Opposés à la réforme des retraites, que proposent les syndicats

Opposés à la réforme des retraites, que proposent les syndicats ? Le gouvernement doit dévoiler sa réforme des retraites ce mardi 10 janvier mais les syndicats sont unis contre le projet qui prévoit le report de l’âge légale du départ à la retraite à 64 ou 65 ans. Que proposent-ils à la place ?

C’est le jour J ! Discutée en coulisses depuis plusieurs mois, la réforme des retraites va enfin être dévoilée par la Première ministre Elisabeth Borne, ce mardi 10 janvier 2023. Certaines grandes lignes du projet de loi sont connues, avec plus ou moins de certitude, comme le recul de l’âge légal du départ à la retraite à 64 ou 65 ans et provoquent déjà l’ire des syndicats. La réforme des retraites jugée indispensable par Emmanuel Macron depuis son premier quinquennat n’a jamais trouvé écho auprès des organisations syndicales. Et si les annonces de la cheffe du gouvernement seront suivies attentivement par les représentants syndicaux, ces derniers se réuniront dans la foulée à la Bourse du Travail, voisine de la place de la République, pour préparer la contre-attaque.

Pas moins de huit syndicats et cinq organisations de la jeunesse – la CFDT, la CGT, FO, la CFTC, la CFE-CGC, l’Unsa, la FSU et Solidaires, mais aussi la Fage, l’Unef, VL, FIDL et MNL – ont répondu à l’appel. Une intersyndicale historique comme aime rappeler le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez au gouvernement, écrit Sud-Ouest : « J’ai dit à la Première ministre qu’elle avait réalisé un exploit : ça faisait douze ans que l’ensemble des organisations syndicales ne s’était pas uni contre une réforme ». Et déjà à l’époque, c’était contre la précédente réforme des retraites que l’union syndicale s’était organisée. Lors de cette réunion, les syndicats doivent déterminer une date et le mot d’ordre de la première mobilisation contre la réforme gouvernementale qui, ils l’espèrent, sera suivie d’une longue série. Les dates du 19 et du 24 janvier sont avancées.

Pourquoi les syndicats s’opposent à la réforme des retraites ?

« Il faut que ce soit clair, même avec des mesures positives sur les carrières longues ou la pénibilité, on reste opposé à la réforme avec une mesure d’âge. Il n’y aura pas de deal ». Voici ce que réaffirmait le patron de la CFDT Laurent Bergé le 7 janvier dans les colonnes du Parisien, une position ferme partagée par toute l’intersyndicale. Nul doute donc que ce qui pose problème dans la réforme des retraites pensée par Emmanuel Macron c’est le report de l’âge à 64 ou 65 ans contre 62 aujourd’hui : « Le paramètre de l’âge est le plus injuste et le plus anti-redistributif. Ceux qui seront les plus touchés sont ceux qui auront leurs 43 ans de cotisations à 62 ans et devront partir à 64 ou 65 ans ». Mais les syndicats trouvent également à redire sur les critères de pénibilité ou la prise en compte des carrières longues ou des longues études qui selon eux ne sont pas suffisamment intégrés au calcul des cotisations pour permettre les départs en retraite plus tôt.

Que proposent les syndicats pour réformer les retraites ?

S’ils sont vent debout contre la réforme des retraites, les syndicats ne sont pas contre le changement. Tous défendent d’ailleurs des propositions pour faire évoluer les modalités du départ à la retraite, mais les idées mises sur la table vont plus souvent dans le sens d’un avancement de l’âge du départ à la retraite. Une vision intenable à long terme selon le gouvernement qui défend sa réforme par le déséquilibre financier et le déficit causé par le régime actuel qui pourrait atteindre un milliard d’euros en 2030.

  • CFDT : le syndicat proteste contre le recul de l’âge, mais juge positivement l’évaluation à 85% du Smic le montant minimal pour la retraite de base. Le combat du syndicat porte aussi sur la prise en compte des critères de pénibilité avec la réintégration de quatre critères éludés en 2017 (les postures pénibles, les manutentions manuelles de charges, les vibrations mécaniques, l’exposition aux agents chimiques dangereux) et le maintien du dispositif des carrières longues.
  • CGT : ici les syndiqués militent pour le retour de la retraite à 60 ans et la revalorisation des pensions de retraite au moins au niveau du Smic à 2000€. Le syndicat souhaite aussi que les années d’études soient prises en compte et juge que ces mesures peuvent être financées par la fin des exonérations de cotisations des grandes entreprises ou par la hausse des cotisations.
  • FO : les syndiqués de Force ouvrière défendent le maintien des régimes spéciaux en plus du retour de l’âge du départ à la retraite à 60 ans.
  • CFTC : la secrétaire générale de la CFTC Pascale Coton souhaite que la réforme des retraites intègre des propositions concernant « les petites pensions et les carrières longues ».
  • CFE-CGC : du côté des cadres, les syndiqués militent pour un départ à la retraite permis dès 60 ans mais progressif en fonction des postes occupés.
  • Unsa : le syndicat s’oppose catégoriquement au recul de l’âge de la retraite et souhaite que l’âge de départ aujourd’hui fixé à 62 ans puisse évoluer avec une meilleure reconnaissance des facteurs de pénibilité du travail. Aussi, il accorde une attention particulière à l’emploi des seniors du plus de 55 ans.
  • FSU : comme ses collègues des autres syndicats, l’organisation s’oppose à « tout recul de l’âge légal de départ en retraite, comme à toute augmentation de la durée de cotisation ».
  • Solidaires : voilà un autre syndicat qui défend le retour de la retraite à 60 ans mais il ajoute l’idée des caisses de retraites complémentaires intégrées dans le régime de base. L’organisme fait aussi la proposition originale d’adopter la semaine à 32 heures pour partager le travail entre les actifs.

Les syndicats du patronat favorables à la réforme des retraites

Si les syndicats salariés font entendre leur opposition à l’heure de la présentation de la réforme des retraites, le patronat, lui, soutient le projet du gouvernement. Les syndicats représentants des patrons se disent du même avis qu’Emmanuel Macron sur l' »urgence » de réformer le régime des retraites trop coûteux. Geoffroy Roux de Bézieux, patron du Medef juge qu’on nous n’avons « plus le choix » sur le report de l’âge légal de la retraite à 64 ou 65 ans, mais reconnaît aussi des devoirs aux entreprises qui « ont un effort à faire pour recruter et conserver les seniors », rapporte Sud-Ouest. Sur LCI, le patron des patrons a toutefois accordé plus d’importance à la pénibilité du travail que le gouvernement : « Il y a un écart en fonction des professions, pris en compte avec ce qu’on appelle les carrières longues ou la pénibilité, mais il faut aussi prendre en compte l’espérance de vie par profession ».

Quant à la CPME et l’U2P, elles sont partantes pour « relever progressivement l’âge légal de départ en retraite à la condition de maintenir des mesures spécifiques (carrières longues, invalidité…) », reprend Franceinfo.

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