Eure. Manque d’effectif dans la police, un syndicat alerte à Vernon

Denis Jacod (deuxième à droite), secrétaire du syndicat Alternative Police CFDT, et Laurent Dugast (premier à gauche), secrétaire zonale du syndicat, ont accueillis les policiers pour préparer les élections professionnelles
Le syndicat Alternative Police CFDT a choisi Vernon pour préparer ses élections professionnelles. Denis Jacod (deuxième à droite), secrétaire du syndicat, et Laurent Dugast (premier à gauche), secrétaire zonal, étaient présents. ©Le Démocrate vernonnais

Une vingtaine de policiers du syndicat Alternative Police CFDT se sont réunis jeudi 6 octobre 2022 à Vernon (Eure). Ils ont fait le point sur la situation dans l’Eure : prime de zone difficile et manque d’effectifs étaient au cœur des discussions.

« Nous avons décidé de nous réunir ici parce que notre syndicat a explosé en termes d’implantation dans le département de l’Eure », explique Denis Jacod, secrétaire général du syndicat Alternative Police CFDT.

Avec ses collègues de Haute-Normandie et du Centre Val-de-Loire, ils sont venus préparer les prochaines élections professionnelles de la police et espèrent bien devenir le premier syndicat du département à l’issue des votes.

L’Eure fait face à de vrais problèmes

« Être présents à Vernon c’est une façon de remercier nos adhérents et de montrer que même un si petit département fait face à de vrais problèmes », embraye le secrétaire général. Les problèmes justement, le syndicat en identifie plusieurs à Vernon et dans tout le département de l’Eure. 

Premièrement, contrairement à l’Île-de-France et à l’Eure-et-Loir (dans le canton de Dreux), les policiers de l’Eure ne peuvent prétendre à la prime de fidélisation en zone difficile. 

« C’est un secteur qui mérite plus de reconnaissance », martèle Denis Jacod.

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Ce dernier estime notamment que la proximité de l’Eure avec les départements franciliens, le canton de Dreux et la Seine-Maritime, nécessite d’attribuer une indemnité pour faire revenir les fonctionnaires : « À l’heure actuelle, les policiers préfèreront aller à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines ou à Dreux pour bénéficier de la prime de secteur difficile. »

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D’autant que le syndicat estime que les policiers eurois ne sont pas en reste. « À Vernon aussi il y a des quartiers prioritaires, les Boutardes et les Valmeux. Du côté de Val-de-Reuil, les policiers sont souvent attaqués aux mortiers », insiste Denis Jacod, qui considère l’Eure comme « la troisième couronne de Paris ».

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Selon lui et son syndicat, proposer plus d’argent c’est avant tout assurer que des policiers viendront combler les rangs dans l’Eure. « On nous demande des effectifs mais on ne nous en donne pas les moyens ! », regrette le secrétaire général, faisant ici référence aux promesses du ministre de l’Intérieur.

En effet, Gérald Darmanin assurait pendant sa visite au commissariat de Vernon en mai 2021 que 20 % de policiers en plus devaient arriver dans le département dans l’année. En juillet dernier, trente-cinq nouveaux policiers avaient été répartis dans les trois commissariats du département, Évreux, Val-de-Reuil-Louviers et Vernon. 

Refus de la réforme de la police

Ce rendez-vous, c’était aussi l’occasion de parler de la réforme de la police. « La réforme actuelle prévoit d’avoir un chef unique pour tous les services de police dans le département, tout domaine confondu. Nous n’en voulons pas », fait savoir le syndicat.

Cette réforme fait particulièrement grincer des dents les fonctionnaires de la police judiciaire, qui redoutent une perte d’indépendance. « Il n’y pas de police judiciaire dans l’Eure, il faut aller à Rouen. Nous craignons que les effectifs soient davantage déployés en Seine-Maritime et que les Eurois soient mis de côté », ajoute Laurent Dugast, secrétaire zonal adjoint du syndicat Alternative Police CFDT.

« On ne sait pas où on va »

Selon lui, cette réforme n’arrangera pas l’ambiance chez les policiers : « L’état d’esprit de nos policiers c’est qu’on ne sait pas où on va. Il y a un vrai mal-être qui se développe et une hausse des suicides dans nos rangs. »

Sur ce point, le syndicat estime d’ailleurs que la police a encore beaucoup à faire pour prendre soin de la santé mentale de ses fonctionnaires. « Dans l’Eure, il n’y pas de psychologue pour la police. Il faut se rendre à Rouen ou à Rennes », se désole Laurent Dugast. En France, seulement une centaine de psychologues sont recrutés pour s’occuper de plus de 150 000 agents. 

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Tous ces problèmes accumulés, le syndicat estime « qu’il faut être fou pour choisir l’Eure pour travailler » et met en avant ses revendications. À savoir, une prime de fidélisation en zone difficile pour faire venir plus de policiers et augmenter les effectifs.

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