En mai et juin 2023, quatre mouvements de grève chez Orano La Hague (Manche) et d’âpres négociations avaient permis d’obtenir une augmentation de rémunération annuelle globale de 5 % sur trois ans (183 euros) pour les salariés postés en 5 x 8.
Un an après, les représentants syndicaux dénoncent une direction qui « n’entend pas respecter le protocole d’accord de fin de conflit ».
Des acquis seraient supprimés
Dans un communiqué diffusé ce 7 mai 2024, Sud Orano Recyclage, premier syndicat sur le site de la Hague, fait en effet savoir qu’elle conditionne cette augmentation à une baisse des forfaits pour l’ensemble des postés et à une suppression de prime et complément de salaire.
« Le conflit date d’il y a un an et la direction cautionne désormais son engagement à des suppressions d’acquis inacceptables. Cautionner son engagement initial sur le régime de travail 5×8 à de la suppression d’acquis s’avère déloyal », dénonce Arnaud Lemaître, secrétaire du syndicat Sud Orano Recyclage.
Vouloir indexer les forfaits de poste sur le salaire revient à mettre une pénibilité à la carte. Un forfait de poste est lié à une pénibilité identique à tous les salariés. Un tel changement de paradigme n’est pas acceptable. En dégradant l’attractivité des régimes 2×8, 3×8 et 9×8, il sera beaucoup plus difficile de recruter des salariés pour effectuer la maintenance dans un environnement difficile, de recruter des analystes ayant en charge les études et expertises, de recruter des radioprotectonnistes ayant en charge notre sûreté, de recruter des agents de protection ayant en charge notre sécurité et de recruter des opérateurs travaillant sur les secteurs piscines par exemple.
Défendre des enjeux
« Alors que les salariés ont été extrêmement patients afin que soit discutée la répartition des 5 % convenus, la direction cautionne désormais son engagement à des pertes d’acquis (ripage, complément salaire posté et individualisation du forfait de poste). Sud a fortement plaidé pour l’avenir de la filière du recyclage. Nous ne laisserons pas la direction affaiblir notre capacité à répondre aux enjeux de pérennité, d’emplois, de compétences et de sûreté/sécurité par esprit mercantile et déloyal », ajoute Hervé Sohier, délégué syndical central.
En réaction, lors des négociations en cours, l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT, Sud a quitté la table et compte bien maintenir la pression si « la position de la direction n’évolue pas ».
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