Ni les oppositions politiques à Emmanuel Macron, ni les syndicats ne veulent tourner la page de la réforme des retraites. L’heure est à la poursuite du combat mais sous d’autres formes
Le Conseil constitutionnel ayant validé la réforme et rejeté la demande de Référendum d’initiative partagée (RIP) vendredi et Emmanuel Macron ayant promulgué la loi dans la foulée, comment les oppositions et l’intersyndicale vont-elles préparer la suite, comment peuvent-elles empêcher Emmanuel Macron de « tourner la page » ?
L’appel au référendum des oppositions
Côté politique d’abord, Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a estimé ce week-end qu’ « il y a trois solutions pour sortir du conflit qu’Emmanuel Macron a lui-même engendré : le référendum sur la réforme des retraites, la dissolution de l’Assemblée ou la démission du président de la République. Ce sont les trois solutions que lui offre la Constitution ».
À gauche, on nourrit encore l’espoir de voir la deuxième demande de RIP, déposée le 13 avril par des sénateurs, validée par le Conseil constitutionnel le 3 mai. Cette « Proposition de loi visant à interdire un âge légal de départ à la retraite supérieur à 62 ans » est légèrement différente de la première demande puisqu’elle comporte un volet financier qui lui permettrait de rentrer dans les clous. Mais l’optimisme est très relatif.
« Avec l’intersyndicale, nous ferons du 1er mai un rendez-vous historique. En attendant, nous allons déposer une proposition de loi pour revenir sur l’article 7 », celui du report de l’âge légal à 64 ans, a annoncé dès vendredi Olivier Faure alors que la Nupes réclamait – en vain – à Emmanuel Macron « un vote sur la réforme des retraites à l’Assemblée en application de l’article 10 de la Constitution »…
Chez LFI et chez EELV, on plaide pour que le groupe Liot dépose une nouvelle motion de censure contre le gouvernement, au titre de l’article 49.2 de la Constitution. Mais l’Assemblée étant en vacances 15 jours, cette initiative risque de faire long feu.
Enfin, hier, le premier secrétaire du PS a écrit une tribune dans Libération intitulée « Nous continuons d’exiger la consultation du peuple », appelant les Français à rejoindre la mobilisation de l’intersyndicale du 1er-Mai. Olivier Faure propose aussi d’élaborer un contrat de coalition à gauche à l’heure où beaucoup appellent à un acte II de la Nupes.
Les syndicats préparent un raz-de-marée pour le 1er-Mai
Du côté des syndicats, la promulgation de la loi ouvre, d’évidence, un nouveau chapitre qui pourrait mettre à mal l’unité sans faille de l’intersyndicale qui tient depuis trois mois. D’un côté, Laurent Berger (CFDT) a expliqué qu’une fois la loi promulguée, il n’entendait pas manifester six mois de plus.
A contrario, la CGT semble plus remontée, des actions ayant déjà été programmées jeudi et vendredi, où va s’exprimer « la colère cheminote ». Mais pour l’heure, l’unité reste de mise. L’intersyndicale a refusé vendredi en bloc l’invitation d’Emmanuel Macron à se rendre à l’Élysée ce mardi. Comme avec Elisabeth Borne – avec laquelle la reprise de contact n’avait duré que 58 minutes sans résultat – pas question de parler d’autre chose que de la réforme des retraites. « On ne peut pas passer l’éponge », assurait hier Laurent Berger.
Pas question non plus de souscrire à la communication d’Emmanuel Macron. Ainsi, l’intersyndicale s’est réunie hier à 19 heures, une heure avant l’allocution du chef de l’État, pour évoquer la suite de son action. Sans surprise, celle-ci va se déployer le 1er – Mai avec la promesse d’un « raz-de-marée » de participation.
Second point d’action : les décrets d’application de la réforme des retraites. « [Ils] vont être écrits et ils sont extrêmement importants car quand on touche aux décrets, on touche à la vie des gens », estime M. Berger. « Entre la loi et les décrets, il y a un monde », rappelle le secrétaire de la CFE-CGC Jean-Philippe Tanghe. L’intersyndicale prévoit d’attaquer certains des décrets devant le Conseil d’État, retardant dès lors une entrée en vigueur de la loi le 1er septembre.
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