France: Laurent Berger annonce quitter la tête du syndicat CFDT au 21 juin


Les leaders du syndicat CFDT Laurent berger (au centre) et Marylise Léon, ici lors d'une des premières journées de mobilisation contre la réforme des retraites à Paris, le 31 janvier 2023.

© Julien de Rosa / AFP Les leaders du syndicat CFDT Laurent berger (au centre) et Marylise Léon, ici lors d’une des premières journées de mobilisation contre la réforme des retraites à Paris, le 31 janvier 2023.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a annoncé mercredi 19 avril qu’il quitterait au 21 juin ses fonctions à la tête du premier syndicat français, mettant en avant une « décision mûrement réfléchie », lors d’une interview au quotidien Le Monde. Il est à la tête du principal syndicat réformiste depuis 2012.

Alors que les syndicats ont promis une mobilisation historique au 1er-Mai contre la réforme des retraites, promulguée vendredi 14 avril par le président Emmanuel Macron, Laurent Berger annonce son départ du syndicat réformiste : « Je pense que, le 21 juin, je laisserai une CFDT qui va bien », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien français le Monde, précisant avoir proposé au bureau national que ce soit Marylise Léon, actuelle numéro deux, qui lui succède.

Après plus de 10 ans de mandat, il a rappelé qu’il avait annoncé, lors du congrès de l’organisation en juin 2022, qu’il s’en irait en cours de mandat. « Ce n’est ni un coup de tête ni un choix dicté par l’actualité », assure le syndicaliste de 54 ans, jugeant normal que la CFDT « se renouvelle ».

Le nom de Marylise Leon, secrétaire générale adjointe depuis 2018, circulait de longue date pour lui succéder : « Elle est capable, avec l’équipe qui sera autour d’elle, d’impulser un nouvel élan », affirme Laurent Berger, saluant une syndicaliste « dynamique » qui « a une compréhension du monde du travail qui est forte ».

Laurent Berger réfute l’idée que son départ, en pleine crise liée à la réforme des retraites, puisse affaiblir le mouvement social, estimant que le syndicalisme « sort gagnant de cette période ». Alors que les syndicats se sont unis depuis janvier dans leurs refus du report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, une première depuis plus de 10 ans, Laurent Berger s’est retrouvé en figure de proue du mouvement de contestation, avec notamment Philippe Martinez de la CGT.

Dans une interview au quotidien Le Parisien le 16 avril, Laurent Berger avait promis de « casser la baraque » le 1er-Mai. « J’ai conscience que c’est une période particulière. Mais qui vous dit que ça ne sera pas la même chose en octobre ? Ou en juin ?, interroge-t-il. Je ne suis pas indispensable à la CFDT. »

L’annonce de son départ intervient quelques semaines après le remplacement de son homologue Philippe Martinez à la tête de la CGT par Sophie Binet.

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Un syndicat réformiste renouant avec les grèves et l’affrontement face à Emmanuel Macron

Lors du compte-rendu du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a salué en Laurent Berger un « partenaire sérieux, exigeant, parfois coriace ». Avec lui, le gouvernement a « pu obtenir des avancées importantes pour notre pays en matière de droits sociaux ou d’évolution du travail », a ajouté le ministre, citant « le dernier accord sur le partage de la valeur en entreprise ».

Se revendiquant réformiste, le syndicat a toutefois renoué avec les grèves et l’affrontement ouvert avec le gouvernement depuis la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Selon Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde, cela serait notamment dû à un différend ancien entre l’actuel chef de l’État et Laurent Berger datant du quinquennat de François Hollande : « Aux yeux du syndicaliste, Emmanuel Macron incarnera à tout jamais la dérive libérale qui a fait dérailler le dernier quinquennat de la gauche. Au côté de Manuel Valls, le ministre de l’Économie de l’époque poussait effectivement à l’assouplissement du code du travail qui allait mener aux violentes manifestations contre le projet de loi El Khomri », écrit la journaliste.

Laurent Berger réaffirme par ailleurs qu’il ne s’engagera pas en politique, estimant que « certains, parmi les soutiens du chef de l’État, ont voulu accréditer cette idée pour (lui) nuire et pour nuire à la CFDT ».

(Avec agences)

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