’âge légal de départ à la retraite.
La CFTC demande « un régime universel de retraite » avec un minimum de pension à 100 % du Smic.
Le syndicat préconise aussi « une augmentation maîtrisée des cotisations retraites, dans des proportions équivalentes entre employeurs et salariés, avec un effort solidaire des plus hauts niveaux de salaire ».
Pour l’UNSA, « la priorité doit aller vers le maintien en emploi des séniors avant 62 ans et, si nécessaire, une hausse des cotisations patronales et salariales ».
La FSU voudrait que la retraite soit garantie à 60 ans avec un niveau de pension d’au moins 75 % du revenu d’activité tout en intégrant dans la durée de cotisation les années d’études et de formation, les stages, les services civiques et le chômage.
Le financement se ferait par la fin des exonérations de cotisation patronales, une augmentation des salaires et la lutte contre le chômage, selon le syndicat.
Elle veut aussi mettre l’accent sur les fins de carrière, pour les aménager.
- Solidaires
Solidaires veut le retour de la retraite à 60 ans sur la base de 37,5 années de cotisations et le départ anticipé de 5 ans sur cet âge légal des professions qui rencontrent pénibilité et usure professionnelle.
Une nouvelle fois, le financement se ferait par la fin des exonérations et la hausse des cotisations patronales. Le syndicat demande à ce que les pensions soient au niveau du Smic (qu’il envisage à 1700 euros net, N.D.L.R).
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