Non la CGT de la raffinerie de Gonfreville n’a pas obtenu un meilleur accord salarial que la CFDT et la CGC au niveau national

Plusieurs articles de presse régionale et l’AFP ont affirmé que la CGT chimie avait arraché des hausses de salaires plus importantes sur la raffinerie de Normandie. La direction nationale de TotalEnergies dément «fermement» l’existence de tout accord.

Alors que le mouvement social dans le secteur du pétrole, démarré fin septembre, tire à sa fin, la CGT de la raffinerie de TotalEnergies de Gonfreville (Seine-Maritime) a-t-elle obtenu une hausse de salaire supérieure à celle négociée le 14 octobre, au plan national, par la CFDT et la CGC ? C’est que laissent entendre plusieurs articles de presse, ce mercredi, à l’occasion de l’annonce, par la CGT, de la levée de la grève sur le site, après plus d’un mois de blocage.

«Après cinq semaines de débrayage – le plus long du site –, Johann Senay, secrétaire général adjoint de la CGT […], reconnaît qu’il était «temps que ça se termine», rapporte Paris-Normandie, dans un article publié ce mercredi matin. Et d’expliquer : «Demandant dès le début du conflit 10 % d’augmentation, la CGT, seul syndicat à ne pas avoir signé l’accord national, a finalement obtenu 7 % de revalorisation salariale et 3 000 euros de prime.» Une phrase d’autant plus surprenante que juste avant, nos confrères écrivaient, dans une formulation sibylline, qu‘«à demi-mot, le syndicaliste affirme qu’‘‘un accord signé n’est pas envisageable au risque de faire jurisprudence’’».

L’information sur un accord a ensuite été reprise par l’AFP en fin de matinée : «La grève a été levée lundi suite à un accord entre la direction et le syndicat, a indiqué à l’AFP le secrétaire général de la CGT du site, Alexis Antonioli, confirmant une information du quotidien Paris-Normandie». Puis, par la suite, par Ouest France, dans un article publié en début d’après-midi, mais avec d’autres chiffres concernant les hausses de salaires : «Une assemblée générale jeudi 27 octobre avait voté un prolongement de la grève jusqu’au 2 novembre. Mais entre-temps, les délégués de la CGT et FO sont tombés d’accord avec leur direction locale pour une augmentation des salaires de 6 % avec rattrapage pour l’année 2022, notaient nos confrères. C’est 1 % de plus que les 5 % signés avec les deux syndicats majoritaires CFE-GCG (cadres) et CFDT [à la mi-octobre au niveau national, ndlr]».

Avant d’ajouter, dans le même article : «L’accord était trouvé jeudi. Mais il a régné une certaine confusion les heures et jours qui ont suivi et le pont de la Toussaint, lundi et mardi. Entre jeudi soir et vendredi matin, la direction nationale à la Défense à Paris désapprouvait sa direction locale et dénonçait l’accord».

Contactée par CheckNews, la direction nie surtout, l’existence d’un accord spécifique à Gonfreville : «TotalEnergies dément fermement tout accord local sur les salaires. Elle rappelle qu’un accord majoritaire sur les salaires a été signé le 14 octobre dernier avec des organisations syndicales (CFDT et CGC) aux bornes de son socle social commun et sera appliqué».

Contacté, le journaliste de Ouest France, Xavier Oriot, reconnaît une erreur, mais estime avoir rédigé son article de «bonne foi» : «J’ai écrit sur la base de ce que m’a dit la CGT, mais c’est vrai que les délégués syndicaux n’étaient pas très clairs. Je pense qu’ils ont dit ça pour sortir par le haut, après un mois de grève où ils n’ont pas obtenu d’avancées supplémentaires par rapport à l’accord de la mi-octobre au niveau national.»

A Paris-Normandie, la journaliste Patricia Lionnet parle, elle, d’«une grande confusion» : «Ils ont parlé parfois d’accord, parfois d’une note interne, mais c’est vrai que je n’ai pas eu confirmation de la direction locale.»

«Ces informations relèvent de l’intox, tranche le représentant d’une autre organisation syndicale de TotalEnergies. Il n’est pas possible de renégocier localement les salaires, alors qu’un accord national vient d’être signé il y a quinze jours. Ils ont raconté ça pour faire rentrer les grévistes, alors même qu’ils n’ont rien obtenu de plus.»

Contacté à plusieurs reprises par CheckNews, le délégué syndical CGT du site, Johann Senay, a reconnu, en fin d’après-midi, qu’«il n’y [avait] pas d’accord» au niveau local. Mais sans être en mesure d’expliquer pourquoi nos confrères avaient compris le contraire.

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