Invitation de Borne aux partis et syndicats : qui vient, qui ne vient pas

Elisabeth Borne multiplie à partir de lundi les rencontres pour tenter d’« apaiser » les tensions, des consultations boycottées par une grande partie de la gauche et qui pourraient tourner au dialogue de sourd avec l’intersyndicale, vu l’inflexibilité de l’exécutif sur les 64 ans. Après qu’Emmanuel Macron lui a confié pour mission d’« élargir la majorité », la Première ministre a invité à Matignon les chefs de partis et des groupes parlementaires.

Elle doit également recevoir les organisations patronales et syndicales mercredi, veille d’une nouvelle journée de mobilisation. Cette rencontre, la première depuis la présentation de la réforme des retraites le 10 janvier, pourrait être de courte durée tant les divergences sont fortes. L’exécutif reste intransigeant sur le report à 64 ans de l’âge légal de départ, refusant de mettre sur pause une réforme « nécessaire ». Ce texte « est essentiel pour nos comptes publics, pour le régime des retraites, pour les futures réformes dont notre pays a besoin », a martelé, dans le Journal du dimanche, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

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  • Ils ont dit non

L’invitation lancée par Matignon a été rejetée par la Nupes (EELV, PCF, LFI, PS). « On ne rentrera pas dans cette concertation anachronique » a répété la patronne des écologistes, Marine Tondelier, invitée dimanche du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro. La cheffe de file précise qu’elle ira tout de même à la rencontre d’Elisabeth Borne mardi, mais pour « parler du maintien de l’ordre, du climat de violence à l’égard des militants écologistes et du nécessaire apaisement ».

Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, déçu que les partenaires sociaux aient accepté de se rendre à Matignon contrairement à son mouvement, a appelé sur France 3 à une meilleure « coordination » entre partis politiques et syndicats pour « jeter toutes nos forces » dans la bataille. À l’initiative des communistes, des parlementaires de gauche vont se rassembler mardi devant l’Élysée pour remettre un courrier à Emmanuel Macron.

Olivier Faure (PS) ira à Matignon, mais « c’est aux seules fins d’évoquer la situation générale du pays ». « Nous ne souhaitons participer à aucune consultation sur la suite du calendrier parlementaire (…) avant de connaître les suites données à votre rencontre avec l’intersyndicale prévue le 5 avril prochain », ont écrit Olivier Faure, Boris Vallaud et Patrick Kanner, chefs des groupes PS à l’Assemblée et au Sénat, dans un courrier adressé à la Première ministre. 

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  • Ils ont accepté

Les syndicats seront bien présents à la réunion prévue mercredi à Matignon. Pour autant, ils menacent déjà de claquer la porte. Si la Première ministre refuse de parler des 64 ans, « on partira », a prévenu le leader de la CFDT, Laurent Berger. « Ça peut durer cinq minutes », a abondé la nouvelle patronne de la CGT, Sophie Binet. La réunion « est déjà écrite », estime un ministre de premier plan, qui table sur une impasse.

Du côté des consultations avec les responsables politiques, la situation reste aussi très compliquée. Les Républicains seront présents, mais Elisabeth Borne aura fort à faire pour les convaincre, alors qu’un tiers des députés LR a voté une motion de censure. Des représentants RN, LR et du groupe indépendant LIOT ont prévu de rencontrer la cheffe du gouvernement.

Dans un autre rendez-vous, les syndicats du patronat seront également reçus : le Medef, la CPME (la confédération des PME) et l’U2P (Union des entreprises de proximité). Ils aborderont eux l’accord sur le partage de la valeur en entreprise signé par quatre syndicats sur cinq et que le gouvernement s’est engagé à retranscrire dans un texte législatif.

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  • Quels seront les sujets évoqués ?

Si le gouvernement ne compte pas revenir sur le cœur de sa réforme, des discussions sont encore possibles sur ses modalités de mise en œuvre, avant son entrée en vigueur prévue en septembre. « La mise en place opérationnelle planifiée de la loi » implique « énormément de points de discussion et d’échanges », a récemment rappelé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

L’exécutif espère pouvoir aborder d’autres sujets, comme les parcours professionnels ou la prévention de la pénibilité au cours de ces rendez-vous. Dans les cartons de l’exécutif, figure aussi une nouvelle loi sur l’emploi, que le ministre du Travail, Olivier Dussopt, veut voir débattue au Parlement au moins une fois « d’ici l’été ».

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